Assises Nationales sur le Nord : Pour un nouveau contrat social

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Le vendredi 1er novembre, au Centre international de conférence de Bamako, le président de la République a de nouveau tendu la main aux groupes armés du nord malien. Mieux, Ibrahim Boubacar Keita a invité ses compatriotes à s’accepter et à se remobiliser pour bâtir un Mali réconcilié avec son histoire, respectueux du passé.

 

Trois mille personnes participent à ces Assises pour la paix, la réconciliation et le développement des régions du Nord. AFP
Trois mille personnes participent à ces Assises pour la paix, la réconciliation et le développement des régions du Nord.
AFP

Ce dimanche 03 novembre 2013, les lampions se sont éteints sur les assises nationales sur le nord. Organisée par le ministère de la Réconciliation nationale et du développement des régions du nord, cette énième rencontre sur la partie septentrionale s’inscrivait en droite ligne du processus de sortie de crise au Mali, tel que promis par l’actuel président de la République lors de la campagne électorale. Il s’agissait pour les plus de 1000 participants attendus de fonder un nouveau contrat social. Mieux, ces assises visaient à réunir et à permettre aux acteurs de la nation malienne d’identifier et corriger les défaillances structurelles de notre système politico-institutionnel afin de promouvoir une nouvelle gouvernance démocratique, prenant en compte les réalités profondes de notre société et l’aspiration fondamentale de changement nourri par le peuple.

A l’ouverture des travaux de ce forum de trois jours, vendredi, dans la salle de 1000 places du Cicb, s’étaient réunis, sous le haut patronage du chef de l’Etat, des présidents d’institutions, des membres du gouvernement, les représentants de certains groupes armés et des mouvements d’autodéfense, des déplacés et des réfugiés, ceux des organisations régionales, internationales et des missions diplomatiques, des PTF, des élus nationaux et locaux, les représentants des partis politiques dont le chef de file de l’opposition, ceux des forces de défense et de sécurité nationales, les leaders religieux et coutumiers, des responsables de la société civile, etc.

Dans une salle Djéli Baba Sissoko noire et blanche, Cheick Oumar Diarra, ministre de la Réconciliation nationale et du développement des régions nord, a rappelé que ces assises font partie du programme présidentiel. En effet, il y a plus de deux ans, a rappelé M. Diarra, Ibrahim Boubacar Keita a prôné l’organisation de cette rencontre pour discuter des questions fondamentales qui sont au cœur du devenir de notre pays. De son avis, ces assises constituent un moment fort dans l’évolution du Mali et elles devraient nous permettre de débattre des questions, telles que la gouvernance locale, l’approfondissement de la décentralisation, du plan de développement accéléré des régions nord qui a été récemment finalisé, etc. Ces débats doivent, a-t-il espéré, aboutir à une refondation de notre république et de notre démocratie.  Auparavant, M. Diarra avait remercié la Minusma pour avoir assuré le transport des participants des régions nord.

Dans un discours de plus d’une heure d’horloge, le chef de l’Etat, d’un air serein, avait trouvé en cette cérémonie d’ouverture des travaux, la matérialisation de la devise nationale : «Un Peuple-Un But-Une Foi». Après avoir rappelé que le Mali est une œuvre commune, Ibrahim Boubacar Keita a fait remarquer que notre pays tire sa force de sa diversité culturelle sur laquelle il a mis un accent particulier. Selon le Président de la République, la rencontre du jour était attendue par l’ensemble des Maliens, car notre pays a connu, en 2012, une crise effroyable, ébranlant les fondements mêmes de la République.

C’est d’ailleurs pourquoi, il a estimé que ces assises étaient singulières de part leur nature et leur objet, et ce qu’elles sont supposées produire comme effet. «Il nous faut guérir le Mali des maux qui l’assaillent et qui entravent sa marche en avant. Nous devons mettre fin à la répétition cyclique des crises au nord et construire une paix durable», a-t-il souhaité. Ainsi, IBK a lancé un appel aux Maliens à s’accepter de manière mutuelle et à se remobiliser afin qu’ils fassent face au développement harmonieux du pays. Et le président de la République d’espérer que les assises nationales sur le nord permettent de discuter, d’échanger pour que les défis trouvent des pistes heureuses de solutions, avec la conviction que le Mali d’aujourd’hui et de demain sera principalement l’œuvre des Maliens. «Il ne sert à rien d’utiliser des kalachnikovs, alors même que nous pouvons cheminer ensemble, réfléchir ensemble et faire des propositions que nous pouvons mettre en œuvre ensemble», a martelé Ibrahim Boubacar. Avant de réaffirmer sa détermination que le Mali restera uni, tant que lui IBK aura la charge de le diriger. Par ailleurs, le chef suprême des armées a invité le peuple malien à tirer les leçons de la crise afin d’éviter qu’il retombe dans les mêmes travers. C’est à ce seul prix, se dit-il convaincu, que nous construirons un Mali réconcilié avec son histoire, un Etat juste et impartial au service de tous. En réaction aux critiques relatives aux récentes libérations de prisonniers rebelles, le chef de l’Etat a déclaré : ”Il y aura d’autres libérations, s’il le faut, si c’est le prix à payer pour avoir la paix. Que nul n’a de doute”. Car, lui IBK a été élu pour gérer le réel et non les fantasmes de quelqu’un. ”A ceux qui ont pris les armes, je tends encore la main afin qu’ils s’inscrivent dans une dynamique de paix et de réconciliation. Travaillons à faire en sorte de bannir pour toujours les armes de notre commerce social”, a réaffirmé le locataire de Koulouba. Il a par ailleurs rappelé  qu’en dehors de l’indépendance et de l’autonomie, tout était négociable dans un Mali uni et pluriel. ”J’en connais de par le monde des Etats où il y a eu des crises identitaires, encore que notre crise n’en soit pas tout à fait une, mais qui n’ont jamais été résolues par des projets d’indépendance ou d’autonomie dans ces pays-là”, a-t-il dit.

Bakary SOGODOGO

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1 commentaire

  1. MONSIEUR LE PRESIDENT,CHEF SUPREME DES ARMEES,CE N’EST PAS EN LIBERANT DES TERRORISTES,QU’ON FERA LA PAIX AVEC CES GROUPES SEPARATISTES.LA DATE DU 26 JANVIER 2012,DOIT SERVIR DE LECON,A NE PLUS ENTREPRENDRE UNE QUELCONQUE ASSISE POUR TENDRE LA MAIN A CES BANDITS CRIMINELS,NOS SOLDATS MASSACRES A AGUEL HOC DOIVENT NOUS SERVIR DE LECON.TANT QUE L’ETAT CONTINUERA D’ETRE PASSIF DANS SA LUTTRE CONTRE LES SEPARATISTES,IL Y AURA D’AUTRES CAS DE TUERIES BARBARIE A KIDAL.
    LE MEURTRE S’EST PRODUIT SUR LE TERRITOIRE MALIEN,ET NON SUR LE TERRITOIRE DE L’HEXAGONE,L’IMAGE DU MALI EST DERECHEF ECORNEE.CES ASSISES N’ABOUTIRONT A QUEDALE,IL EST TEMPS, SOIT DE DECLARER QUE NOTRE ARMEE MALIENNE EST VAINCUE,SOIT D’ENTREPRENDRE DES ACTIONS CONCRETES POUR AU MOINS SECURISER LA VIE DES ETRANGERS VIVANTS CHEZ NOUS. 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 ABAS CES ASSISES MERDIQUES QUI CAMOUFFLENT L’INCOMPETENCE TOTALE DU POUVOIR EXECUTIF.

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