Ançar eddine refuse de rompre avec Aqmi et le Mujao : Echec des négociations d’Alger et de Ouagadougou

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Le porte-parole d’Ançar Dine, un des trois groupes armés qui occupent le Nord du Mali, a jugé contraire à l’éthique de son mouvement le combat contre d’autres musulmans, dans un entretien au supplément week-end du quotidien algérien Al-Watan paru vendredi. Une annonce qui sonne comme un désaveu pour l’Algérie et le Burkina Faso qui voulaient amener le mouvement d’Iyad Ag Ghaly à rompre avec les deux autres mouvements terroristes qui sévissent au nord.

Cheick Ag Wissa (d), un porte-parole d’Ansar Dine, et Algabass Ag Intalla (c), représentant du groupe islamiste, dans un hôtel de Ouagadougou, le 23 juin 2012 © AFP

“Aqmi [Al-Qaida au Maghreb islamique] est composé de musulmans, comme nous. Nous demander de combattre d’autres musulmans, cela n’est pas dans notre éthique”, a déclaré Mohamed Ag Aharib au journal algérien Al-Watan paru vendredi dernier. Cette déclaration sonne comme un désaveu pour l’Algérie et le Burkina Faso qui voulaient amener le mouvement d’Iyad Ag Ghaly à rompre avec les deux autres mouvements terroristes qui sévissent au nord notamment Aqmi et Mujao.
M. Aharib, dont le mouvement est essentiellement composé de touaregs, voit en cette éventuelle intervention un plan “d’une coalition internationale contre les populations arabes et touarègues du Nord-Mali”. Il estime “que l’on ne peut s’en prendre à Aqmi ou au Mujao [les deux autres mouvements qui occupent le Nord du Mali] sans toucher aux populations : comment feront-ils pour distinguer un terroriste d’un simple citoyen ?”. Il affirme qu’agir de la sorte reviendrait “à exterminer un peuple”.
De récentes négociations à Ouagadougou et Alger, qui défend une solution politique à la crise, ont débouché mardi sur des déclarations d’Ançar Eddine en faveur d’un dialogue national et contre le terrorisme, une position qui affiche une prise de distance par rapport à Aqmi et au Mujao.
Paris et les autres Occidentaux doutent aussi de la bonne foi du groupe. “Cette nouvelle déclaration, nous l’avons faite à la demande des médiateurs algériens et burkinabés (…) nous voulons convaincre l’opinion internationale que nous sommes fréquentables”, a souligné Mohamed Ag Aharib. Le porte-parole d’Ançar Eddine, qui se présente comme une organisation islamique ayant des revendications datant de plusieurs décennies, a estimé en outre que l’Etat malien aurait pu combattre Aqmi du temps où il était puissant puisqu'”il [Aqmi] occupe le Nord du pays (…) depuis plus de dix ans”.
A. D.

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4 COMMENTAIRES

  1. C est incompréhensible de voir l Algérie s intéresser a cette situation par voie de dialogue. pour qui connait le problème malien il est loin d être un problème religieux en l occurrence l Islam.

  2. Et le peuple malien, l’armée malienne est composée de qui ? À ce que je sache, 90% sont musulmans. Incohérence dans ce raisonnement.

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