C’est presqu’une déclaration de guerre ce qui s’est passé la semaine dernière à Hombori et à Tombouctou. En la matière, le chef suprême des armées devrait galvaniser ses hommes en tenant des propos rassurants et héroïques. Mais malheureusement, notre chef suprême des armées, de surcroît un Général, a plutôt surévalué la force de frappe de l’adversaire. Certainement, il a sapé le moral de ses hommes qui vont aller au front avec la peur au ventre.
« La crise libyenne, par ses effets collatéraux, a entraîné la dissémination des armes de tout genre dans notre espace. Il s’agit aussi bien des armes individuelles que des armes collectives, des anti-chars, des pièces d’artillerie, des moyens anti–aériens et de mobilité. Plus que des armes, ce sont surtout des armées qui se sont déplacées dans toute la bande sahélo-saharienne. Notre pays n’a pas été épargné par le phénomène. Cette crise a malheureusement alimenté les menaces déjà existantes dans notre espace, en faisant le plus grand dépôt d’armes du monde à bon marché. Aussi, la dissémination d’armes et d’hommes en armes a-t-elle créé deux phénomènes majeurs qui sont l’émergence de nouveaux rapports de force et l’expression de nouvelles velléités. »
Tel est un des passages de la déclaration du Président malien après les évènements de Hombori et de Tombouctou. Il dit peut-être vrai, mais vu le contexte et surtout en tant que chef suprême des armées, il aurait dû avoir un autre discours. Nous aurions voulu entendre des propos rappelant la bravoure et les victoires de nos anciens combattants. Des propos rappelant que le Mali a toujours regroupé son territoire actuel depuis le temps des grands empires (l’empire du Mali, l’empire Songhay) et ne compte pas céder un atome à qui que ce soit. Le président devrait donc galvaniser les soldats en tenant des propos rassurant et héroïques. Mais malheureusement, le Général Président a manqué au rendez-vous. Il a même passé à côté en allant parler d’élections. « Que cela soit clair dans l’esprit de tout un chacun, nous devons continuer à préparer activement les élections de 2012 pour une alternance réussie dans le cadre d’élections présidentielle et législatives transparentes et impartiales dans les délais constitutionnels impartis. Quelle que soit la situation, un nouveau Président de la République du Mali sera élu. Que Dieu m’entende ! » Pourquoi le Président a-t-il lui-même très vite fait ce lien entre ces évènements et les élections de 2012 ? Se reproche-t-il quelque chose ? Il aurait mieux fait d’attendre que les politiciens fassent la liaison pour ensuite les répondre. Mais prendre lui-même le devant dans le feu de l’action est incompréhensible et douteux.
Peut-être que le Président est tout simplement mal conseillé.
M’pè