Anniversaire de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale : «Le Mali revient de loin, il se relève lentement et sûrement», dixit Ibrahim Boubacar Kéita

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Mali: autour des rebelles présents à Bamako, une ambiance bon enfant
Mahamadou Djeri Maïga, numéro 2 du MNLA, tombe dans les bras du président malien IBK lors de la cérémonie de signature de l'accord de paix, le 20 juin 2015 à Bamako. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

A l’occasion du premier anniversaire du parachèvement de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (15 mai-20 juin 2015), le président Ibrahim Boubacar s’est adressé, dimanche soir (19 juin 2016) à ses compatriotes dans une allocution sur la télévision nationale (ORTM). Le Chef de l’Etat a mis en exergue les efforts du gouvernement pour une mise en œuvre idoine de cet accord inscrit au rang de priorité absolue. Il a aussi mis en relief les avancées et les perspectives dans la mise en œuvre de cet accord issu du processus d’Alger. Il a conclu son allocution en exhortant les Maliens à l’union sacrée et à placer l’avenir de notre pays au centre de leurs préoccupations.

Cette allocution a offert au président de la République l’occasion d’exprimer sa «profonde reconnaissance» à tous ceux qui n’ont «ménagé aucun effort pour la restauration de la paix et de la stabilité au Mali». A commencer par la France et la Minusma.

Le président Ibrahim Boubacar Kéita a naturellement manifesté le «respect» que le peuple malien a pour la Minusma qui a «payé un lourd tribut pour la stabilisation au Mali». Une mission dont le renouvellement du mandat est cours de négociation.

«Un an après sa signature, l’Accord connaît des progrès certains dans sa mise en œuvre, même si je dois reconnaitre qu’un certain retard et de multiples défis immenses jalonnent encore le processus de paix», a reconnu le président Kéita.

La nomination cette semaine, en conseil des ministres, de M. Mahamadou Diagouraga, comme le Haut Représentant du président de la République découle de la volonté présidentielle de diligenter la mise en œuvre dudit Accord.

En effet, IBK a précisé que cette nomination vise à assurer «un suivi rapproché et diligent des principales étapes» du processus et prendre toute décision nécessaire à la prévention de tout blocage éventuel.

Se définissant comme un «homme de paix soucieux d’abréger les souffrances des millions de populations» de son pays, Ibrahim Boubacar Kéita fait donc de la mise en œuvre «diligente et intégrale» de l’Accord «une priorité absolue».

«Ce souci est aussi celui du gouvernement qui, de nuit comme de jour, a mobilisé toutes les ressources et les énergies à cet effet», a-t-il ajouté. Et son souhait est que cette mise en œuvre soit «la priorité de chaque malienne et de chaque malien qui, directement ou indirectement, se trouve marqué de façon inoubliable par le souvenir des affres de l’occupation du septentrion de notre pays par des hordes de barbares, de terroristes et de narcotrafiquants en 2012-2013».

«Cette mise en œuvre est particulièrement complexe puisque qu’elle recouvre des domaines aussi variés que les réformes politiques et institutionnelles, la défense et la sécurité, le développement économique, social et culturel ainsi que la justice, la réconciliation nationale et les questions humanitaires», a néanmoins reconnu Ibrahim Boubacar Kéita.

Des actes concrets comme preuve de bonne volonté

Toutefois, souligne le président de la République, «nous avons obtenu des résultats particulièrement édifiants qui sont autant de motifs de croire en la paix et qui nous engagent à poursuivre les efforts en cours».

Comme actes posés et «mesures concrètes» prises pour la paix et la réconciliation nationale, il a cité, entre autres, la nomination et l’installation des gouverneurs des nouvelles régions de Taoudénit et Ménaka dotées chacune d’une enveloppe de 1,8 milliard FCFA pour la réhabilitation, la construction et l’équipement d’infrastructures de l’Administration générale ; la promulgation de la loi instituant les Autorités intérimaires, puis l’adoption du Décret fixant les modalités de mise en place desdites Autorités.

Sans compter l’amorce du processus de révision de la Constitution pour prendre en charge les dispositions de l’Accord relatives à la mise en place de la 2e chambre du Parlement, le Sénat ; la création du cadre institutionnel de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) avec la nomination d’un Commissaire à la RSS ainsi que la relecture en cours du décret créant le Conseil National de la RSS ; la prise en charge par le gouvernement des combattants des mouvements signataires, en attendant le démarrage effectif du processus de DDR…

L’identification des 24 sites de cantonnement à viabiliser et le début de construction de 3 sites (Likrakar, Fafa, Inegar) et l’accord pour en construire 5 autres supplémentaires ; la réalisation en octobre 2015 de la première patrouille mixte (FAMA et Mouvements signataires)… sont aussi des actions concrètes qui démontrent, si besoin en était encore, la volonté du président de la République et de son gouvernement de tourner la triste page de la crise qui hypothèque l’avenir de notre pays depuis janvier 2012.

Malgré tous ces efforts, reconnaît le Chef de l’Etat malien, il convient de souligner que la «dégradation de la situation sécuritaire» continue à être une menace sérieuse pour la paix.

Un constat qui impose l’’accélération de la cadence de mise en œuvre de l’Accord. «Chaque jour qui passe est un jour perdu pour la paix, la sécurité, la réconciliation et le développement du Mali», a rappelé IBK. Le président de la République n’a pas manqué de rappeler que «le Mali revient de loin, il se relève lentement et sûrement».

Et le pays est à un tournant «crucial» où «seule la traduction effective, dans le concret, de nos sublimes idées peut accélérer nos retrouvailles». Et pour IBK, «la mise en œuvre de l’Accord sera non pas l’œuvre d’un homme ou d’un groupe d’hommes, mais une œuvre collective de construction d’une paix globale et définitive au Mali».

«Très prochainement, et telle est notre volonté, nous procéderons à l’installation des Autorités intérimaires, en commençant par les régions du nord du Mali», a promis IBK.

Muscler le mandat de la Minusma, mieux coordonner les actions militaires sur le terrain

Le Chef de l’Etat a profité de l’occasion pour souhaiter «une meilleure coordination entre les partenaires internationaux de la Force Barkhane et de la Minusma et la partie malienne».

Une «nouvelle dynamique», espère IBK, permettra «d’agir ensemble et efficacement contre les ennemis de la paix constitués essentiellement de terroristes et de narcotrafiquants de tout acabit».

Le président IBK s’est également réjoui de la perspective que le Conseil de sécurité se trouve aujourd’hui dans de «bonnes dispositions» pour «examiner favorablement» les recommandations du rapport du Secrétaire général de l’ONU.

A son avis, il est «essentiel que le prochain mandat de la Minusma lui donne tous les moyens nécessaires pour éviter que ses zones de déploiement ne servent de terrain d’opérations aux forces hostiles à la paix».

Avant de conclure son allocution, le président Ibrahim Boubacar Kéita a réaffirmé sa conviction que «la paix n’a jamais été aussi proche que depuis que nous nous sommes mis ensemble pour travailler à cette fin».

Il a exhorté le peuple malien à «une union sacrée et placer l’avenir de notre pays au centre de nos préoccupations. Nous en sommes capables… Autant que nous sommes capables, dans la ferveur, dans la communion et dans la convivialité, de nous retrouver spontanément chaque fois que l’essentiel parait être mis en cause».

En bon croyant, IBK a prié le Tout Puissant de raffermir «notre foi en notre pays et notre volonté d’aller de l’avant pour un Mali de paix, de concorde, de sécurité, de stabilité et de prospérité» !

Gageons que tous les acteurs de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale auront la même volonté et la même foi que le président de la République !

Moussa Bolly

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22 COMMENTAIRES

  1. Certes la mise en œuvre de l’accord est lente mais il ne faut pas céder au pessimisme restons solitaire et mobiliser dernière le président IBK car les problèmes du pays dont il a hérité ne peuvent pas lui permettre de réaliser des miracles a cours terme.

  2. Le gouvernement a effectuée la mise en place et installation des agences de développement régional (ADR) dans toutes les régions et le district de Bamako avec une dotation budgétaire conséquent sur l’exercice 2016

  3. Ce la n’a pas commencer de chez nous et il ne finira pas ici non plus. Parce qu’après chaque crise il faut des hommes forts pour relever le défi et c’est IBK le notre. Parce qu’on sait qu’il y a d’énormes taches qui l’attend, donc nous restons unis et soudé dernière lui afin qu’il nous mènent vers la paix, la sécurité et le développement au nord de ce pays.

  4. Sur le plan des reformes politique et institutionnelles, l’accord a permis la nomination et l’installation des gouverneurs des régions de Taoudéni et Ménaka pour lesquelles une enveloppe de 1milliard huit cent millions de FCFA a été affectée entre autre pour la réhabilitation, la construction et l’équipement infrastructures de l’administration générale.

  5. Les différents partie signataires ont de façons scrupuleuse de cessez le feu. Même si on a parfois assisté a de vives tentions entre les combattants de la plate forme et ceux de la CMA, et celle ci n’ont toutefois jamais dégénéré.

  6. La signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger a certes été laborieuse, mais elle a eu le mérite de faire taire les armes.

  7. Comme il l’a si bien dit, il est entrain de tout mettre en œuvre pour l’avancer du processus de paix, de réconciliation et septentrion de notre cher pays et les preuves sont bien là.

  8. Vive le Mali, vive la nation. Nous vous soutenons Mr le Président pour la bonne application de l’accord. Chaque malien y mettra du sien et ensemble nous atteindrons le but définitif qu’est la paix.

  9. Le Mali est sur la bonne voix pour retrouver la paix, l’entente et la cohésion sociale. Nous ne souhaitons que le meilleur pour notre pays.

  10. L’accord a suscité beaucoup d’ombre mais grâce a Dieu le peuple malien reconnaît de jour en jour que cet accord est indispensable pour un développement durable.Mobilisons nous encore pour un Mali un et indivisible.

  11. La signature de cet accord fut une véritable aubaine pour la paix au Mali et après un an les progrès dans ce sens sont à salué. Félicitation à SE IBK et courage pour la suite.

  12. Le peuple a souffert pendant longtemps, cet accord est le meilleur moyen d’apaiser les cœurs et de rallumer la flamme d’espoir chez les maliens.

  13. Qui va lentement, va surement. Même si certains soulignent la lenteur du processus, les effets se font sentir et on peut commencer à fêter l’avènement de la paix tant souhaitée.

  14. Le Mali avait besoin de ça et l’a si bien dit le Président IBK, la paix est proche et nous y arriverons ensemble.

  15. Il faut reconnaître que depuis la signature de l’accord il y a un an de cela, le Gouvernement malien remue ciel et terre pour son application malgré les difficultés rencontrées. Tout le soutien des maliens va à l’endroit du Président et du Gouvernement malien pour son travail remarquable.

  16. Une année peut paraître longue pour certains,mais le plus important est que tous les enfants du Mali puisse vivre en harmonie, en sécurité,et libre de tout leur mouvement de kayes a Kidal.

  17. IBK par sa bonne volonté de bien faire fera du Mali un exemple en matière de paix et de réconciliation. Faisons confiance en lui et soutenons le.Vive la paix.

  18. Certains groupe continuerons a jouer encore des tours mais si on est détermine a suivre la voix du changement l’avenir du Mali sera encore meilleur et nous les jeunes seront fier du choix de la personne.

  19. Je demande a tous les enfants du Mali,a se motivé d’avantage en soutenant nos gouvernants pour qu’ils puissent mener a bien leur mission.Nul ne pourra dire que ca été facile d’être a cet niveau aujourd’hui et encore on doit être unis pour que le reste du processus puisse être meilleur.

  20. Un an jour pour jour SEM IBK c’est battu pour un avenir meilleur du Mali,même si aujourd’hui le bilan est mitigé nous devons garde espoir.Merci IBK et bon courage pour la suite.

  21. Aujourd’hui plus que jamais le Mali a besoin de cet accord pour amorcé un développement durable.

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