Au regard de certaines décisions du nouveau Gouvernement, la jeunesse de l’historique Cité des Askia ne se fait pas prier pour rappeler les nouvelles autorités maliennes à l’ordre. Difficile épreuve pour ces citoyens, à la fleur de l’âge d’accepter que des cadres vivant à Bamako puissent prendre la place des plus représentatifs. Vendredi, 1er novembre dernier, ils ont manifesté encore une fois contre l’injustice et le népotisme.
Le choix des responsables devant représenter les populations de Gao aux assises Nationales qui se sont tenues à Bamako le week end dernier, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Conséquences : l’actuel maire de la commune urbaine de Gao (Sadou Harouna DIALLO) a vu son patrimoine en fumée. En clair, plusieurs véhicules et une maison qui lui appartiendraient, ont été brulés.
Selon plusieurs sources, les habitants de Gao qui ne se sont pas remis du traumatisme causé par le MNLA et les djihadistes pensent, il ya anguille sous roche. A l’issue du seuil de l’humiliation franchie avec les récentes libérations et levées de mandats d’arrêts contre les criminels du MNLA, le dernier mot n’est encore pas dit pour ces jeunes de GAO qui tiennent, à vrai dire, à lutter contre l’injustice, la gabegie et le népotisme au Mali sous toutes ses formes..
En outre, la jeunesse de Gao dit avoir le sentiment que la paix se fera sur son dos. Le vendredi 1er novembre, le choix des responsables qui doivent représenter la région de Gao aux assises nationales sera la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Le fer de lance de GAO reproche sans ambages aux autorités d’avoir mis sur la liste le nom de gens qui vivent déjà à Bamako et qui ne sont pas représentatifs de la population. Les jeunes condamnent en effet, le manque de considération et le mépris pour la région de Gao. Ils font allusion au fait que les délégués de Tombouctou et de Kidal ont rejoint Bamako par avion tandis que ceux de Gao ont été tout simplement ignorés.
Ils dénoncent avec la dernière énergie le mépris des nouvelles autorités et disent déterminés comme sous le joug du Mnla, d’ançar dine, MUJAO, Bokoharam et Aqmi à défendre leur honneur.
Les jeunes ont crié leur colère et leur indignation face à ce qu’ils qualifient de trahison de la part de l’Etat malien. Ils dénoncent le comportement de la police qui aurait fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Plusieurs manifestants contactés sur place crient leur indignation et ne comprennent pas la position du Président IBK pour qui ils ont voté massivement.
Aux dernières nouvelles, le Gouvernement aurait donné des instructions pour la participation de tous à ces assises nationales sur le nord qui se qui se sont tenues du 1er au 2 novembre. Ont pris part les acteurs des organisations de femmes et de jeunes, de la société civile, des forces de défense et de sécurité, des Mouvements et groupes d’autodéfense, des représentants des réfugiés et des déplacés venus d’Algérie, du Burkina Faso, du Niger et de la Mauritanie ainsi que des partenaires au développement et organisations internationales, entre autres.
Espérons que les assurances données par le Président de la République lors de la cérémonie d’ouverture trouveront un écho favorable au niveau des populations qui ne demandent rien d’autre que la paix, la justice et le développement.
B. COULIBALY