Le chronogramme annoncé par Mahamadou Diagouraga, président du Comité de suivi de l’Accord d’Alger suit son cours. En effet, comme prévu, le groupe technique de sécurité a été installé le 11 septembre dernier.
Un groupe dans lequel sont représentés les insurgés du 23 mai. La date du 25 septembre courant est retenue pour le cantonnement des insurgés. Mais, le cantonnement n’est que l’aboutissement d’un processus. Celui du recensement et du désarmement des insurgés. Le gouvernement malien a fait de l’identification et du désarmement des hommes de Fagaga comme un préalable nécessaire au cantonnement. Après leur identification, les insurgés remettront d’abord les armes dont ils disposent avant d’être accepté dans un camp (cantonnement). A ce niveau, il y a deux aspects. Le premier est relatif à la nature des armes que détiennent les insurgés. Il s’agit de celles qui leurs sont propres et de celles appartenant à l’armée malienne et qu’ils avaient dérobé à l’occasion des évènements du 23 mai.
C’est le lieu de rappeler que le gouvernement avait fait de la remise de ces armes dérobées un préalable à toute prise de langue (négociation) avec les rebelles. Mais, le gouvernement a négocié et a signé l’Accord dit d’Alger sans que les insurgés ne remettent ce que le gouvernement a désigné sous l’appellation «armes volées». Et les armes propres aux insurgés et celles dites volées seront donc remises avant le 25 septembre 2006, date prévue pour le cantonnement.
Le second aspect est donc que les insurgés maliens acceptent de déposer les armes. Et voilà qui évite au Mali la situation qui prévaut par exemple en Côte d’Ivoire où les rebelles refusent de déposer leurs armes avant la satisfaction pleine et entière de l’ensemble des revendications qu’ils ont formulées. Toute chose qui va éviter au Mali un enlisement sécuritaire. La question dite de la charrue avant les bœufs ou vice versa (ne pas désarmer avant la satisfaction des exigences d’une rébellion) a eu, ailleurs, des conséquences dramatiques.
Tout le mérite est pour le gouvernement malien d’avoir fait du dépôt des armes un préalable à l’intégration. Et aux insurgés maliens il faut tirer le chapeau. Car, dans une situation du genre, les esprits ont vite fait de s’échauffer, simplement par manque de confiance réciproque.
Belco TAMBOURA
Le come-back du contrôleur général Mahamadou Diagouraga
Le 25 septembre est la date avancée par le contrôleur général Mahamadou Diagouraga. Sera-t-elle tenue ou pas en voilà une question. Cet homme qui connaît bien la situation du Nord Mali sait à quoi s’en tenir dès qu’il a été remis en scelle par le président ATT après sa traversée du désert. En effet, le contrôleur Diagouraga était en train de se tourner les pouces quand le président ATT l’a appelé pour la gestion d’un dossier aussi sensible que celui-là. Après avoir dirigé le Commissariat au Nord installé à la suite de la rébellion des années 90 et 94, le revoilà encore en mission. Personne mieux que lui ne peut dire ce qui a été fait pour le Nord et ce qu’il reste à faire. L’homme est à la phase la plus difficile de son ouvrage, celle du retour de la paix et de la sécurité. La question du développement telle que décrite dans l’Accord dont il a la charge d’appliquer est une autre paire de manche. B. TAMBOURA
Restitution des armes contre le retrait des troupes
e sources proches de l’administration, la restitution des armes enlevées dans les camps de Kidal, de Menaka et d’Abeibara le 23 mai dernier est à l’odre du jour. Une restitution des armes qui sera en même temps suivi du retrait des renforts basés à Kidal. Décidément, les choses semblent avoir vite évoluées depuis la récente rencontre d’Alger entre le ministre de l’Administration Territoriale et des collectivités locales, Kafougouna Koné et les représentants de l’Alliance du nord. La rencontre d’Alger avait été organisée en vue de dissiper les incompréhensions et mal entendues liés à l’interprétation et a l’application de l’accord d’Alger. Le président du Comité de suivi est depuis le week-end dernier de retour à Kidal, en même temps que les représentants de l’Alliance du nord, membres du comité de suivi.
De l’avis du président du Comité de suivi Mamadou Diagouraga la ville de Kidal est une zone à sécuriser. Il reste tant attendu que les éléments de l’armée malienne partis en renfort à Kidal vont rester jusqu’à ce que les éléments de Teghargharet réintègrent les rangs et occupent leur poste. Surtout quand il disait au cours de son interview sur la chaîne nationale «les hommes qui ont quitté Kidal après le 23 mai doivent être remplacés, parce que Kidal doit être sécurisée».
Telle est désormais la nouvelle formule claironnée par les deux parties pour amorcer le dernier virage. «Les engins et les troupes vont quitter Kidal, le moment venu», a dit le président du Comité de suivi, sans préciser avec exactitude quand. En face, c’est un secret de polichinelle, les insurgés réclament le retrait des renforts, comme un préalable à la restitution des armes enlevées. Une situation qui n’est pas sans créer de la controverse. La libération des deux prisonniers prévue pour ce 15 sept sera-t-il largement suffisant aux des yeux des insurgés pour procéder à la remise des armes ?
Le Comité de suivi a beau plancher et discuter sur les tenants et aboutissants, la confiance ne sera rétabli qu’une fois les armes remises à l’armée malienne. En tout cas la méfiance demeure encore en dépit de l’installation du Comité de suivi.
Abdoulaye Diarra
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