Après la marche tragique de Gao : L’opposition sonne le clairon de la mobilisation

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De G à D : Daouda Touré et Boubacar Karamogo Coulibaly (au milieu), et Djiguiba Keita du parti Parena, pendant la conférence de presse commune des partis maliens d'opposition le 13 avril à Bamako. © RFI/David Baché

Suite  à la marche pacifique des jeunes de Gao qui a tourné au drame, l’opposition a animé une conférence de presse à la maison de la presse le samedi 16 juillet. Objectif de la conférence sonné le clairon de la mobilisation contre l’installation des autorités intérimaires qui est une des revendications des jeunes de Gao qui n’entendent pas laisser des massacreurs , des violeurs présidés aux destinés de leurs communes . L’autre point qui a irrité les jeunes la non prise en compte des Mouvements patriotiques de la jeunesse de Gao qui ont bravé les indépendantistes du MNLA et les islamistes du MUJAO dans le programme DDR.  Les leaders de l’opposition ont répondu  présent à  ce cri de détresse  de la jeunesse de Gao.

Avant d’aborder le vif du sujet le chef de file de l’opposition l’honorable Soumaila Cisse  a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en la mémoire de  tous ces jeunes qui ont été lâchement abattus par les forces de sécurité parce que tout simplement ils voulaient dire non à l’installations des autorités intérimaires parce qu’ils ne répondent pas aux aspirations  de la population .

L’opposition avait attiré l’attention du pouvoir de  Bamako qui au préalable n’a pas consulté la population  par rapport à la mise en place des autorités intérimaires a déploré le natif de Niefunké.  En dépit de cette mise en garde : «  le gouvernement a préféré  signer le 19 juin 2016   en toute clandestinité avec les groupes armés un document intitulé   « Entente » qui  précise les modalités pratiques pour la mise en place des autorités intérimaires » a  martelé le député les yeux rouges de colère. Avant d’expliquer à ciel ouvert le contenu du document qui  a-t-il  dit donne des détails sur l’installation des autorités intérimaires  et le calendrier de leur mise en place qui va du 15 juillet au 25  Août 2016. «  Contrairement à la loi portant institution des autorités intérimaires et son décret  d’application, l’Entente nous parle  de la mise en place des autorités intérimaires uniquement dans les collectivités territori       ales du nord (Gao, Tombouctou, Taoudennit, Kidal, Ménaka)  et pour les autres communes ? » S’interroge le chef de file de l’opposition.

L’indignation de l’opposition  est le résultat de la violation par la majorité   du principe sacro-saint   du nécessaire dialogue avec les forces vives de la nation pour la prise de telle décision. En effet ni l’opposition encore moins la société civile  n’ont été consultées pour l’élaboration du document  de la dite entente et de sa mise en œuvre.

C’est la raison pour laquelle a martelé l’honorable Cissé   les jeunes de Gao comme un seul homme ont décidé d’attirer l’attention des autorités sur cet aspect de l’accord qui peut ouvrir la voie à une autre crise. Quoi de plus normal a soutenu le chef de file de l’opposition. Mais malheureusement la protestation a tourné court avec un bilan de (3) trois morts, une vingtaine de blessés et une trentaine d’arrestation parmi les leaders des jeunes manifestants.

Pour les leaders de l’opposition cette tragédie qui rappelle  celle perpétrée par la MINUSMA contre une manifestation en 2015 dans cette même cité des Askia le locateur de Koulouba en est le principal responsable : c’est bien l’aveuglement, l’entêtement  du pouvoir et l’autisme du Gouvernement sont à l’origine de la tension et des morts de Gao », ont souligné à l’unisson les adversaires du président El Hadj Ibrahim Boubacar Keita. Et de poursuivre : « depuis une année les partis de l’opposition appellent le gouvernement à tenir des concertations  pour une  appropriation  nationale de l’Accord de paix d’Alger afin d’en faciliter sa mise en œuvre.  Depuis des mois, ils exhortent le gouvernement à la raison et au dialogue mais malheureusement ces appels ont été accueillis comme d’habitude avec mépris ».

A Bamako beaucoup  soupçonnent le bourgmestre de Gao Sadou Harouna Diallo un nostalgique  du régime d’ATT  président du PDES d’être le commanditeur de la marche  qui a mal tourné.

Badou S. Koba

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