La crise du Nord Mali a connu un développement majeur le 21 mai dernier. En perdant la bataille de Kidal qu’ils ont eux mêmes provoqué, les militaires maliens ont écrit une nouvelle page de l’histoire du Mali. Pour la première fois ils ont donné au MNLA une opportunité unique de gérer la ville et la Région de Kidal.
Depuis ces évènements, le gouvernement et les autorités appellent à régler la question par le dialogue. Tout se passe comme si avec ce qui vient de se passer à Kidal, les responsables du MNLA, du MAA et du HCUA, ont admis la nécessité de régler le différend par la voie de la négociation.
On semble oublier que le MNLA n’est pas nouveau sur la scène et que sa revendication n’a pas varié un seul instant. Ce mouvement est pourtant bien constant dans ce qu’il cherche : il veut un Mali coupé en deux.
Avant le 21 mai, le mouvement s’est accroché successivement aux bras des Djihadistes, puis de la France et de la Communauté internationale. Avec les djihadistes, cela a fait long feu quand il s’est avéré que les buts de guerre étaient différents et que le MNLA a dû se replier en dehors du Mali. Avec l’opération Serval le MNLA a pu revenir sur le territoire national et se reconstituer une santé avec la bienveillance des « Amis Français ».
Le MNLA savait absolument qu’il serait très difficile aux Français de laisser l’armée malienne s’attaquer à eux. Le dialogue était donc inévitable et sur ce côté ils avaient sur qui compter. Mais en s’opposant par la force à la visite du Premier ministre Moussa Mara et surtout en commettant des exécutions sur des civils désarmés, ils ont donné une raison à l’armée de renforcer sa présence et de mettre la pression sur eux, sans que les Français ne puissent s’y opposer. Mais cette opportunité, nous l’avons détruite et les conséquences seront lourdes pour le Mali. Si nous engageons les négociations sur cette base, il ne fait aucun doute que ce sera au détriment de la République ; Nous négocierons en position de faiblesse. Cela n’a jamais été un bon signe. Le MNLA sort renforcé de la bataille du 21 mai. Certains pensent que nous perdons Kidal pour de bon. La vérité est bien plus triste. Le MNLA n’a jamais dit qu’il se battait pour Kidal. Ce qu’il veut, c’est « l’AZAOUAD ». Et c’est quoi cet « AZAOUAD » ? Pas moins que les deux tiers du territoire national. Maintenant qu’ils se sentent en position de force, ils vont demander l’autonomie qui n’est que l’antichambre de l’indépendance. Le plus triste est qu’ils ont fait plus de la moitié du chemin. Jusqu’où tout cela peut-il mener ?
Le Mali risque gros, très gros. Dire que c’est ce mouvement relativement sans envergure qui nous met dans cette situation.
Nous devons nous ressaisir. Il faut que cela clair pour tout le monde : notre pays a besoin d’une armée de ses besoins. On ne battit pas un pays s’il n’a rien sur quoi reposer en cas de difficultés. « Le Vatican, combien de divisions ? avait demandé Staline en son temps pour dire combien les pays comptent d’abord et avant tout avec leur moyen militaire. Une armée est pour un pays, ce qu’est la colonne vertébrale pour un corps d’homme. On ne tient pas debout sans ça.
Rebâtir une armée, c’est hardi, mais pas mission impossible.
Aujourd’hui notre pas est à la croisée des chemins. Prendre le temps qu’il faut prendre pour bâtir une armée capable de se battre pour son pays, c’est une nécessité absolue. Et nous devons nous hâter lentement. Heureusement nous ne partons pas de rien. En lançant l’offensive le 21 mai, au moins les militaires ont démontré qu’ils n’ont pas une peur bleue des batailles militaires. Il manque quelque chose : améliorer leur combativité et faire revenir le sens de l’honneur du soldat. On ne demande pas aux soldats de se suicider. Il n’est pas interdit à un soldat de reculer. Ce qu’il faut bannir, c’est de se désorganiser et de ne pas savoir se replier en bon ordre. En ne faisant pas cela, on démoralise la troupe et on travaille pour l’ennemi.
Le nouveau ministre de la Défense et des Anciens Combattants est un ancien officier de valeur dont la rigueur et le sérieux sont connus de tous. Il ne fait guère de doute que ‘il n’a pas les moyens e sa mission ou si l’on interfère trop dans ses prises de décision, il rendra le tablier, comme il l’a déjà fait. Voulons-nous vraiment retrouver une armée qui réponde à nos attentes, aidons le.
Au plus fort de la seconde guerre mondiale, face au rouleau compresseur des panzer (blindés) allemands, le commandement soviétique avait donné l’ordre aux soldats de tirer sur leurs frères d’armes qui se retournaient pour détaler. Reculer, oui, mais se retourner pour fuir, non. Travaillons sérieusement le mental et donnons nous une armée qui sait garder la cohésion même en cas de difficultés majeures. La débandade n’est pas le propre des armées qui veulent gagner.
Sinon, l’avenir ne nous appartient pas.
Mamadou Diakité
Je pense q les réflexions du journaliste sont juste mais il est surtout malheureux q ce sont nos autorités q trahissent les premiers tous les espoirs du peuple (on n’a pas besoin d’armée d’un Président; on coupera vous avantages sous peu d’un CEMGA à ses hommes au front; destruction des missiles q seraient périmés comme des comprimés pendant q la guerre bat son plein,…). Malédictions pr les autorités q n’hésitent pas à vendre les intérêts du peuple pour le bonheur de leurs seules progénitures. Courage et succès au nouveau MDAC pour plus de réussite pour nos armées.
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