Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental “L’Essor”, le Premier ministre Oumar Tatam Ly a ramené à leur juste mesure les déclarations de guerre faites par Mahamadou Djeri, le vice-président du Mnla, au lendemain des incidents sur l’aéroport de Kidal, le 28 novembre dernier. Ces incidents ont fait trois blessés. A leur suite, le vice-président du Mnla a déclaré que son organisation, le Mnla, va lancer ses combattants sur les forces armées maliennes, accusées d’avoir agressé les populations due “l’Azawad”. Le même jour, un autre responsable du Mnla est intervenu pour dire que les propos tenus par Mahamadou Djeri ne doivent pas être pris au sérieux, qu’ils ont été prononcés sous le coup de la colère.
Dans l’interview qu’il a accordée à “L’Essor”, le Premier ministre a déclaré que les propos tenus par Mahamadou Djeri ne constitue pas “une déclaration du Mnla. C’est une déclaration d’un vice-président du Mnla. Il faut être précis. Un État ne réagit pas à une telle déclaration. D’ailleurs, vous l’avez constaté, le lendemain, d’autres voix du Mnla se sont élevées pour fortement nuancer la position de la veille. Nous avons donc été bien inspirés de ne pas réagir à une déclaration qui n’aura été que celle d’un individu, certes de rang élevé, mais qui de toute évidence ne saurait engager l’ensemble de son organisation”.
Au-delà de cette mise au point, le Premier ministre Oumar Tatam Ly a souligné que le Mali reste ouvert au dialogue avec le Mnla. “Nous sommes ouverts aux discussions avec les groupes pour arriver aux pourparlers inclusifs qui doivent nous conduire à une paix dans la région.”, a déclaré M. Ly.
Concernant la situation de Kidal, où il n’a pu se rendre le 28 novembre par une manifestation des partisans du Mnla sur la piste d’atterrissage, Oumar tatam Ly a indiqué que “le gouvernement est résolument engagé dans le rétablissement de la souveraineté sur l’ensemble du territoire”. Et que “la meilleure manière de faire prévaloir cette souveraineté et la maintenir dans la durée, c’est d’ouvrir des discussions avec l’ensemble des composantes de la communauté nationale sur la situation qui prévaut dans cette région”. “Les obstacles qui se présentent, nous travaillons à les négocier”, a-t-il affirmé.
“Tous les acteurs comprennent aujourd’hui que Kidal ne peut être une enclave soustraite à l’autorité du Mali et que s’il en était ainsi, c’est la sécurité globale de toute la région du Sahel qui en sera affectée”, a estimé M. Tatam Ly.
El hadj Sinaly DIARRA