Application de l’accord préliminaire de OUAGADOUGOU : Ces points qui bloquent le processus

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Burkina Faso, Blaise Compaoré
Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, serre la main du leader de la délégation Ansar Dine, Alghabass Ag Intalla, le 8 juin 2013 à Ouagadougou.
AHMED OUOBA / AFP

Nonobstant des avancées significatives dans la mise en œuvre de cet accord, il existe des points d’achoppement sur lesquels les protagonistes n’arrivent pas à accorder leurs violons pour trouver une issue définitive à cette situation qui n’a que trop duré. Outre la divergence de vues au sujet de la médiation se greffe le processus de cantonnement et de désarmement des groupes armés.

 

 

Cet accord a été signé le 18 juin 2013 à Ouagadougou entre les organes de transition et les groupes armés opérant dans le nord de notre pays en vue de permettre la tenue de l’ élection présidentielle et de baliser le terrain pour la signature d’un accord définitif de paix. A l’époque, ce scrutin représentait un enjeu capital dans la normalisation de l’imbroglio politico-sécuritaire du Mali. Et cela consacrait le retour de notre pays dans le concert des nations démocratiques après une brusque rupture consécutive aux événements du 22 mars  2012. Après ce pari tenu, force est de constater que quelques points dudit accord peinent  à  être appliqués en raison des positions des uns et des autres. Toute chose qui n’augure rien de bon pour le retour rapide et définitif de la paix au Mali. Alors que le peuple malien   fondait beaucoup d’espoir  sur une gestion diligente et efficace de ce problème récurrent du septentrion, le processus est à la remorque. Cette situation sens dessous dessus  a beaucoup frustré les électeurs du locataire de Koulouba qui voyaient en l’homme un messie. Mais avec ce rythme dans le traitement du dossier, les gens   restent encore sur leur faim.

 

 

Les  points de blocages de l’accord

L’article 10  de l’accord stipule qu’ « en application du cessez-le –feu, les parties s’engagent à mettre en œuvre les mesures suivantes : le cantonnement des groupes armés sous la supervision et le contrôle de la Misma/Minusma dans des endroits définis conjointement  avec la Misma/Minusma. Le désarmement se déroulera après la signature de l’accord de paix global et définitif ; le déploiement des forces de défenses et de sécurité maliennes et de l’administration dans la région de Kidal se fera avant l’élection présidentielle etc.… Dans ce cas de figure, on constate aisément que cela a été violé de façon délibérée par les groupes armées qui refusent d’être cantonnés et règnent en maîtres absolus  à Kidal sous le nez et la barbe des forces onusiennes. Au même moment les forces de défenses et de sécurité du Mali qui sont censées exercer pleinement leur mission de sécurisation de la ville sont cloitrées dans un périmètre comme des sauvages qui n’hésiteraient pas à descendre toute personne ayant la peau claire. Concernant le désarmement qui  est un des objectifs essentiels de l’accord, il ne semble pas etre bien appréhendé par le pouvoir. Parce que dans l’accord il est stipulé qu’il se déroulera après la signature de l’accord de paix global et définitif. Mais, si aujourd’hui, le président de la République en fait une des conditions sine qua non pour la reprise des pourparlers inclusifs de paix, il entrave inutilement le processus de sortie de crise. Il est clair à ce niveau que la position d’IBK joue contre le Mali « On ne négocie pas avec les groupes armés, il faut le désarmement d’abord avant tout dialogue », a soutenu IBK. Bien vrai que sa position est largement partagé par l’écrasante majorité de nos compatriotes, mais les dispositions de l’accord soutiennent le contraire. Il faut le dire, cette erreur est imputable aux organes de transition qui ont donné leur quitus à la signature d’un accord qui au demeurant comporte des zones d’ombre. Car, obliger un Etat souverain à négocier avec des groupes armés n’est pas une tâche    aisée.

 

 

Les acquis de l’accord de Ouaga

Malgré quelques blocages dans sa mise en œuvre, il ne faut point perdre de vue que des avancés indéniables on été enregistrées. On peut noter entre autres : l’arrêt définitif des hostilités par le truchement du respect d’un cessez- le- feu ; la tenue de l’élection présidentielle sur l’ensemble du territoire. Ainsi, dans le souci d’apaisement  et de confiance comme le stipule l’accord en son article 17 le gouvernement doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour suspendre les poursuites engagées par la justice malienne du fait du conflit armé contre les membres des groupes armés signataires de l’accord. Il a été respecté à la lettre en dépit des remous que cela a provoqués au sein de la population malienne. Toutefois, précise l’accord, ces mesures ne s’appliquent pas aux crimes de guerre, crimes contre l’humanité et aux crimes de génocide, aux crimes de violence sexuelles et à la violation grave du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Une commission d’enquête internationale s’en chargera. Quand au processus post électoral, il nécessite  l’instauration d’un cadre de dialogue comme le stipule l’article 20  en vue d’atteindre les objectifs suivants : l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du nord ; la stratégie de développement intégré des collectivités territoriales du Mali ; la gestion des ressources et richesses nationales ; la réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi que le programme de désarmement, démobilisation des groupes armés du nord du Mali ; l’amélioration de la gouvernance administrative , économique et politique ; le retour des refugiés et des personnes déplacées et leur réinsertion ; la promotion et la protection des droits de l’homme ; la justice et la réconciliation nationale, la libération des détenus du fait du conflit armé. A ce niveau, beaucoup ont été entrepris à savoir : la tenue d’un forum sur la décentralisation qui accorde un volet exclusivement consacré au développement des régions du nord ; les assises du nord dont les recommandations ont trait à la tenue de dialogue inter et intra communautaire en vue de réconcilier les Maliens. A cela s’ajoute  la libération des détenus. Coté malien, les choses ont un peu avancé et qui dénote la bonne volonté  du pouvoir d’en découdre mais du coté des groupes armés on constate leur mauvaise foi : ils n’acceptent pas le cantonnement et font le lobbying d’un Etat fédéral.

Boubacar SIDIBE

 

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1 commentaire

  1. JE VEUX QUE VOUS M’AMENEZ CE FARFELU DE MOUSSA AG ASSARID SOIT DISANT PORTE PAROLE DU MNLA OU QUOI QUOI POUR QUE JE LUI ADMINISTRE UNE BONNE FESSEE INOUBLIABLE

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