Alger III : Ce que l’opposition reproche au gouvernement

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Mali : motion de censure à l'encontre du gouvernement
Le Président malien Ibrahim Boubacar Keita lors d’une rencontre avec les leaders de l’opposition le 4 juin 2014 à Bamako.

Mauvaise stratégie de communication conformément aux principes de la démocratie, moins consistant dans les démarches face à l’adversaire percutant et l’instrumentalisation de la situation à des fins politiques… le vice-président du parti socialiste Yélen Kura, Mahamadou Sanogo dénonce le manque de concertation dans les discutions de retour de paix au Nord. Selon M. Sanogo, le gouvernement  gère mal l’équation. Ce pendant, précise-t-il, l’enjeu doit mobiliser le gouvernement pour une action concertée.

 

Depuis hier le gouvernement et les groupes armés sont à sont de nouveau à Alger pour les discussions de retour de paix dans le Nord du Mali. Quelle analyse faites-vous sur les précédentes rencontres ?

Mahamadou Sanogo : Selon certains points de la feuille de route, les rencontres passées ont essentiellement axées sur l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du nord, aux stratégies de développement intégré des collectivités territoriales, à la réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi qu’au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des groupes armés, aux mesures d’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique du Mali, aux modalités de leur réinsertion socioéconomique, aux mesures de protection et de promotion des droits de l’homme, à la réconciliation nationale et à ses relations avec la justice.

Mais, nous ne sommes pas satisfaits de la stratégie de communication du gouvernement.  Il est à déplorer que les autorités n’ont pas réagir conformément aux exigences du peuple. Parce que le point faisant allusion à la nouvelle organisation territoriale est relatif au fédéralisme et n’a pas été expliqué. Nous pensons aujourd’hui que cette proposition des groupes armés  viole les principes de la constitution.  Cela parce que la feuille n’a pas d’un côté été respectée. Ce qui laisse entendre le moins consistant du gouvernement. Il faut aller en profondeur des choses. On ne peut pas parler de fédéralisme sans toucher à la constitution. Et la constitution engage tout le peuple. Il y a une bonne partie du peuple qui ne sait pas aujourd’hui. C’est-à-dire une mise en cause de la démarche vers la paix.  Le peuple doit être suffisamment informé sur les propositions. Ce point ne devait pas être passé inaperçu. Peut-être pour certains, c’est une sortie de crise, alors que s’il faut passer par cette conception, le retour de la paix n’est pas pour demain.

Nous devons comprendre que ces propositions sont en déphasage avec le contenu de la feuille de route. Il faut une attention particulière sur les dispositions législatives et réglementaires de notre pays. Le gouvernement doit aller vers le peuple pour prendre le taureau à ses cornes. Au lieu d’une action concertée, on constate souvent une instrumentalisation de la situation à des fins politiques.

 

Quelle est la position du PS Yélen Kura ?

  1. S. : Nous savons tous que les négociations de paix sont arrivées dans une phase décisive pour notre pays. Mais, il est à retenir que cette situation confuse est née suite à la défaite de l’armée à Kidal le 17 mai dernier. Il y a eu des rencontres mais pour cette présente, nous espérons qu’elle sera conclue par la signature d’un accord de paix définitif. S’il s’agit de la défense de la République, le Parti socialiste Yélen-Kura a décidé d’accompagne l’Etat dans ce processus de retour de la stabilité.

Mais, nous exigeons aux émissaires, le respect des lignes rouges   tracées par le peuple, notamment le caractère intangible et non négociable de l’intégrité territoriale, l’unicité et la laïcité du Mali. Donc pas d’indépendance, ni d’autonomie, encore moins de statut particulier pour Kidal. C’est que nous osons espérer en tout cas. Aucun jeu sémantique ne doit les dévier de cette ligne. La vigilance doit être de rigueur si l’on sait que la phase est cruciale.

Tous les mots, voire toutes les lettres doivent être pesés, sous-pesés, et disséqués. Avant que les représentants de l’Etat malien n’apposent leur signature en bas d’un quelque document que ce soit.

La moindre erreur de la part des négociateurs est susceptible de déclencher les forces centrifuges et mettre à mal la cohésion de la nation malienne.

 

Quel appel lancez-vous ?

  1. S. : Je demande à tous les Maliens de faire la bénédiction pour que ces assises aboutissent à des résultats positifs, Et au gouvernement de profiter à la mobilisation de la sous-région et de la communauté internationale.

Propos recueillis par Bréhima Sogoba

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