C’est un huis-clos avec le Président ATT qui a marqué la visite au Mali du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le mardi 27 Juillet. Après la Mauritanie lundi, il est arrivé à Bamako hier dans la matinée
Lors de son entretien avec le président malien Amadou Toumani Touré, celui-ci lui a indiqué son choix pour une coordination des opérations contre Al-Qaïda au Maghreb islamique. « Le Président Amadou Toumani Touré pense que les opérations (militaires) doivent être coordonnées, que ce soit des opérations de plus grande ampleur contre Aqmi, contre le terrorisme », a déclaré Bernard Kouchner à la presse. « Pour ça, il y a un état-major (mixte composé de Maliens, d’Algériens, de Nigériens, de Mauritaniens) à Tamanrasset (sud de l’Algérie) », a-t-il expliqué. En posant ses exigences pour des actions concertées, le Président ATT voudrait donc que le Mali soit informé de tous les détails des opérations antiterroristes à venir et qu’elles fassent l’objet d’une vraie coordination régionale. Réponse de Kouchner : « Je ne peux que l’approuver ».
Bien que certaines sources affirment, c’est le cas par exemple du président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, que le Mali avait été informé du raid franco-mauritanien à l’avance et que les autorités maliennes avaient bel et bien donné leur accord, c’est le contraire que ces mêmes autorités ont fait croire à leur peuple. D’autres sources ont affirmé que l’Algérie et le Mali ont été informés au même titre. Quant à l’Espagne, elle a été consultée. « Selon une source au ministère français de la Défense, les autorités maliennes ont été “bien entendu” prévenues », a écrit Reuters. En tout cas, il ressort de cette rencontre Kouchner-ATT que celui-ci refuse de jouer le rôle de cinquième roue. Après le Mali, Bernard Kouchner se rendra au Niger, troisième pays du Sahel où sévit Aqmi.
Colère à Bamako
Le raid franco mauritanien en territoire malien continue d’alimenter la polémique. « Le Mali a négocié et assuré la libération de Pierre Camatte dans les conditions que l’on connaît. Nous ne comprenons pas pourquoi, dans le cas de Germaneau, la France nous laisse de côté et lance une opération militaire avec la Mauritanie, qui s’est révélée un échec », dit-on au ministère de la Défense, selon un article de Reuters. « Tout le monde sait que l’échec de l’opération a garanti la mort de l’otage », estime-t-on de même source, ajoutant que le raid dépassait le cadre de l’accord sur le « droit de poursuite » passé avec la Mauritanie. C’était une véritable opération militaire impliquant des forces aériennes et terrestres », souligne-t-on. « Ce n’était pas une poursuite, mais un acte de guerre », conclut-on.
B. Daou