Assises nationales sur le nord : Le Prési IBK les fait parler !

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Les Assises nationales sur le nord se sont tenues dans le but de rechercher une solution durable pour cette région en crise. La rencontre  qui a duré trois jours,  a permis aux maliennes et maliens  venus du nord, du sud, du centre, de l’est et de l’ouest, de s’exprimer “totalement librement”.  La soif de justice a été au cœur des préoccupations, ainsi que la volonté de réconcilier les cœurs et les esprits.

 

Après les Etats généraux de la décentralisation et avant des pourparlers entre le gofernement et les rebelles, c’est une étape de plus dans le dialogue mené en vue de pacifier et développer le nord du pays. Le Prési Ibrahim Boubacar Keïta a tenu  parole et respecté son calendrier.

 

Présidant la cérémonie d’ouverture, il a souligné l’importance de ces assises qui sont nécessaires pour faire avancer les choses. Pour lui, “Nous devons nous dédier totalement à la reconstruction du Mali. Nous devons bâtir une société basée sur la justice sociale”.

 

Le tenant du flambeau de la paix n’a eu aucune gêne pour  tendre la main aux assoiffés d’indépendance. “Les groupes et mouvements armés ont marqué une réelle volonté, a dit le président malien. Mais en dehors de l’autonomie, c’est de l’indépendance. Tout est négociable dans le cadre d’un Mali, d’un Mali indivisible.” Le Chef de l’Etat a également précisé que les Assises  nationales sur le Nord sont en fait “les Assises de tout le Mali”, parce qu’il n’est pas question d’assurer le développement du nord au détriment des autres régions du Mali.

 

 

 

Nécessité de donner la parole

N’en déplaisent à ceux qui pensent que la tenue des assises nationales sur le Nord a été  bâclée, précipitée, impréparée voire inopportune à cause de la situation inadmissible prévalant à Kidal. En prenant l’initiative d’organiser ces assises, le Prési IBK a juste su la nécessité de donner la parole, voire libérer la parole au profit des communautés qui ressentent toujours les affres de l’occupation inhumaine et barbare imposée par des terroristes et des narcotrafiquants.

 

En fait, ces assises ont permis à nombre de personnes meurtries (femmes, jeunes, leaders de groupe) de refouler leurs pulsions. L’exercice a été utile puisque pour ceux ou celles qui ont pris la parole de dire tout qui était presque sur le cœur. Que de ressentiments à cœur et de rancœurs vidés pendant trois jours de débats houleux au sein des commissions de travail. D’importantes  recommandations ont été formulées après le diagnostic sans complaisance des trois thèmes débattus. On note la réconciliation, la cohésion nationale, le vivre ensemble et la reconstruction des liens sociaux. ; la gouvernance locale  axée sur les résultats des états généraux de la décentralisation; le programme de développement accéléré des régions du Nord Mali.

 

L’on a recommandé ,entre autres, le sursaut national pour l’acceptation de l’autre, du pardon ; l’implication d’un climat de confiance ;  la forte implication des femmes et des jeunes dans la prévention et la gestion des conflits, le retour des autorités coutumières ; le renforcement de la gouvernance locale ; le renforcement du transfert des compétences par l’Etat ; la restauration de l’autorité de l’Etat, la lutte contre l’impunité, la corruption, l’injustice ; assurer le retour  de l’Administration dans les régions Nord ; accorder une place aux chefferies traditionnelles dans la gestion des conflits ; définir le concept de l’Azawad ; la sécurisation des régions Nord particulièrement celle de Kidal ; la mise en place des infrastructures ; la mise en œuvre des projets structurels ; l’implication des partenaires au développement ayant suspendu leurs actions (projets).

 

Au-delà de ces recommandations, nombre de participants ont réclamé plus de justice avant de réconcilier les cœurs et les esprits  pour que toutes les maliennes et tous les  maliens puissent vivre ensemble comme l’a prôné le Prési IBK lors de l’ouverture des travaux de ces assises vendredi dernier dans la salle 1000 places du CICB. Cet appel  a été même rappelé par le ministre de la Justice, garde des sceaux, Mohamed Aliou Bathily, représentant le Premier ministre, lors de la cérémonie de clôture. Il a fait valoir la vraie fraternité entre les populations maliennes afin que tous puissent vivre ensemble.

Sans doute, le Président de tous les maliens aura fort à faire pour changer les mentalités et les comportements  afin que les uns et les autres s’inscrivent dans la dynamique du pardon, du dépassement de soi, de l’acceptation de l’autre, de recoudre le tissu social et de renforcer la cohésion sociale.

 

Toujours sous le choc des affres de  l’occupation maléfique, nombre de  personnes victimes qui ont exprimé leurs préoccupations pendant ces assises,   sont montées au créneau pour dire qu’elles  ont du mal à supporter l’impunité. Ce serait dommage de minimiser par l’indifférence leurs aspirations légitimes !

 

Soyons réalistes et raisonnables  pour parvenir rapidement à une belle réconciliation.

En tous les cas, le premier magistrat de la République a promis que la nouvelle commission  vérité et réconciliation fera des recommandations au gouvernement pour que prévale désormais la justice et elle seule dans notre  pays et soit mis fin la culture de l’impunité. ” Nul n’est et ne sera au- dessus de la loi. Nul n’est et saurait être au-dessus de la loi “, a martelé le Prési IBK qui n’a de cesse de tenir  le langage de la fermeté dans le sens ” le Mali d’abord ! ”

M. Maïga

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