Arrestation de Yoro Ould Dah : La France confirme son soutien au MNLA

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Une commission des responsables des mouvements armés devait se réunir, le mercredi 30 juillet à Gao, pour définir les contours de la mise en application du cessez-le-feu, signé le 24 juillet 2014 à Alger, sous l’égide de la Minusma et la facilitation algérienne.

Les discussions porteront sur la question du repli des combattants du Mnla sur ses bases initiales, avec le retrait de ceux-ci de la localité d’Anefis ainsi que l’arrêt immédiat de toutes velléités offensives sur l’ensemble des régions du nord ; la libération par le Mnla de l’axe routier Gao-Anefis-Tessalit–In Halid ; et l’interdiction de toute forme d’agissement du mouvement séparatiste.

 

Cette rencontre va se faire dans un contexte de tension depuis l’arrestation, mardi 29 juillet, du chef de la milice arabe, Yoro Ould Dah à son domicile au 4e quartier de Gao par les forces françaises, au motif de son appartenance au Mujao, pendant les événements tragiques de 2011-2012. Si dans un passé récent, Yoro Ould Dah fut un élément très actif du Mujao et a participé activement à bouter le Mnla hors de la ville de Gao, il a complètement changé de camp depuis les opérations de reconquête des localités du septentrion malien. Il est devenu le fer de lance de cette milice arabe qui s’est alliée aux autres milices Imghad, peulh, sonraï et Bellah pour s’opposer aux velléités des indépendantistes du Mnla dans la vallée du Tilemsi et autres localités de la région de Gao. Yoro Ould Dah est un arabe Lambar évoluant précédemment dans le commerce de produits alimentaires jusqu’à la conquête par les groupes djihadistes et le Mnla des trois régions du Nord du Mali, au premier trimestre de l’année 2012.

 

Selon plusieurs sources, c’est en réaction à l’érection de la ville de Gao comme capitale de l’Azawad par les indépendantistes touareg du Mnla, qu’il avait rejoint le Mujao au dessein d’organiser une contre-offensive afin de chasser les indépendantistes de la cité des Askia. Il est en outre le chef de file de cette coalition arabe-Imghad, sonraï et bellah qui s’oppose au Mnla depuis le 21 mai 2014, après le retrait de l’armée malienne de Kidal. Yoro Ould Dah a participé aux nombreux combats qui ont opposé cette coalition de résistants : arabes, Imghads, sonraïs au Mnla. Des affrontements qui se sont soldés par plus d’une centaine de morts.

 

Cette arrestation vise-t-elle à affaiblir la coalition des milices afin de changer les rapports de forces en faveur du Mnla et permettre aux indépendantistes de prendre le contrôle de la vallée du Tilemsi avant la reprise des négociations prévue le 17 août prochain à Ouagadougou ? En tout cas, il est difficile de comprendre les raisons de cette arrestation en ce moment précis par les forces françaises qui collaborent avec d’autres cadres islamistes touareg à Kidal, dont Cheick Ag Haoussa, Bah Ag Moussa, Ibrahim Benna et Ibrahim Ag Wanassnett. Une localité de Kidal qui connaît une accalmie relative et qui est sous le contrôle du HCUA dont les cadres multiplient des messages radiophoniques pour sensibiliser les populations au processus de paix et de réconciliation. Une mise en garde a été faite à l’endroit de la jeunesse, qui précise que chacun répondra désormais des ses actes une fois rétablie la souveraineté totale du Mali sur la ville de Kidal.

A.T

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1 commentaire

  1. Nous patriotes, faisons de l’arrestation de Yoro Ould Daha un non événement. Si réellement la France est de bonne foi dans sa lutte contre le Djihad au Mali, elle sait où se planque les cadres du HCUA et du MNLA qu’elle nolise d’ailleurs sur le quai des négociations avec le gouvernement Malien. Nous disons que ce dialogue est inclusif mais pas à la seule humeur des terroristes de la nation Malienne. Peut être que Ould Daha a opéré des rapts sur des occidentaux, mais pour nous maliens, il n’a nullement porter atteinte à l’intégrité du territoire. Il s’était attaqué à la laïcité avec violence mais pourquoi le sacrifier sur l’autel des accords avec les mouvements rebelles (les virus du SIDA du nord Mali)? La France doit réviser sa vision sur la question malienne. Comme l’a si bien dit un fabuliste: « des enfants de Japet, toujours une moitié toujours des armes à l’autre ». Déjà qu’à Kidal, l’enlèvement des hauts dirigeants de la ville a commencé. Wait and see. VIVE LA REPUBLIQUE.

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