C’est un patriarche qui vient de disparaître, tué par les balles criminelles des bandits armés. Et cela au moment même où il prêchait la paix et la concorde entre les communautés qui cohabitent dans la localité.
La veille même du drame, il avait fait passer, lors de la prière du vendredi, un message allant dans le sens d’éviter tout amalgame dans cette période trouble. Il était le garant de l’unité entre les différentes communautés et ne cessait, à cet effet, de prôner l’entente et la paix.
C’est donc un homme de paix que les bandits armés viennent d’abattre froidement en lui tirant trois balles dans la poitrine et dans la cuisse. Tous ceux qui ont la chance de rencontrer Moussa Balobo Maïga, d’abord en tant que maire de Hombori et ensuite porte-parole de la famille royale, garderont de lui l’image d’un homme cultivé, ouvert, humble et foncièrement ancré dans nos valeurs de civilisation. Qui était Hombori-Koï Moussa Balobo Maïga ? L’homme a vu le jour un vendredi de 1934 vers la fin du mois de jeûne à Hombori. Il fréquenta l’école de Hombori, d’octobre 1945 à juin 1951. Très doué, il saute la quatrième année pour passer en sixième année et demeurera sans interruption le premier de la classe.
A partir de mars 1948, à sa troisième année de scolarité, il devint le copiste des correspondances écrites par son père avant de devenir le secrétaire-rédacteur et confident de celui-ci. Après un séjour à Ouagadougou comme fonctionnaire, il rejoint le Mali en août 1959 sur demande officielle du gouvernement malien.
En mars 1960, il rallie Hombori pour servir de secrétaire à son père, nommé chef d’arrondissement coiffant les communes actuelles de Hombori, du Haïré et de Mondoro.
Affecté à Rharous en 1966, il est admis premier au concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Arrivé à Bamako, il apprend qu’un arrêté en cours le nomme adjoint au commandant de cercle de Rharous. Il opte pour l’ENA et en sort major ex-æquo de sa promotion.
De décembre 1959 jusqu’à son admission à la retraite, en juin 1994, il sillonna la totalité des régions du Mali en qualité de chef d’arrondissement ou de premier adjoint au commandant de cercle. De 1999 à 2004, il devint le premier maire démocratiquement élu de Hombori.
En 2011, l’honneur lui revient d’être le porte-parole de la famille royale.
C’est dire que Hombori-Koï Moussa Balobo Maïga a été un grand serviteur de l’Etat et un humaniste pétri de connaissances. Il était également un fin connaisseur des textes de la République, un savoir qu’il aimait transmettre aux jeunes générations qui le pleurent aujourd’hui.
Dors en paix, doyen !
Mamadou FOFANA
que son âme repose en paix
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