« Tout le problème du nord, c’est l’Etat car il n’existe pas du tout. Il faut un forum spécial entre tous les groupes armés dont le Mnla, Maa, Hcua, Fpr… pour que les élections législatives puissent se dérouler dans les meilleurs conditions », c’est en ces termes qu’un participant à la commission de réconciliation non moins candidat aux prochaines législatives a entamé son allocution. A sa suite, Ibrahim Touré, président de l’Association des droit de l’homme de Gao a indiqué que l’Etat doit être attaqué devant la cour pénale internationale (CPI) car ayant commis des fautes intolérables. « Nous n’accepterons pas que ceux qui ont commis des crimes soient libérés. Je ne peux pas comprendre que des personnes qui ont été mes élèves à Gao osent prendre des armes contre la population. Il faut la justice avant la réconciliation. Les gens de Bamako ne peuvent pas parler en notre nom. Nous avons dû nous battre pour participer à ces assises. L’accord de 1992 doit être également évalué », a martelé l’ancien enseignant. Après s’être « battu » avec le président de Séance, le Pr Doulaye Konaté, pour avoir la parole, Agaha de la communauté Bella a indiqué que l’Etat est injuste envers l’ethnie Bella. « Notre communauté souffre plus que toutes les autres. L’Etat qui est censé régler le problème est injuste. L’Etat doit avoir une diplomatie agressive afin que la rébellion cesse avant d’amorcer une vraie réconciliation », a-t-il déclaré. La représentante des réfugiés du camp de M’Bera en Mauritanie a lancé un cri de cœur à l’endroit de l’Etat, « nous n’avons reçu la visite d’aucun ministre de notre pays. Les pauvres sont laissés à eux-mêmes », s’est-elle plainte. Avant de préciser que tous les arabes et tous les touaregs ne sont pas rebelles. Quand au gouverneur de Kidal, le Colonel Adama Kamissoko, il joue à l’apaisement. Au cours d’une interview, il a fait savoir que l’Etat a débloqué des fonds pour la reconstruction des édifices nationaux tels que le gouvernorat de Kidal, les écoles, les structures de santé etc.
Aguibou Sogodogo