La Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) a animé son traditionnel point de presse mensuel consacré à la situation sécuritaire de notre pays. Cette dernière session a été une occasion pour le patron de la DIRPA, le colonel-major Souleymane DEMBÉLÉ, de jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée et d’annoncer les perspectives pour 2024.
Il ressort de son propos que l’année qui vient de s’achever a été marquée par six défis majeurs pour les Forces armées maliennes (FAMa), à savoir : la confirmation de la montée en puissance des FAMa, la sécurisation de la biennale, du référendum du 18 juin, la reprise des emprises de la MINUSMA, la libération de la ville sanctuaire de Kidal, la création de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Au-delà des attentes
Faisant le bilan de l’année écoulée, le colonel-major Souleymane DEMBÉLÉ a affirmé que globalement, 2023 va au-delà des attentes des FAMa. Une année qui a surtout été marquée par la confirmation de la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa) à plusieurs égards.
Sur ce plan, il s’est réjoui de faire constater que les forces armées maliennes ont maintenu le tempo de l’acquisition d’équipements individuels, collectifs, des engins blindés, des véhicules de combats et de transport de troupes. Mais aussi des véhicules d’allègement, des drones, des avions de combat, etc.
A cela s’ajoute l’amélioration des conditions de vie et de travail de nos hommes dans les différentes casernes.
A ce niveau, le conférencier a tenu à faciliter et encourager les FAMa pour tout ce qu’elles sont en train de faire de jour comme de nuit.
Conformément aux trois principes qui soutiennent l’action publique au Mali, les FAMa, a-t-il expliqué, se sont investies en se dispensant de toute dépendance étrangère avec une autonomie opérationnelle sur l’ensemble du territoire sans aucune autre force extérieure.
Les 3 axes de la montée en puissance
Évoquant les raisons de cette montée en puissance sans équivoque, le patron de la DIRPA a souligné les axes majeurs.
Le premier axe, dit-il, c’est la solidarité, l’unité et la cohésion des forces.
« C’est ce premier axe qui fait l’assise même de la force de notre armée », nous a-t-il confié.
Le deuxième axe, dit-il, c’est la chaîne de commandement unie et unifiée.
« Aujourd’hui, il n’y a pas de forces parallèles, la chaîne est clairement définie et les opérations sont planifiées, conduites et combinées », a rassuré le Colonel-major DEMBÉLÉ.
Et enfin, le troisième axe, et non le moins important, c’est la cohérence entre le niveau politique, le niveau stratégique et le niveau opératif.
De l’avis du chef de la DIRPA, c’est ce qui permet, de nos jours, au politique de comprendre le stratégique et de l’accompagner, d’autoriser la hiérarchie à recruter, à former, à entraîner et à faire la guerre.
De nos jours, a-t-il fait savoir, les FAMa sont actives dans la recherche, la neutralisation, la destruction des sanctuaires et des combattants terroristes.
Ce qui fait croire au Colonel-major DEMBÉLÉ que les FAMa sont toujours fidèles à leurs objectifs.
’’La tête du serpent est coupée violemment’’
Toutefois, a-t-il reconnu, les groupes armés terroristes (GAT) disposant par endroit de capacités de nuisance sur le terrain, avec des attaques contre les casernes FAMa et les populations civiles ; mais les FAMa ne se laisseront pas divertir de leur mission régalienne. Selon lui, la tête du serpent est coupée violemment, les terroristes chassés de plusieurs zones.
Sur le retrait de la Minusma, il a affirmé que conformément à la résolution 2690 de juin 2023, le Conseil de sécurité a mis fin à sa mission au Mali, à la demande des autorités maliennes.
Ainsi, la MINUSMA a rétrocédé une quinzaine de camps aux autorités maliennes et fermé son Quartier général à Bamako.
A la date du 31 décembre 2023, toutes les forces internationales se sont retirées de notre territoire, et les emprises occupées par les FAMa, malgré quelques déconvenues.
Maintenir le cap en 2024
En termes de perspectives, les FAMa comptent maintenir le cap en 2024.
« Il n’y a pas lieu de changer de stratégie car nous sommes sur la meilleure stratégie. Nous allons continuer à travailler sur les directives politiques qui ont été données ; à travailler sur la montée en puissance des FAMa, à renforcer les objectifs déjà atteints courant 2023», a fait savoir le porte-parole de l’armée malienne.
Il s’agit aussi pour 2024, d’être plus ambitieux en termes de recrutement, d’équipement, et d’impact sur la sécurité sur le terrain.
Selon lui, le processus de maillage du territoire va se poursuivre malgré les velléités des GAT. Les FAMa, selon leur porte-parole, vont également travailler sur le retour de l’État et des services sociaux de base sur tout le territoire avec comme indicateur, la réduction de la violence.
Messages
L’occasion était bonne pour le Colonel-major d’adresser un message aux FAMa, les invitant à ne pas s’écarter de l’idée que c’est une chance inouïe pour notre génération de vivre ses moments historiques.
« En tant que descendants des grands conquérants, des grands empires, nous devons être à la hauteur de cette mission », a-t-il exigé, avant d’ajouter : « La guerre n’est pas finie ».
Selon lui, le politique a donné des directives claires, le peuple malien s’est sacrifié en dotant l’armée d’équipements de dernières générations.
« Il revient à nous d’honorer ce peuple et de porter haut le flambeau Mali », a-t-il galvanisé.
Selon le colonel-major, une armée ne se construit pas en une ou deux années, elle se construit dans la durée. La guerre qui nous est imposée est asymétrique, l’armée connaît des hauts et des bas sur le terrain mais continue de se battre avec engagement et détermination.
Pour lui, il s’agira pour le peuple de continuer à soutenir son armée pour que les objectifs soient atteints.
Par Abdoulaye OUATTARA
KIDAL = CAS SOCIAUX OCCIDENTAUX
Si « le maillage du territoire » est un objectif, il ne peut l’être qu’à très long terme. Le Mali est, hélas, considérablement mité, et l’union autour d’un pouvoir central, quel qu’il doit, est encore du domaine du vœu pieux.