Alors qu’un accord était donné pour imminent : La 5e phase des pourparlers s’achemine vers un remake des rounds précédents

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Vue générale à l'ouverture du second round de négociations inter-maliennes, le 1er septembre 2014. AFP PHOTO / FAROUK BATICHE
Vue générale à l’ouverture du second round de négociations inter-maliennes, le 1er septembre 2014.
AFP PHOTO / FAROUK BATICHE

Pourtant sur place, les informations ne sont pas très rassurantes. Tout le monde s’attendait à ce que les séparatistes évoluent vers un compromis pour la paix. Hélas! ils ont surpris plus d’un en maintenant leurs positions inchangées.

Dans le document remis à la médiation, ils ont réitéré leur volonté de maintenir le terme qui fâche à savoir l’ ” Azawad “. Ce n’est pas tout.  A défaut d’une indépendance ou d’une autonomie, ils ont souhaité obtenir un Etat fédéral avec Mopti comme capitale de deux entités. Aussi, les séparatistes ont réclamé la gestion de la sécurité ainsi que les ressources tirées des sous-sols de cet espace. Beaucoup s’étonnent de ces revendications des séparatistes alors que, sur le terrain, ils n’ont cessé de montrer leur limite. Aujourd’hui, dans les zones qu’ils revendiquent, les populations sont dépourvues du minimum vital : pas d’eau, pas d’électricité, pas de santé, pas d’école et surtout pas de sécurité. Alors, comment leur confier un territoire  plus vaste que la France, la Belgique et les Pays-Bas réunis?

De leur côté, les unionistes ont présenté un document qui s’appuie essentiellement sur la régionalisation. C’est ainsi qu’ils ont souhaité l’élection du président du conseil régional au suffrage universel direct. S’agissant du point relatif à l’érection des régions du nord en zone économique proposée par la médiation, ils l’ont désapprouvé. Ils ont justifié cette décision par le fait que les régions du nord ne sont, pas une entité homogène. Ils ont, en outre, exprimé leur inquiétude par rapport aux discours et agissements belliqueux des séparatistes qui ne semblent pas disposés à aller vers la paix.

Quant à la délégation gouvernementale, c’est un Mémorandum qui a été soumis à la Médiation. Ce document prévoit la suppression du terme ” Azawad ” dans le prochain accord. Le gouvernement a également rejeté la proposition visant à accorder 50% des effectifs de la fonction publique aux ressortissants du Nord, estimant qu’elle est contraire au principe de l’égal accès des citoyens à la fonction publique.

Selon lui, la sous-administration à laquelle les régions du nord font face est moins liée à l’insuffisance des effectifs qu’aux conditions générales de travail, qualifiées de peu attrayantes même pour les ressortissants du nord. Par conséquent, il propose l’institution d’une prime d’incitation pour l’ensemble des fonctionnaires et agents déployés dans ces régions.

Outre ce point, par rapport à la représentation des populations à l’Hémicycle, le gouvernement propose une réorganisation administrative du territoire avec la création de nouvelles circonscriptions.

Rappelons que le pré-accord à l’issue du 4e round des pourparlers inter-Maliens d’Alger prévoyait que le ratio député/habitant par circonscription, qui est actuellement de 1/60.000 habitants soit ramené à 1/30.000 pour les régions du nord. On est donc loin de la conclusion tant attendue d’un ” accord de paix global et définitif ” préconisé par l’accord préliminaire de paix du 18 juin 2013 de Ouagadougou. A travers cette situation, il est clair que ce sont les séparatistes qui sont à l’origine du blocage en ce sens qu’ils n’ont fait aucune concession sur leurs revendications originelles.

Ce, malgré les injonctions de la communauté internationale sur le respect de l’unité et l’intégrité territoriale du Mali ainsi que le caractère laïc et républicain de l’Etat.

     Massiré Diop    

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