Des progrès significatifs sont réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Cela, autant du point de vue des réformes politiques et institutionnelles que des questions de défense et de sécurité ; même si l’on accuse un retard général sur le chronogramme de départ.
L’heure n’est pas au pessimisme en ce qui est de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui est le fruit de plus de huit mois de pourparlers et qui a donc nécessité beaucoup de patience. D’où, les salutations unanimes de l’ensemble de la Communauté internationale qui y voit ‘’le meilleur compromis possible’’. Notons qu’elle ne parle pas de compromission. Une reconnaissance qui va à contre-courant de la tempête de dénonciations d’oiseaux de mauvais augure y voient les germes d’une partition du territoire et dont les accusations prolifèrent contre le régime.
Dans le cadre des réformes politiques et institutionnelles, il est indéniable que plusieurs actions ont été menées depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. L’on peut citer à cet effet la création de deux nouvelles régions au nord (Ménaka et Taoudénit) ; la nomination et l’installation des gouverneurs de ces régions ; la prise en charge du retour des réfugiés et déplacés de guerre ; le démarrage du processus de mise en place des autorités intérimaires, notamment avec l’adoption du Décret portant modalités de mise en place des autorités intérimaires ; la promulgation de la Loi instituant les autorités intérimaires suite à la modification du Code des Collectivités territoriales ; la mise en place du comité de révision de la Constitution ; le vote de la nouvelle Loi électorale.
Il faut rappeler que pour les régions de Ménaka et Taoudénit, des conventions de maîtrise d’ouvrage déléguée ont été signées à hauteur respectivement 8 milliards 500 millions FCFA et 6 milliards 800 millions FCFA pour la construction et l’équipement de leur administration générale.
Pour ce qui est du chronogramme de la mise en place des autorités intérimaires, il ne tient qu’à un accord entre les Parties. À l’issue de la dernière session du Comité de suivi de l’Accord (CSA), Ahmed Boutache, président du CSA, ambassadeur de l’Algérie au Mali, affirmait : « si à l’issue de la rencontre les autorités et les parties maliennes parviennent à aplanir leurs différences d’appréciations, les autorités intérimaires seront installées au plus tard le 10 novembre 2016 ».
La mise en place des autorités intérimaires était initialement prévue du 15 juillet au 25 août 2016.
L’on apprend que Premier ministre Modibo KEITA et le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, Mahamadou DIAGOURAGA, sont au four et au moulin pour obtenir une convergence de vue entre les mouvements armés signataires.
Pour ce qui est des réformes liées aux questions de défense et de sécurité, des progrès sont également réalisés dans la mise en place des patrouilles mixtes. Ce qu’a du reste salué la 12e session du Comité de suivi de l’Accord.
Le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, est une réalité bien concrète à Gao. Pour améliorer encore l’infrastructure déjà existante, des soldats maliens et des sapeurs de la force Barkhane ont effectué des travaux les 13 et 14 septembre pour améliorer la sécurisation de l’emprise.
Le MOC de Gao est dirigé par le colonel Rhissa, des Forces armées maliennes (FAMa), lequel est secondé par des représentants des deux groupes armés signataires que sont la Coordination et la Plateforme.
Parmi les acquis, il y a la dotation du Mécanisme opérationnel de Coordination en véhicules pour la constitution des premières unités des patrouilles mixtes, en matériels et mobiliers de bureau.
En matière de Réforme du secteur de la Sécurité ainsi qu’en matière de processus de Désarmement, de Démobilisation, de Réinsertion et d’Intégration, l’on note la prise en charge des combattants des mouvements signataires, en attendant le démarrage effectif du processus de DDR ; l’adoption par le Comité de suivi de l’Accord d’un nouveau chronogramme du processus de cantonnement-DDR-Intégration.
Koen Davidse, représentant le Chef de la MINUSMA, a indiqué, au cours de la, conférence de presse sanctionnant la session du 12e CSA : « On commencera avec les patrouilles mixtes à Gao, puis dans les autres régions. Après cette étape, le processus de cantonnement s’en suivra avec 6000 combattants. Et après, on va avoir une deuxième vague de 6000 combattants. Ensuite, le processus de démobilisation et de réintégration. C’est un processus qui peut prendre des mois ».
En définitive, l’on ne saurait remettre en cause la détermination du Gouvernement à traduire ses engagements en actions à travers des mesures concrètes conformément à ses obligations en vertu de l’Accord.
Par Bertin DAKOUO
” D’où, les salutations unanimes de l’ensemble de la Communauté internationale qui y voit ‘’le meilleur compromis possible’’. Notons qu’elle ne parle pas de compromission.” Bertin la Communaute internationale sait ce qui bien pour nous mieux que nous meme? Ah oui, j’oublie, nous ne sommes que des (grands) enfants…
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