Un état de fait renforcé par l’enclavement de la zone qui rend les populations difficilement accessibles, alors que ce sont elles les premières victimes des combats. Ainsi, près d’une quarantaine de blessés sont pris en charge actuellement par le CICR à l’hôpital de Gao où une équipe médicale a été dépêchée sur place.
Combien sont-elles ? La question se pose et la réponse tarde à être apportée. Elles, se sont surtout les populations civiles premières victimes des combats. Eloignées de tous les services sociaux de base, certaines ont pu tant bien que mal se rendre à Gao pour recevoir des soins adéquats. Dans un communiqué dont une copie est parvenue à notre rédaction, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dit prendre en charge 21 personnes blessées pendant les récents affrontements à Tabankort (environ 200 km au nord de Gao).
18 autres personnes ont été blessées lors de la répression meurtrière d’une manifestation pacifique à Gao. Il convient de signaler que tous ont été blessés par balles. Lors des affrontements de Tabankort, l’organisation basée à Genève indique avoir eu des informations selon lesquelles plusieurs personnes se trouvaient prises au piège entre deux feux.
Certaines n’ont d’ailleurs toujours pas réussi à être acheminées dans des structures sanitaires afin de recevoir des soins adéquats. Selon le chef de la délégation du CICR au Mali, Christophe Luedi ” La priorité consiste à évaluer rapidement les besoins des personnes touchées, afin de leur venir en aide le plus rapidement possible “. Un médecin appartenant à l’équipe du CICR a, d’ailleurs, affirmé que les blessés sont ” arrivés à l’hôpital de Gao avec des traumatismes graves tels que des plaies et des fractures sévères “.
Aujourd’hui que toutes les organisations humanitaires qui intervenaient au nord ont plié bagage, arguant de la situation sécuritaire, le CICR fait partie des rares à s’occuper des victimes.
Il envisage même de renforcer les capacités d’intervention de ses équipes à Kidal, d’où elles pourront intervenir plus rapidement vers d’autres lieux. Cette présence, bien que salutaire, est néanmoins très risquée. En effet, des terroristes, parfois alliés aux séparatistes ou d’autres hommes armés non identifiés, profitent de la situation pour perpétrer des attaques. On se souvient que le 8 février 2014, une équipe de cinq membres du CICR a été enlevée dans la région de Kidal par le MUJAO avant d’être libérée deux mois plus tard.
Reste à savoir si, avec le semblant d’accalmie qui prévaut depuis quelques jours, cette organisation pourra intervenir sans être inquiétée.
Massiré Diop
Pauvre de nous
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