Le groupuscule de bandits armés d’Abou Zahid vient de se mettre au service de Ben Laden à cause de la politique va-t-en guerre de la France qui veut créer sa propre guerre dans la bande Sahélo Saharienne. Le pays du président Sarkozy l’a qualifié de branche d’Al-Qaïda.
Les bandits du désert, Dieu seul sait, cachés aux yeux et radars fouineurs, ont demandé à Paris de négocier directement avec Oussama Ben Laden pour le sort des 7 employés d’AREVA (cinq français, un Malgache et un Togolais) enlevés depuis le 16 septembre 2010 au Nord du Niger. Le président Sarkozy a répondu qu’il ne laisse personne lui dicter ce qu’il doit faire. Promettant de faire tout son possible pour ramener à la maison ses cinq compatriotes vivants qui sont encore dans des conditions difficiles entre les mains de leurs ravisseurs.
Le problème est qu’on ne sait pas avec exactitude l’endroit où ils se trouvent, surtout, la technique de déplacement incessant et de séparation des otages rend encore la situation compliquée. Mais la chose la plus inquiétante constitue la dernière exigence des gens d’Abou Zahid qui ont prouvé qu’ils se sont, désormais, mis au compte de l’introuvable Ben Laden. Pourtant, ce rapprochement a été favorisé par la politique va-t-en guerre de la France.
Le pays de Sarkozy les a cités comme des activistes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Ainsi, ces derniers ont utilisé ce label pour intensifier leurs actions de trafic d’armes, de drogues et de rapts de touristes. Ceux qu’on appelait autrefois les bandits armés ou les mécontents du désert sont devenus des terroristes haut gradés, et cela, depuis la déclaration de guerre faite par la France lors du dernier sommet de l’Union Africaine.
Les différentes attaques échouées de l’armée française ont été, pour eux, des signes d’encouragement. Ils ont aussi vite compris que la politique de Sarkozy est fondée sur des amalgames, suspicions, propagandes et mauvaises informations. A preuve, il y a un peu plus de deux semaines, 28 enfants soldats mauritaniens revenus d’un camp du Sahara occidental ont été montrés comme des déserteurs d’Al-Qaïda.
Or depuis la guerre Mauritanie-Sahara occidental déclenchée par le président Mohammad Ould Dada avec l’appui de la France en 1975, des déserteurs mauritaniens ne cessent de faire des va-et-vient entre les deux camps. L’instabilité de la bande Sahélo Saharienne ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte au lendemain des prétendues indépendances africaines. Cette instabilité est l’œuvre de la France en vue de défendre ses intérêts stratégiques et économiques. Pour ce faire, entre 1974 et 1982, elle y a introduits des milliers d’armes de guerre pour épauler les troupes rebelles Tchadiens du président Hussein Habré. Le terrorisme a ainsi peu à peu gagné du terrain. Aujourd’hui, le colonisateur n’ayant pas la mainmise sur la bande désertique veut faire croire à une présence d’Al-Qaïda pour organiser d’autres massacres. C’en est trop !
En octobre dernier, près de 20 soldats mauritaniens seraient tombés sur le champ de bataille et personne n’a vu une trace des otages. Déjà, le bilan est lourd en terme de perte en vies humaines. D’ailleurs, on ne sait pas combien de civils ont été touchés lors du raid manqué pour la tentative de sauvetage de Michel Germaneau. Certains chefs d’Etat africains pressentant cette guerre vouée à l’échec avaient essayé, dès le début, de convaincre Nicola Sarkozy de renoncer. Mais en vain ! Bien sûr, le président français voulait prouver qu’il a le pouvoir de disposer de la vie et de la mort de ses troupes. Pourquoi nos chefs d’Etats ne peuvent-ils pas lui dire clairement d’aller verser le sang ailleurs?
Par rapport à la demande du désormais AQMI, le président Sarkozy a parlé de la souveraineté et de l’indépendance de la France. Les pays riverains de la bande Sahélo Saharien aussi tiennent à leur souveraineté. Au même moment, la Mauritanie est en train de se soumettre pour plaire aux occidentaux sanguinaires. La France essaye d’abord la force pour négocier après. Dans ce contexte, il faut tout simplement commencer par la deuxième option qui parait logique et porteuse d’espoirs.
L’échec de la France dès le début de cette barbarie n’a fait que donner aux bandits armés, l’occasion de faire des exactions à tous ceux qui sont sollicités à s’impliquer à leur traque. Or, la France n’hésite pas à se retirer dès que ça s’embrase. Pour preuve, elle vient de décider avec ses alliés de l’OTAN d’évacuer entre 2011 et 2014 ses troupes d’Afghanistan. Pourtant, ni Ben Laden ni Mollah Omar encore moins les talibans ne sont pas maîtrisés. Donc depuis qu’ils sont dans ce pays, l’OTAN et ses alliés ne font qu’assassiner impunément des innocents sur leur propre terre. Pour Louis Moreno Ocampo de la Cour pénale internationale ces cas constituent-ils des crimes contre l’humanité? Peut être que non ! Si oui, qu’attend-t-il pour s’autosaisir afin d’introduire des plaintes contre l’OTAN et ses alliés?
Issa Santara