Assassinat des journalistes de RFI à Kidal : Les déclarations de Mohamed Akotey discrétisent les ex-rebelles

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Mohamed Akotey, le 26 mai 2014 à Niamey.BOUREIMA HAMA / AFP
Mohamed Akotey, le 26 mai 2014 à Niamey.BOUREIMA HAMA / AFP

Intervenu dans la libération des otages français comme intermédiaire, le Nigérien Mohamed Akotey donne une version autre que celle véhiculée par le responsable sécuritaire de la CMA/Kidal. C’est nouvelle polémique entre Touaregs maliens et nigériens dans l’affaire de l’assassinat des deux journalistes français à Kidal.

Des interrogations et des interprétations demeurent encore sur la mort de deux journalistes de RFI à Kidal, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Après la diffusion d’un documentaire de France 2, plusieurs hypothèses ont été émises par les acteurs mais celle qui a beaucoup circulé ces derniers jours émane d’un responsable de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Inkinan Ag Attaher.

“J’explique cet enlèvement et cet assassinat parce que [Sedane Ag Hita] avait deux de ses neveux qui étaient en prison à Bamako. Je pense que la raison de l’enlèvement était le fait qu’ils n’ont pas été libérés pendant la libération des otages d’Arlit ; ça n’a pas été possible”, a-t-il déclaré.

Quelques jours après cette prise de position, c’est le Nigérien, Mohamed Akotey qui s’est exprimé et émis sur RFI de sérieuses réserves sur cette version. “Je pense que si c’étaient des professionnels qui ont l’habitude d’enlever les gens, qui ont enlevé une femme… Jusqu’à pas longtemps, en tout cas, les jihadistes n’assassinaient pas des femmes. Ils ne les exécutaient pas. Ils voulaient toujours s’en débarrasser en premier. Donc, quand on m’a dit qu’elle a été assassinée, je me suis posé des questions. Je me suis dit que c’est sans doute quelqu’un qui ne s’y connaissait pas et qui a peut-être paniqué qu’on le reconnaisse ou… je ne sais pas… En tout cas, cela ne paraît pas être une action directe des jihadistes”, a-t-il répondu sur l’hypothèse du véhicule tombé en panne et du coup de panique des ravisseurs.

Les déclarations de ce Touareg nigérien corroborent la thèse selon laquelle, tout n’a pas dit dans cette affaire. Surtout que les ex-rebelles de Kidal tentent de passer au sein de l’opinion notamment pour se blanchir de ces assassinats. Précision de taille : les deux journalistes français ont été enlevés d’abord au domicile d’un cadre du MNLA, Ambery Ag Rhissa, avant d’être abattus à quelques kilomètres de la ville Kidal.

A.M. C.

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