Assassinat des envoyés spéciaux de RFI: Kidal, où règne l’anarchie

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Les deux envoyés spéciaux de RFI au Mali, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été assassinés après avoir été enlevés à Kidal, dans le nord du pays, le samedi 2 novembre. Cette tragique disparition repose la question du « cas Kidal », une ville hors du temps et hors de toute maîtrise.

« Personne ne contrôle rien à Kidal ! » Plus que jamais après l’enlèvement et l’exécution de nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon, cette phrase prend toute sa force.

 

Depuis l’été dernier, Kidal est officiellement sous le contrôle de l’État malien. Un gouverneur a été nommé, des services publics de santé et une banque ont rouvert.
L’armée malienne est symboliquement de retour avec quelque 200 hommes. Ils sont là dans un camp à la sortie de la ville, sans véritablement de moyens.

 

 

« Une ville livrée à elle-même »

La sécurisation de la ville est officiellement assurée par les troupes de la Minusma, les casques bleus sénégalais, togolais et guinéens. « Des gens pas très sérieux », lâche un ressortissant de Kidal, qui rappelle que la Minusma n’a pas réussi à assurer la sécurisation de trois ministres maliens en déplacement à Kidal en septembre dernier.

 

 

Il y a bien les soldats de l’opération Serval. Mais les Français sont peu nombreux sur place , tournés plus vers le grand désert et ses jihadistes que vers la ville. « Kidal est donc livrée à elle-même et surtout aux armes », explique un touareg kidalien, écœuré par la tournure des choses.

 

 

Le MNLA occupe toujours les locaux du gouvernorat. Malgré le cantonnement, les armes circulent au vu et au su de tout le monde. Enfin il y a les amis de Iyad Ag Ghaly, les lieutenants du chef touareg islamique dont le rôle dans la libération des otages français a redoré le blason. Les hommes d’Ansar Dine sont revenus ces dernières semaines en toute impunité. C’est dans ce contexte d’anarchie que des terroristes ont assassiné, ce samedi, deux journalistes.

 

Une boîte mail a été créée pour que les amis, les collègues et les auditeurs de RFI laissent leurs hommages à Ghislaine Dupont et Claude Verlon :rfihommage@gmail.com

 

Par rfi.fr

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3 COMMENTAIRES

  1. La France, oui. Mais la classe politique malienne également. Tout ceci est la conséquence de l’impunité, la corruption, de la prime aux crimes.

    Pour rappel : http://youtu.be/Rn67xaLPCBM

    Qu’est-ce qui a vraiment changé depuis ? La France paie encore pour ses otages. Les rebelles se positionnent pour à la fois garder leurs privilèges dans les trafics du Nord et pour la captation des milliards d’aides qui seront déversés sur le Nord Mali. Les politiciens essaies de partager le gâteau avec eux.
    Les populations civiles ? Du bétail électoral servant à recevoir l’aide internationale dont elles ne verront pas la couleur. Voilà.

  2. D’abord, mes condoléances aux familles des 2 journalistes victimes des cruautés.

    « A jouer avec le feu, on finit pas se brûler les doigts »…

    – Le prix payé par les Français victime des jeux politiques de la France. A vouloir ménager le MNLA. Malheureusement, c’est le peuple qui paie et non F.Hollande ou Le Drian, ni L. Fabius.

    Petites remarques:
    – le MNLA a laissé faire, n’a pas réagit immédiatement pour défendre les 2 journalistes.
    – Le responsable du MNLA a déclaré: « j’ai entendu du bruit devant ma maison, je suis sorti, on m’a dit de renter, ce que j’ai fait »…
    – Les gardes de ce responsable n’ont pas réagi et ont laissé faire… Les hommes du MNLA ont laissé sortir le véhicule de Kidal, sans aucune difficulté…

    Espérons que ce douloureux drame ouvrira les yeux des responsables français.

    Que Dieu accueille les 2 journalistes auprès de Lui?

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