Pour célébrer la date anniversaire de la prise de Gao par des groupes armés, Radio Naata et le projet Waleikoum, en collaboration avec ses partenaires œuvrant pour la paix, ont organisé lundi 31 mars un Forum sur la cohésion sociale, la réconciliation et la paix, dans la cour de ladite radio. La rencontre était présidée par le préfet adjoint de Gao, Amadou Dicko, en présence du directeur de Radio Naata, M. Ousmane A Touré, le coordinateur des radios de la région de Gao, Boubacar Touré, et des représentants des Fama, de la Minusma et de l’Opération Serval. Bien sûr, des notables de la ville.
Initiateur du forum, le directeur de Radio Naata, Ousmane Touré, en s’adressant à l’assemblée, a salué les autorités de la région de Gao et la population pour avoir répondu massivement à son appel. Il a aussi saisi cette occasion pour rappeler la date d’occupation de la ville de Gao par les bandits armés, les narcotrafiquants et les djihadistes de tous bords, un certain 31 mars 2012.
Selon le directeur Touré, depuis ce jour jusqu’à l’arrivée de l’armée malienne, la population de Gao était soumise à de dures épreuves marquées par la restriction des libertés fondamentales, des tortures et amputations, des flagellations, des destructions de biens privés et publics, des atteintes graves à la dignité de la personne humaine. À l’en croire, ce forum permettra de rappeler les combats menés par les acteurs de la société civile de la ville de Gao durant cette occupation. Ce forum a été aussi marqué par des témoignages livrés par certains acteurs qui se sont illustrés par leur engagement, leur courage afin de libérer Gao.
Invitées pour prendre part à cette cérémonie, les forces armées maliennes (Fama) ont fait des sensibilisations en rapport avec le reste des explosifs de guerre et demandé la collaboration de la population pour débusquer les bandits où qu’ils se trouvent.
Quant au coordinateur des Radios de la région de Gao, Boubacar Touré, il a expliqué que la radio de nos jours est considérée comme l’instrument d’expression qui, à travers des programmes bien élaborés surtout dans nos langues locales, parvient à se faire entendre et jouer sa partition à travers la prévention pour éviter les spectacles de détresse, de désolation avec leur cortège de veuves, orphelins, réfugiés et de malades qu’entraînent très souvent les conflits.
Pendant l’occupation, dira le coordinateur, les radios ont joué pleinement leur partition en gardant espoir et surtout en invitant les populations innocentes à la sérénité, au courage et à prier pour le retour du grand Mali. Pour lui, ce rôle déterminant n’a pas été sans conséquences pour les professionnels des médias, car des radios ont été saccagées et réduites en néant ; des journalistes dans l’exercice de leur fonction ont été sauvagement agressés et donnés pour morts ; des radios ont fermé par contrainte et les grilles de programmes des radios ont été modifiées sur instruction des islamistes qui occupaient la région.
«Même étant dans l’obligation de fermer de nos radio, nous avons continué notre mission d’informer le monde sur ce qui se passe à Gao à travers les radios internationales sous d’autres noms pour ne pas être identifiés par nos bourreaux», a-t-il ajouté. Aujourd’hui, reconnaît-il, «nous devrons œuvrer ensemble la main dans la main pour le retour de la paix dans notre région que nous aimons tous», a-t-il affirmé. Avant de préciser que «cette paix durable à laquelle nous aspirons tous, ne peut venir que de chacun de nous à travers les actes que nous posons chaque jour et en organisant des rencontres intercommunautaires et intracommunautaires».
Pour sa part, l’adjoint au préfet, Amadou Dicko a rappelé que le 31 mars 2012 a été très affreux et douloureux pour les paisibles citoyens qui ont vécu toutes les scènes et actions criminelles et barbares perpétrées par les bandits armés et leurs complices narcotrafiquants et djihadistes. Il a également expliqué que le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et son gouvernement partagent les mêmes souffrances et douleurs qu’a subies la population de Gao.
Il a en outre salué Radio Naata FM, la première radio libre et communautaire du nord Mali, pour avoir pris l’initiative d’organiser un tel espace d’échanges, de témoignages dans le cadre de la cohésion sociale, la réconciliation et la paix.
B. M.
Bravo à ces jeunes de Gao qui ont bravé l’adversité en démontrant à la face du monde que Gao est leur terroir, donc “nous pas bouger”. Ils ont combattu le MNLA et résisté au MUJAO. N’est ce pas eux qui ont récupéré au MNLA le matériel de l’ORTM volé! Lorsqu’on aime son pays, on s’y bas contre vents et marées.
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