Après la signature à Bamako de l’accord d’Alger : Les ennemis de la paix sèment la terreur

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Accord de paix au Mali: passe d’armes entre IBK et Hervé Ladsous
Le Mali organisait samedi, en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat africains la signature officielle de l’accord de paix d’Alger. Bamako, le 15 mai 2015.
AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

Ces derniers temps, (surtout après la signature à Bamako le 15 mai dernier de l’accord d’Alger), les assassinats, vols et pillages des biens publics et privés se sont multipliés, au nord comme au sud de notre pays. En toute logique, ces lâches actes ne sont commis que par des ennemis de la paix.

L’Etat Malien veut certes la paix, mais il doit défendre implacablement le pays et protéger nos populations et leurs biens.

Tel qu’il avait été prévu par l’équipe de la médiation algérienne et suivi par la partie malienne, l’accord issu du 5è round en terre algérienne a été signé le vendredi 15 mai au CICB par l’Etat malien et quinze autres partie-prenantes du processus.

Le document a été signé par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, trois représentants de groupes pro-gouvernementaux, ainsi que deux membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, la Plateforme) et par des représentants de plusieurs pays et organisations au non de la médiation internationale.

Il s’agit de l’Algérie, Burkina Faso, Mauritanie, Niger, Nigeria, Tchad, Union africaine (UA), ONU, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO), Organisation de la coopération islamique (OCI) et l’Union européenne et France.

C’était en présence de 10 Chefs d’Etats et des représentants de Gouvernements africains. Il s’agit des Présidents Alpha Condé (Guinée Conakry), Mamadou Issoufou (Niger), Good Luck Jonathan(Nigéria), Michel Kafando (Burkina Faso), Faure Gnassimbé Eadema (Togo), Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire), Paul Kagamé (Rwanda), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Robert Gabriel Mugabe (Zimbabwe).

Au cours de la rencontre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a tenu à souligner l’importance du moment malgré tout le travail qui reste à accomplir : « Nous avons bon espoir que cette cérémonie d’aujourd’hui nous amènera vers cet objectif que le président de la République du Mali a assigné à cette action de la communauté internationale et nous sommes conscients que les responsabilités qui échoient à la médiation seront assumées pleinement par tous les membres de la communauté internationale réunis au sein de ces deux structures », a-t-il déclaré.

En réplique au discours de Ladsous, IBK, le doigt levé, recadre les nations unies en mission de maintien de paix dans notre pays. C’est en répondant à l’intervention d’Hervé Ladsous qui, plus tôt avant lui, lisait le message de Banki Moon qui demandait le respect immédiat du cessez-le-feu par toutes les parties.

Concernant les cessez-le-feu quatre fois signés mais jamais respectés par les rebelles, IBK a  invité les nations unies à plus de fermeté et à être juste.

« Nous l’avons toujours signalé mais nous n’avons jamais été entendus, a-t-il rappelé, en demandant à ses partenaires de faire preuve d’un peu de respect pour notre peuple». Il les a ensuite invités à faire en sorte que le jeu soit transparent. Faute de quoi, le comportement des nations unies sur le terrain ne signifierait pas rendre service à la paix mondiale.

Aussi, contrairement aux attentes de la CMA, et les recommandations de l’ONU pour la continuité des discussions, IBK a précisé qu’à partir du paraphe, les négociations sont terminées et qu’une éventuelle discussion de plus ne s’érige pas en une sorte de prise d’otage du Mali.  

Face aux ennemis de la paix

Mais, comme par hasard, depuis ce 15 mai 2015 date de la signature de l’accord de paix d’Alger, assassinats, vols pillage des biens publics et privés sont systématiquement commis à travers le pays.

C’est ainsi que, dès le 16 mai, dans les environs d’Almoustarat (région de Gao), un véhicule-suicide a attaqué un convoi de la MINUSMA, un blessé léger est à déplorer.

Le 17 mai, des hommes armés ont blessé par balles deux habitants dans le village de Tamachkoyt (commune de Tonka).Région de Tombouctou.

Le 18 mai, des hommes armés ont attaqué un point de contrôle FAMA sur l’axe Tombouctou-Douentza. Trois soldats des Forces Armées Maliennes ont été tués, un autre ainsi qu’un civil ont été blessés durant cette attaque.

Toujours, le 18 mai, une dizaine d’hommes armés ont fait irruption dans le village de Zorho Djinde. Les villageois ayant fui avant l’arrivée des assaillants, aucune victime n’a été enregistrée. Cinq maisons et huit tonnes de céréales ont tout de même été brûlés.

Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mai, les narco-séparatistes, lourdement équipés, ont franchi le fleuve pour faire incursion dans la localité d’Arbichi, non loin du cercle de Gourma Rharouss. Ils ont pillé les boutiques et se sont introduits dans certaines habitations pour piller les habitants. Des céréales, des engins à deux roues et divers produits ont été enlevés. Une personne a été tuée au cours de cette attaque et d’autres blessés.

Ce n’est pas tout. Des materiels de la sotelma Malitel ont été également détruits dans la région de Tombouctou.

Avant ces faits, de violents combats ont opposé, le 22 mai dernier, les narco-séparatistes aux soldats maliens dans les localités de Tessit et Intillit, dans la région de Gao, d’où cinq narco-séparatistes tués, deux capturés trois véhicules détruits et des militaires portés disparus. De même, le camp de la Minus ma à Ber a été également la cible d’une dizaine de tirs d’obus. Une attaque intervenue au moment où une délégation composée de personnel civil, accompagnée de représentants des autorités locales et de la société civile, assistait à la libération de 10 personnes détenues jusqu’alors par la CMA.

Actuellement, tous les déplacements (par la route) de Mopti vers Tombouctou ou Gao ne sont éffectués que sous escorte.

 

Face à cette situation d’insécurité totale dans les régions nord (et même dans le pays en général) l’Etat malien doit agir avec fermeté.

C’est vrai qu’il faut donner de la chance à la paix, continuer de sensibiliser nos populations et les groupes armés à cet effet, mais il faut aussi faire la guerre à ceux qui assassinent, violent, pillent et sèment la terreur dans notre pays.

La paix ne se mendie pas. Elle s’arrache !

Malick Camara

Abdoul Karim Sanogo

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est parce que nos dirigeants n’ont jamais essayé de savoir l’essence du problème nord-mali. Y a que les accusations qui pleuvent de leur part : Européens tantôt, Français, UE, Assarid, Mnla, CMA …etc. Y a aucune différence entre les attaques au nord et les tueries à la frontière guinéenne. J’ ai toujours rappelé que ceux qui commettent des attaques n’ont rien à foutre des accords et des institutions du Mali. C’est vrai que la crise libyenne a eu une incidence terrible sur le sahel, il n’en demeure pas moins que le nord du Mali est plus vaste que la France entière. Si la sécurité d’un tel espace est du ressort d’un des pays les plus pauvres du monde, alors il y a du chemin à faire. Faudrait qu’on prenne notre courage à 2 mains. Les autres ne vont pas faire notre devoir. Cherchez à savoir qui et qui étaient aux côtés des français dans leur lutte contre le FLNC canal historique des décennies durant. Demandez à Macky Sall, comment la tension casamançaise à chuté après quasiment quarante ans. Nous avons un problème de sécurité, c’est à nous de le gérer et on le fera pas en buvant du thé sous l’ombre en regardant les autres faire à notre place. Il faut un changement radical du comportement malien.

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