Au vu de l’arsenal juridico-institutionnel mis en place par la communauté internationale en soutien au Mali pour la sortie de la double crise sécuritaire et institutionnelle rien ne doit plus remettre en cause, le processus de la réconciliation nationale qui en constitue un appendice souhaité par delà les Maliens, l’ensemble de la communauté internationale.
Fort de sa légitimité, et couvert par le droit international, le Président de la République, IBK devra faire preuve de fermeté tant à l’endroit des ennemis de la paix de l’intérieur que face à la communauté internationale pour que triomphe la rigueur du droit international. Une telle posture se justifie dans l’engagement politique de l’homme à réconcilier les filles et les fils de ce pays. A ce propos, méditons sur la présente déclaration du Président IBK : ”l’une de mes priorités sera la réconciliation nationale. Je veux recoudre le tissu national abimé, déchiré par les mois de crise. Pour réussir, j’appellerai à un vaste dialogue national. C’est une urgence absolue. Je convoquerai les assises nationales du nord avant la fin de 2013. Cette plateforme réunira toutes les composantes communautaires du nord du pays, les forces politiques, les chefferies traditionnelles, les représentants de l’administration locale et centrale, des experts et des représentants de la société civile autour de la table, sur la base de l’existant en faisant le bilan des accords passés, des Maliens pourront discuter de façon sereine, le défis du nord du pays : développement économique et social, rôle de l’Etat, lutte contre le terrorisme et le narcotrafic. Tous ensemble, nous pourrons renforcer la cohésion nationale”.
Et donc l’érection d’un ministère dédié à la réconciliation nationale et au développement des régions du nord traduit la ferme volonté des autorités de s’inscrire en droite ligne de l’accord préliminaire du 18 juin entre le Mali et les ex-groupes armés.
Les exactions, les bravades, les attaques perpétrées par les éléments ou groupuscules pro-MNLA à Kidal et de stabilisation sont imputables aux dysfonctionnements de la mise en œuvre et du suivi de l’accord préliminaire relatif au cantonnement des ex-groupes armés à la clarification de la mission régalienne de défense de l’intégrité du territoire, du rôle des casques bleus de la MINUSMA en tant force d’intervention et non d’interposition. Aussi la mise sous contrôle des symboles de la souveraineté nationale par l’accaparement des biens publics, dont les locaux du gouvernorat et l’antenne régionale de l’ORTM sont des éléments patents de la vraie-fausse résistance à l’application de l’accord du 18 Juin . Cet état de fait inadmissible au regard du droit international donnerait à penser que Kidal serait perdu pour le Mali. Très rapidement, avec la nouvelle donne géopolitique intervenue au Mali à la faveur de l’élection de IBK à la présidence de la République, la communauté internationale est obligé d’aller au bout des engagements contenus dans la résolution 2100 sur le chapitre VII du conseil de sécurité des nations unies. Sa crédibilité est à ce prix.
Balla Tounkara