L’attaque meurtrière de Nampala, survenue le samedi 20 décembre, a indigné tous les patriotes maliens et en première ligne le chef de l’Etat qui a laissé éclater sa colère. Cependant, jusqu’au moment où nous mettions sous presse, ses grands alliés, notamment l’ADEMA et l’URD, n’ont toujours pas compati à cette douleur à travers une déclaration. Comme ils savent le faire quand leurs intérêts politiques sont menacés ou compromis.
Ce n’est pas la première fois que ces deux principales formations politiques de la majorité présidentielle observent un silence de cimetière devant les grands problèmes de la nation. Avec la crise scolaire de l’année écoulée, les abeilles et le parti de la poignée de mains n’ont jamais rédigé le moindre communiqué, a fortiori faire des propositions de sortie de crise au gouvernement.
Idem lors des autres attaques meurtrières notamment celles de Tinzawatten et de Abeïbara. Alors que l’opposition, notamment le PARENA et le RPM, multipliait les déclarations et les suggestions. Le parti de Tiébilé Dramé a même organisé une table ronde sur la situation sécuritaire au nord Mali et celui d’IBK a tenu une journée de réflexion sur l’école. Les recommandations issues de ces rencontres ont été mises à la disposition du gouvernement.
Aujourd’hui encore, ceux qui partagent le gâteau gouvernemental avec Modibo Sidibé et ATT ne sont guère disposés à les soutenir quand le pays va mal.
Leur soutien se limite aux avantages liés aux différentes fonctions que les cadres ADEMA et URD occupent dans le gouvernement et dans la haute administration de l’Etat. Pour le reste, ATT doit chercher des nouveaux alliés sinon prêcher seul dans le désert. Il est tout de même étonnant de constater que ces deux formations politiques qui regorgent de cadres ne puissent pas réfléchir sur les grandes questions de la nation et formuler, à temps opportun, des propositions pertinentes pouvant être prises en compte par le gouvernement.
Il est vrai que le président de l’ADEMA, Dioncounda Traoré, est en déplacement au Cameroun mais le parti ne se limite pas à lui. Le 1er vice-président, Ibrahima N’Diaye, N°2 du gouvernement ou le Secrétaire général, Marimanthia Diarra, aurait pu faire une déclaration ferme condamnant les agissements meurtriers du militant ADEMA, Ibrahim Ag Bahanga.
Le président de l’URD, Younoussi Touré, n’a pas réagi parce qu’il a pris l’habitude de croiser les bras et d’observer le gouvernement en spectateur. C’est dommage que ATT se retrouve seul face aux grandes difficultés de la nation. Et que c’est l’opposition qui soit amenée à lui tendre, en des moments difficiles, la perche au nom de l’unité nationale.
A suivre.
Chahana Takiou