Aller dénicher ces bandits et les remettre à la justice

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Gao attirait les voyageurs. C’était une destination paisible et hospitalière à l’intersection du désert et du fleuve. Gao, la millénaire, Gao, la cosmopolite, Gao, la commerçante. Sur son marché, du sel gemme, des produits artisanaux, du poisson, de la viande, des dattes, du thé, du sucre. Gao, son charme antique, ses gens du fleuve, ses gens du désert, ses bergers, ses agriculteurs. Le port de tête de la femme gaoise,  symbole de la finesse et du charme de la cité des Askia.

333 SaintsLe 17 janvier 2012, la vie de Gao a basculé.  Pendant un an, des véhicules pick-up ont sillonné la ville à toute allure, des drapeaux noirs ont flotté sur les bâtiments, les MNLA d’abord, les MUJAO ensuite, ont détruit, violenté, terrorisé Gao. Le 5 août, les jeunes ont chanté l’hymne national sur la place publique pour dire non à la violence de leurs occupants. Ils sont devenus le symbole de la résistance de Gao. Une année complète, c’est long, très long. Les rues étaient vides, des familles entières avaient fui. Les bandits s’étaient installés dans les bâtiments publics et privés abandonnés. La joie de vivre avait disparu.

Janvier 2013, Konna est attaquée. L’opération Serval est déclenchée. Dans la nuit du 25 au 26 janvier, les premiers affrontements autour du pont de Wabaria marquent le début de la libération de Gao. Les images autorisées par l’armée montrent le sourire des enfants qui courent aux côtés des soldats maliens et français. En quelques heures, les occupants ont été repoussés. L’immense joie du peuple libéré flotte en vert, jaune, rouge, et bleu, blanc, rouge dans les rues de la ville. Mais, car, malheureusement, il y a un mois, quelques jours plus tard, le mot kamikaze, ce mot synonyme de terrorisme, nous a tous fait redescendre de notre bonheur de savoir Gao libérée. Ceinture d’explosifs, mines antipersonnel, guérilla urbaine, bombe artisanale désamorcée dans le centre-ville, fusillades dans les rues, populations terrées dans leurs maisons, risque d’attentats, fermeture du grand marché, journalistes internationaux évacués, autant de mots égrainés dans les communiqués officiels qui montrent que la vie a basculé, à nouveau. Des terroristes ont traversé le fleuve la nuit et se sont glissés en ville, retrouvant l’arsenal d’armes et de munitions abandonnées dans la fuite. Alors que les populations essaient de comprendre ce qui leur arrive, d’autres, sur les réseaux sociaux, insinuent que les gens de Gao connaissaient l’emplacement de cette bombe de 600 kg, et se demandent pourquoi ils ne l’ont pas signalé aux autorités… Les accusations sont faciles !

Pourquoi toujours soupçonner ? Les ordres donnés à la population avaient été formels : «Ne touchez à rien, n’entrez nulle part, des mines ont dû être posées». Les militaires disaient sécuriser la ville, mais ces «gens-là» savent se cacher à l’extérieur de la ville, ils savent s’infiltrer en ville. Les militaires ont reconnu qu’ils s’étaient trompés, que seuls, ils ne pouvaient pas repérer les bandits. Le porte-parole de la MISMA a donc lancé un appel officiel aux habitants de Gao : «Nous demandons aux populations de nous aider. Il faut dénoncer tout ce qui est suspect». Depuis, la population de Gao communique avec l’armée. La présence d’inconnus et les comportements bizarres sont signalés. Il n’y a pas de vengeance. Il n’y a que la volonté commune d’assurer la sécurité de chacun. Mais, les populations préviennent que personne ne pourra prétendre que Gao est débarrassée du danger tant que les militaires n’auront pas fouillé chaque recoin, dans un rayon de 50km. Avoir chassé les occupants de la ville, c’était bien, mais il faut maintenant aller dénicher ces bandits là où ils se trouvent et les remettre à la justice. Les Gaoises et Gaois  affirment que c’est la seule solution pour que leur vie reprenne son cours et, pour, qu’ensemble, ils pansent les plaies de l’année 2012.

Françoise WASSERVOGEL

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4 COMMENTAIRES

  1. Si votre Sarkozy n’avait pas assassiné KADHAFI, on en serait pas la aujourd’hui,s’il n’avait pas payé des rançons on en serait pas la aujourd’hui. Si vous pensez toujours que c’est pas votre problème demandez aux moudjahdines c’est qui leur ennemie N°1, ils diront sans réfléchir La FRANCE, La Mali n’est que l’hors d’oeuvre.

  2. Un soldat français est mort au Nord du Mali, pourquoi n’en parlez vous pas ???
    A Mr Hollande :Combien de soldats français vont tomber pour une cause qui n’est au fond pas la notre? N’aviez vous pas dit que les troupes françaises n’avaient pas vocation de faire le travail de l’armée malienne? Ou sont les troupes maliennes au Nord du Mali ?

    • Si votre Sarkozy n’avait pas assassiné KADHAFI, on en serait pas la aujourd’hui,s’il n’avait pas payé des rançons on en serait pas la aujourd’hui. Si vous pensez toujours que c’est pas votre problème demandez aux moudjahdines c’est qui leur ennemie N°1, ils diront sans réfléchir La FRANCE, La Mali n’est que l’hors d’oeuvre.

    • @TE11
      Monsieur vous etes dans votre droit de vous emouvoir face a la perte d’un des votres, mais soyez sur que les militaires maliens sont sur le terrain et meurent tout le temps. C’est vrai que nous ne le crions pas tous les jours, mais soyez sur que les militaires maliens sont les plus nombreux au nord.

      Maintenant quand il s’agit de se jeter des pierres, par respect pour la memoire des 2 VAILLANTS SOLDATS FRANCAIS (DANIEL BOITEUX et HAROLD VORMEZEELE) morts pour le MALI, je prefere ne pas trop m’avanturer sur le sujet et croyez-moi c’est pas faute de matiere a dire.

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