Application de la charia au nord du Mali : Deux poids, deux mesures !

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La charia a de beaux jours devant elle au nord du Mali et son application intrigue. Du coup, les populations ont du mal à saisir ses contours, au regard de l’incohérence et de la complaisance dans sa pratique.

Les groupes islamistes et terroristes qui contrôlent le nord du Mali continuent d’imposer la charia, mais leurs faits et gestes laissent transparaître une application sélective de cette loi. Ce, au regard de nombreux actes posés sur le terrain.

Premier constat à Tombouctou et à Gao, la loi est appliquée avec violence, tandis qu’à Kidal, les populations n’ont jamais été inquiétées. Preuve, c’est plutôt en 6ème et 7ème régions que des mains sont coupées, des prisons pour femmes sont créées avec une dose de racisme, alors qu’en 8ème région, la vie est belle et on la croque à belles dents.

Comme si cela ne suffisait pas, à Gossi dans le cercle de Gourma Rharous où réside la femme du tonitruant jihadiste, Oumar Hamaha, la charia est appliquée avec légèreté. La dulcinée de l’homme à la barbe rouge a menacé en ces termes : «Tu choisis entre l’application de ta charia et moi». Une position qui a eu un écho favorable auprès de son mari et du coup, dans le village de Gossi, les femmes ne se voilent plus et les hommes peuvent fumer comme bon leur semble.

À Tombouctou, c’est un autre fou de Dieu qui fait sa loi, Mohamed Mossa. Il se fait illustrer par la création d’une prison pour femmes en représailles contre les modes vestimentaires de celles-ci. Au moment où il force les femmes à se voiler, il traite de bonnes affaires avec les commerçants qui fournissent le marché en tissu. Il a fallu l’intervention d’un autre groupe de jihadistes pour qu’il abandonne ses pratiques peu orthodoxes.

Dans la même localité, il est interdit aux jeunes de fumer de la cigarette, pourtant la drogue est vendue à ciel ouvert. Sans oublier que les maîtres des lieux eux-mêmes en fument dans la clandestinité. Ce qui est valable dans presque toutes les zones sous contrôle des islamistes du Mujao, d’Ançar Dine, d’Aqmi et autres bandits armés.

Un autre constat et non des moindres, certaines patrouilles sont interdites aux combattants de nationalité malienne. Dans la région de Gao où le Mujao règne en maître, la charia est appliquée différemment. Après l’époque du natif de la ville, Aliou Mahamard qui fouette et emprisonne, c’est l’aile dure des islamistes qui coupe les mains et punit les «atteintes aux mœurs».

Mais, les populations de la Cité des Askia ne comprennent pas pourquoi la fille du gouverneur islamique Aly Badi Maïga a été libérée, alors qu’elle a été prise en flagrant délit de vente de boissons alcoolisées.

Si la branche d’Oumar Hamaha avait opposé un refus catégorique, l’Algérien Abdoul Hakim, sous la pression du gouverneur, a finalement relâché la commerçante de boissons alcoolisées.

Dans la foulée, les populations ont du mal à cerner cette charia, car disent-elles, on empêche les filles de sortir, mais on les force à se marier aux Moudjahidines qui, par la suite, viennent en groupe dans les chambres nuptiales.

Drôle de charia pratiquée au nord du Mali, où l’incohérence caractérise les comportements des maîtres des lieux.

Paul MAHAMANE

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3 COMMENTAIRES

  1. en France LA !! super démocratie , droit de l’homme et autre !! rappelez moi combien d’année de prison ont pris les militaire francais qui avait exécuter un innocent ivoirien pendant la crise !! sac de plastique sur le visage !! !!

    et bien ils ont été acquitté !!

    la démocratie est juste des épices imposées au faibles pour que les puissant puissent mieux les manger !! 😉

    dans cette affaire les puissants a leur niveau c’est aqmi mujao et autre comparé a bamako

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