Du samedi 15 août 2015 jusqu’au lundi 17 août 2015, des combats ont opposé les éléments de la CMA à ceux du Gatia dans la région de Kidal. Les premiers affrontements se sont déroulés à quelques Km de la ville de Kidal. Ce lundi 17 août 2015, après d’immenses combats à Anefis, le Gatia et ses alliés ont pris le contrôle de cette localité. Ils auraient perdu un homme et un véhicule.
Du côté de la CMA, on parle d’une quinzaine d’hommes, des véhicules embourbés dans le sable et des armes perdues. Bilan : 12 rebelles tués ; 4 véhicules récupérés et 2 chefs rebelles capturés. Dans la même journée, les combats ont continué dans les environs de Kidal, à Tassik, située à une cinquantaine de Km de la capitale de l’Adrar des Ifoghas. Au moment où nous mettions sous presse, le bilan des affrontements dans cette localité n’était pas encore connu.
Les éléments de la CMA, stationnés à Aguel Hoc, se sont réfugiés dans le camp de la Minusma de cette localité. D’autres hommes en fraction dans la région de Kidal ont replié sur la ville de Kidal, abandonnant leur base. Et selon toute vraisemblance, les prochains combats entre la CMA et le Gatia seront autour et à l’entrée de la ville de Kidal, qui demeure l’enjeu et le défi pour le Gatia et ses alliés.
Selon le secrétaire général du Gatia, Fadh Ag Mahamoud, c’est la CMA qui a attaqué leurs différentes positions avancées en brousse dans la région de Kidal, le lundi. Cherchant ainsi à respecter la promesse faite à la Minusma et à Berkhane de faire la peau au Gatia et à ses alliés à Anefis. Pourtant, dit-il, ils viennent de perdre le combat.
Comment tout cela est arrivé ?
C’est depuis le 15 juillet 2015 que les forces de la Plateforme, à laquelle appartient le Gatia, sont rentrées dans la région de Kidal, après donc la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Cette incursion de la Plateforme dans une région qui était jusque-là sous contrôle de la CMA, a occasionné une rencontre entre les chefs militaires des deux parties à Takelot, où une répartition territoriale avait été faite afin de mieux sécuriser les personnes et leurs biens. La CMA devrait s’atteler à sécuriser le Nord de Kidal à partir de Takelot, alors que la Plateforme devrait s’occuper du Sud-est à partir de la même localité. Chacun devrait garder cette position jusqu’à la grande rencontre des groupes armés prévue pour ce 18 août 2015 au Niger, où tout devrait être discuté pour mieux apaiser la tension entre les différents protagonistes.
Tout se passait bien jusqu’au samedi 15 août 2015, quand des éléments de la CMA ont violé cet accord en tirant sur une colonne de la Plateforme à Touzik. C’était vers le petit soir. La réponse de la Plateforme a été forte et les assaillants ont été obligés de rebrousser chemin. Certaines sources annoncent que ces affrontements ont fait 1 mort et 4 blessés dans les rangs de la CMA. La raison avait vite prévalu quand les responsables politiques des mouvements ont appelé au calme. La situation s’était calmée aussitôt. Tout fut rentré dans l’ordre après des accusations mutuelles. On croyait ainsi à la fin des affrontements.
Il en sera rien puisque, le dimanche 16 août 2015, des éléments de la CMA sont revenus à la charge, vers 17 heures, toujours dans la localité de Touzik, contraignant la Plateforme à une légitime défense et à apporter la riposte nécessaire. Une fois de plus, les assaillants ont été mis en déroute avec à la clé des blessés. On parle même de morts.
Par ailleurs, les hommes de la plateforme connaissant le terrain, tout comme la force de la CMA, ne vont plus hésiter à rentrer à Kidal. Toute chose qui pourra changer les données pour les négociateurs, et peut-être, contraindre la CMA à mettre un peu d’eau dans son vin.
Bekaye DEMBELE et Sinaly KEÏTA
Consulat général du Mali en France
Mangal Traoré relevé de ses fonctions de façon cavalière
Sommes-nous dans une République bananière dans laquelle on foule aux pieds les lois et règles ? Cette question, quoique provocante, mérite d’être posée, au regard de ce qui vient de se passer au Consulat général du Mali en France avec le relèvement de Mangal Traoré de ses fonctions de façon peu orthodoxe.
En effet, c’est par un simple courrier qui lui a été envoyé par l’intermédiaire de l’ambassadeur, qu’on lui a demandé de plier bagage et de rentrer à Bamako. Certes, comme tout fonctionnaire de l’Etat, il peut être relevé de ses fonctions. Mais, dans le cas présent, ce qui est inadmissible, c’est la manière dont on l’a remercié. D’abord, aucune décision officielle écrite n’a été produite à ce jour : un coup de fil laconique. Ensuite, le deuxième courrier à lui envoyé ressemblait à une injonction. Comme si l’on voulait traiter cette affaire en catimini.
Pourquoi ne l’a-t-on fait dans les règles de l’art à travers le ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine ? Pour certains, ce serait le RPM qui tire les ficelles dans cette histoire.
En tout cas, ce qui est arrivé au Consul général, Mangal Traoré, ressemble fort à ce qui était arrivé au général Cissé en Guinée équatoriale comme Consul général du Mali et à Boubacar Karamoko Coulibaly, Ambassadeur en Algérie (cadre de l’Urd).
Bruno E. LOMA