A Kidal le 11 septembre, deux événements majeurs ont marqué le processus de mise en oeuvre de l’accord d’Alger : la mise en place du groupe technique de sécurité et la prise de fonction officielle du tout nouveau Commandant d’armes.
Ce lundi 11 septembre, très tôt le matin, trois éléments de l’Alliance sont arrivés à Kidal, sous la conduite de Ahmed Ag Bibi. C’est après trois mois passés dans les montagnes de Teghargaret, que ces trois éléments revoyaient pour la première fois la ville de Kidal depuis le 23 mai dernier, date de l’insurrection. Ils ont été désignés par l’Alliance des insurgés pour siéger au sein du groupe technique de sécurité. On remarque que Ahmed Ag Bibi qui avait été présenté par certains comme étant le chauffeur de Iyad Aghaly apparaît de plus en plus comme un élément déterminant de l’Alliance. Les trois éléments qui sont arrivés à Kidal sous sa conduite prennent place auprès des trois représentants de l’Etat malien et des trois représentants du médiateur, l’Algérie au sein du groupe technique de Sécurité. C’est lundi à 16 h que ce groupe technique a été installé en présence du président du Comité de suivi de l’accord d’Alger Mahamadou Diagouraga. Les membres du groupe technique, après leur installation ont eu une première rencontre au cours de laquelle ils ont abordé les vraies compétences de leur organe, telles que définis dans l’Accord d’Alger.
Ce groupe technique de travail doit préparer le cantonnement et envoyer les éléments en formation. C’est au cours du cantonnement qu’aura lieu la récupération des armes, munitions et tous les matériels enlevés. Mais avant, lors de la dernière réunion d’Alger (les 31 août et 1er septembre)
il a été décidé que l’Alliance remettre au groupe technique de sécurité la liste de l’ensemble de ses éléments. Avec l’arrivée à Kidal des trois représentants de l’Alliance (tous des éléments intégrés) et des militaires, c’est une épine en moins dans les pieds du président du
Comité de suivi. A Kidal ce 11 septembre, régnait la crainte avec le retour de ces insurgés et des appréhensions au sujet sur le comportement de l’armée. Mais celle-ci n’a posé aucun problème, ils sont arrivés sans heurts pour participer aux travaux du groupe technique de sécurité. Ils vont désormais demeurer à Kidal où siège le groupe technique de sécurité.
Ce groupe fait des propositions sur lesquelles le Comité de suivi donne un avis. La décision revient en dernière position au ministre de la Sécurité. En outre, la mise en place du groupe technique de sécurité, le 11 septembre a eu lieu officiellement la passation de service entre le Commandant d’armes rentrant Bemba Kéîta, et le Commandant d’armes sortant Adama Traoré, tous deux Lieutenant-colonel. C’est sous ce dernier que l’insurrection a éclaté le 23 mai dernier à Kidal. Le commandement militaire a décidé de le remplacer. Pendant ce temps les questions du retrait des renforts et de l’allégement du dispositif militaire font courir beaucoup de bruits.
L’allégement du dispositif militaire qui est prévu dans l’accord d’Alger est accepté par l’Etat malien. Suivant une entente au niveau local avec le Commandant opérationnel de la place, El Hadj Gamou et au niveau du président du Comité de suivi Mahamadou Diagouraga, il a été convenu qu’un allégement militaire sera effectué suivant une modalité. Ce n’est que le jour où les matériels lourds de l’armée tels que les BRDM, les canons antiaériens enlevés par les insurgés rentrent dans le camp qu’il y aura un allégement militaire seulement pendant le jour. Mais la nuit tout le dispositif reprend sa place pour sécuriser la ville de Kidal. En plus de cela un allégement du couvre feu a été accepté.
Par ailleurs, le retrait des renforts qui est une autre paire de manche a été examinée à Alger comme une nouvelle revendication. Il s’est révélé que
ce retrait des renforts qui est différent de ce qui est prévu dans l’accord d’Alger ne peut pas faire l’objet d’un blocage. Cette disposition
a été largement expliquée par Ahmed Ag Bibi, (témoin des dernières discussions à Alger) aux trois représentants de l’Alliance au sein du
groupe technique de sécurité.
Boukary Daou
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