Après libération, l’étau se resserre sur Gao : Il faut dénoncer les terroristes ou vivre dans la hantise

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      Le maire de Gao, Sadou DIALLO, s’adressant aux élus locaux de cette ville, a levé le voile : ” Si vous ne dénoncez pas, je vais démissionner “. L’annonce n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Elle témoigne du refus de collaboration de certaines populations avec l’armée, sans laquelle collaboration la paix sera longtemps compromise à Gao. Mais qu’est-ce qui pousse les populations à une telle approche nocive à leur égard ?

Sadou Diallo, maire de Gao
Sadou Diallo, maire de Gao

Contrairement à Tombouctou qui fête la liberté retrouvée, la ville de Gao peine à retrouver son lustre d’antan. A ce propos, deux raisons nous ont été relatées. Primo, la ville de Gao est constituée majoritairement de Wahhabites, donc de fanatiques alors très proches idéologiquement des  Jihadistes. Secundo, lorsque le MNLA a occupé Gao, en complicité avec les terroristes d’Ançar Dine et d’Aqmi, il s’en est suivi des exactions qui les ont opposés surtout à la jeunesse de Gao. Le MUJAO en a profité pour venir aux secours de ces jeunes contre le MNLA chassé de Gao des suites de combats sanglants.
Toutes choses qui ont facilité l’adhésion massive des jeunes et des chefs religieux aux actions du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest). Surtout que déjà des relations de mariage se sont tissées entre les différents acteurs, le MUJAO ayant recruté des bras valides au sein de la population pour les combats et pour la sécurité de la ville abandonnée par l’armée et l’administration, ainsi que des chefs religieux pour la diffusion des messages. Et plusieurs imams constituaient les points focaux pour recevoir de l’argent et servir la cause des Jihadistes. Comment donc dénoncer des personnalités jusqu’ici respectées, surtout que presque chaque famille contient son ” Jihadiste ” ?
C’est dans cette situation de confusion que le maire de Gao a rassemblé les élus et les leaders d’opinion pour les interpeller face à la nécessité de dénoncer les complices de la terreur qui s’abat sur la ville. Le maire précise que des caches d’armes existent dans la ville jusque dans les familles et milite pour la destruction de ces caches d’armes. Dans le cas échéant, affirme-t-il, il démissionnera de son poste.
Comme pour confirmer la thèse du maire, quinze personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec les islamistes du Mujao durant l’occupation, et de continuer de leur venir en aide, ont été arrêtées, mais dans les alentours de Gao, a annoncé hier l’AFP.
” Ces quinze personnes ont été arrêtées mardi 26 février et sont, depuis, maintenues en garde-à-vue à Gao “.
Assis dans la cour du bâtiment qui fait office de gendarmerie, les quinze gardés à vue attendent d’être interrogés. Ils ont été arrêtés dans le village de Kadji, de confession wahhabite, que les habitants de Gao désignent comme un réservoir d’islamistes, précise l’AFP.
” Ce sont des gens qui depuis 1973 ont adhéré à un fondamentalisme religieux, explique explique Sadou Dali Touré, premier conseiller d’une commune à laquelle appartient le village de Kadji. Leur religion est donc très différente de la religion des gens de Gao. Quand les groupes islamistes sont venus, ces gens, puisqu’ils ont presque la même religion, ont déjà adhéré à la cause des groupes islamistes. Ils ont collaboré, ils ont coopéré, ils ont la même intention, et ils font les mêmes choses ensemble. Le gens qui ont été arrêtés sont connus par tous. Donc, ils ont été signalés par le jeunes du village”.
Pour le moment, les quinze hommes sont officiellement en garde à vue et donc présumés innocents. ” Nous sommes en train de faire leur audition, rapporte le lieutenant-colonel Saliou Maïga, responsable de la gendarmerie de Gao. Nous faisons des rapprochements, et c’est en fonction de ça, maintenant, qu’on peut retenir leur responsabilité ou pas “.
A l’issue des interrogatoires, les quinze prisonniers pourront être ou relâchés ou inculpés, a conclu l’AFP.
Mamadou DABO

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8 COMMENTAIRES

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  2. je vous dis les militaires malien ne font que courir derriere les filles ils ne sont pas parti pour faire la guerre plus tot pour les femmes

  3. kadi on vous demande un peu de respect.
    je vous raffraichi la memoire ce sont les arabes de Gao qui ont attaqués la ville de Gao avant que le MNLA ne rentre vers les coup de midi, ma soeur j’etais là depuis 2005.
    Et ces gens là ne pouvaient réussir sans la complicité de la population qui est avec eux là depuis de deceni a cause de l’argent de la drogue et du trafic d’arme,tu en sais surement quelque chose.
    je reviendrais.

    • Moi je dis ce qui est vrai. Pas de complaisance pour personne quelle que soit son origine. Si nous mentons, les autres ont la latitude de vérifier et de comprendre que la plupart d’entre nous a une analyse subjective et défend des point de vue partisane. Il faut analyser les faits en profondeur pour se faire une opinion et non défendre nos proches même s’ils sont fautifs et blâmables. Il n’y a aucun mal à reconnaitre nos faiblesses pour nous améliorer. C’est simple.

  4. Oui Kadi dans la mesure où aucune des attaques menées contre Gao n’est venue de l’intérieur et toutes donnaient du tournis aux ressortissants. Nous avons même justifié le comportement des forces par la vagues de discours des politiciens sur les exactions et amalgame. Ardeurs que ces attaques ont réussi à calmer.
    Les fondamentalistes existent bien à Gao mais face au refus catégoriques des communautés d’épouser leur dogme ils se sont tous retirés dans des villages qu’ils ont érigés (Kadji à Gao, Dar El Hair à Goléa, Saba Koiré à Kounsoum, etc).

    La déclaration de Sadou plus tapageuse que réaliste est dangeureuse eu égard aux suspicions nées de cette situation malencontreuse. Surtout venant de quelqu’un qui a été reconnu par le porte parole de l’armée comme ayant favorisé la fuite de Baba Ould Cheick, aujourd’hui sous mandat d’arrêt. Sadou a commencé à décourager bien de gens dans leur dénonciations de complices, par ces demandes de relaxe. A sa suite des voix réclament de bombarder Gao.

  5. Les militaires ont seulement peur de patrouiller hors de la ville. Chose qui facilite les incursions de djihadistes dans la ville. Personne n’empêche l’armée d’aller où elle veut. Mais la trouille est un sentiment qu’on abandonne difficilement, alors on dit ce qu’on veut pour masquer sa propre peur.

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