Dans cette interview qu’il nous a accordée, M Abdel Malick Tijani, chargé des relations aux questions de développement du bureau national de la coalition du peuple pour l’azawad, donne sesimpressions sur l’accord de paix et de réconciliation nationale. Il lance aussi un appel solennel au gouvernement malien « à faire preuve de responsabilité et de maturité politique afin de sortir le pays de cette crise, qui, dit il, n’a que trop duré »
La Sirène : Dans un communiqué N 015_ CPA du 15-06-2012 la CPA annonce avoir exclu son chargé des relations extérieurs Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, que ce que vous lui reprochez?
A .M.T: Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun a confondu vitesse et précipitation. Cet individu nourrissait depuis quelques temps une ambition démesurée qui a été la cause de sa perte. En réalité ce monsieur n’a jamais été mandaté par la CPA en la personne de son président, seul habilité à représenter le mouvement ou à déléguer un membre du bureau. Cet homme a donc usé d’un ensemble de manipulations pour se frayer un chemin jusqu’à Bamako et signer au nom de notre mouvement, l’accord du 15 mai 2015, croyant pouvoir ainsi engager notre mouvement dans une aventure qui restait encore assez floue à nos yeux. Notre mouvement a donc pris ses responsabilités et a suspendu conformément à ses textes cet homme en attendant de procéder à son exclusion définitive. Notre combat a été dur, très dur. Dans notre lutte nous avons consenti d’énormes sacrifices, et perdu plusieurs dizaines de martyrs tombés sur le champ d’honneur. Leur mémoire ne sera point salie, ni altérée par les tribulations d’un individu soucieux de son seul intérêt.
La Sirène : L’accord de paix et de réconciliation nationale a été signé le 15 Mai dernier à Bamako et parachevé le 20 juin par la CMA, quel est votre point de vue sur cet accord?
A .M.T: L’accord du 20 Juin, vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960. Pour moi, cet accord est historique dans la mesure où il a été signé sous l’égide d’une médiation internationale. Il touche à travers son contenu l’ensemble des préoccupations de notre peuple, notamment la Paix, la sécurité, le développement économique, l’implication effective des fils de l’Azawad. Le processus nous permettra de prendre part à la gestion de nos affaires, notre pleine participation au développement de notre terroir, notre représentation au sein de l’ensemble des structures régionales, et surtout il nous offre la possibilité de nous concerter autour des problèmes de nos régions à travers une assemblée régionale. Il nous assure aussi une forte représentativité au sein des corps militaires et des autres forces de sécurité de la région. La signature de cet accord mettra fin enfin aux souffrances de nos populations refugiées qui survivent dans des camps de refugié depuis plusieurs années oubliés de tous. Nous fondons beaucoup d’espoir sur les engagements de la communauté internationale pour la mise en œuvre de l’accord de paix, tout particulièrement la France et l’Algérie, qui en sont les principaux garants. Nous comptons sur le soutien financier de la communauté internationale, et son suivi de proximité afin d’assurer l’application pleine et effective de son contenu. Une dernière chose, nous dénoncerons vigoureusement toute forme ou tentative de déviation, ou de réinterprétation de son contenu.
La Sirène : Croyez-vous aux accords? Est ce qu’ils peuvent réconcilier les maliens ?
A .M.T: Oui je pense que cet accord, s’il a été respecté dans son application effective, il pourra contribuer à ramener le calme, et la paix entre maliens. La réconciliation est un processus qu’il faut animer. Toutes les communautés y sont invitées. C’est un processus qui s’étale dans le temps et dans la durée. Il faut y travailler et renforcer chaque jour un peu plus. Mais j’insiste sur la justice. Il ne pourrait y avoir de réconciliation sans l’application d’une justice saine et équitable pour tous. La partie malienne a la plus grande part de responsabilité.
La Sirène : Selon vous quelles doivent être les priorités de la mise en œuvre de l’accord?
A .M.T: La priorité demeure sans doute la sécurisation des régions-nord du Pays( Azawad ) et les dispositions rapides pour traiter la crise humanitaire qui frappe les populations locales et l’amélioration des conditions de vie des populations réfugiées en attendant l’organisation pratique de leur retour.
La Sirène : Après la signature des l’accord des rencontres ont eu lieu pour la mise en place du comité de suivi et depuis il ya eu des achoppements notamment sur le quota de chaque partie, selon vous qu’est ce qui explique cela, est ce qu’un manque de confiance?
A .M.T: Même si cela n’est pas forcement un manque de confiance, il serait toujours souhaitable de rassurer toutes les parties par une plus large participation. Pour moi, il faut tout d’abord élargir cette commission de suivi. Elle est trop restreinte et opaque, et ne permet pas une plus grande transparence. Je pense qu’il faut peut être revoir le quota et l’élever à au moins cinq participants au lieu de deux. La priorité reste comme je l’ai déjà dit la sécurité dans les régions-nord du Pays et le traitement de la crise humanitaire. Il faut ensuite accorder à la commission de suivi toutes les prérogatives lui permettant d’assurer un bon travail de réflexion et d’échange fructueux pour une meilleure priorisation des actions et des programmes prévus par l’accord. La question de défense et de sécurité, doit être traitée rapidement notamment le processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR), le cantonnement des groupes et le recensement des hommes retenus pour le DDR, sous la supervision de la Minusma. Il faut également accélérer les programmes de développement économique et social. Il faut enfin mettre en place la Commission Justice-vérité-réconciliation qui offrira à toutes les communautés, la possibilité de se retrouver, de discuter, d’échanger.
La Sirène : Est ce que vous avez un appel à lancer aux parties prenantes du processus d’Alger pour une sortie définitive de la crise malienne qui dure depuis les années 90?
A .M.T: Je lance au nom de la CPA (CMA) un appel solennel au gouvernement à faire preuve de responsabilité et de maturité politique afin de sortir le pays de cette crise qui n’a que trop duré. J’invite toutes les parties prenantes au strict respect des accords pour une mise en œuvre transparente.
La Sirène vous remercie
Interview réalisée par Mohamed Salaha
……….La réconciliation est un processus qu’il faut animer. Toutes les communautés y sont invitées. C’est un processus qui s’étale dans le temps et dans la durée……
Dans le temps et dans la durée. Qui peut faire la différence entre ces deux expressions employées ici?
Ibk doit prendre sa responsabilité à défendre l’intérêt du Mali les rebelles ne sont pas gens à avoir confiance la preuve a chaque reprise quand un journaliste tend un micro ils parlent de azawad
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