Les ressortissants du Cercle de Bourem vivant à Bamako et ses environs étaient en assemblée générale, le samedi 16 juin, au centre islamique de Hamdallaye. La rencontre, dirigée par le président de l’Association de développement du cercle de Bourem (ADC-Bourem), Drahmane Touré, en présence de son 1er vice-président Me Ilias Touré, a permis aux participants de ” réclamer la participation des communautés sédentaires à toute négociation ou accord devant conclure un retour de la paix au Mali”.
A l’ouverture de la rencontre, le président de l’ADC-Bourem, Drahmane Touré, a déclaré que Bourem est un carrefour des civilisations. Ce cercle de la région de Gao, a-t-il expliqué, est sous occupation depuis le 2 avril 2012. “Le 22 février 2012, au cours d’une assemblée généralement assortie d’une déclaration, nous avons affiché clairement notre position par rapport à la crise, notre attachement à la République du Mali. Notre position n’a pas varié”, a-t-il déclaré.
Et le président de l’association citant une femme songhoï, d’ajouter : “Nous n’avons pas quitté nos terres par peur, mais c’est pour préserver notre dignité”. Il a appelé les uns et les autres au courage, au patriotisme avant d’annoncer aux participants que l’association a ouvert un compte bancaire pour recueillir les contributions humanitaires.
Au cours des travaux, un manifeste des populations de Bourem a été adopté. Dans ce document, les participants exigent que l’Etat malien, notamment le gouvernement et l’armée, engagent sans délai une opération libérant le pays des mains des agresseurs et prédateurs qui l’occupent. Ils exigent qu’un prorata consensuel soit respecté sur tout accord-intégration dans la fonction publique ou dans les forces armées et de sécurité afin de prévenir toute discrimination qui, aux dépens du sédentaire, serait sans lendemains. Les participants exhortent, en outre, le gouvernement et la communauté internationale à faire de la gestion de la crise du nord une priorité permanente, à impliquer les communautés sédentaires à toute négociation ou accord devant conduire à un retour définitif de la paix. Les ressortissants de Bourem sollicitent, par ailleurs, “une prochaine relecture des textes relatifs aux collectivités territoriales, pour y rétablir l’équité selon la démographie et l’histoire“. Ils demandent au gouvernement et à la communauté internationale de veiller aux personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Les participants à cette assemblée générale plaident pour la participation des populations dans le processus d’identification, réalisation et mise en œuvre des projets à caractère régional, local et communal ; par l’intermédiaire de leur conseil. Ils demandent également que les responsables des projets soient choisis sur la base des critères de compétence, d’intégrité et avec des contrats de performance régulièrement évalués.
D’autres sollicitations sont relatives à la révision et à la réorganisation du découpage administratif intégrant les préoccupations des communautés majoritaires, la mise en œuvre efficace des initiatives ou concertations citoyennes pour un retour de la paix, l’accomplissement des missions régaliennes par les représentants de l’Etat.
Bruno Djito SEGBDJI