Ahmed Mohamed Ag Hamani, président de la CCSC/PURN : «La communauté internationale prend le risque mal calculé de se substituer à l’Etat du Mali à travers le pacte pour la paix»

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La Coalition citoyenne de la société civile pour la paix et la réconciliation nationale (Ccsc/Purn), en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, a présenté mardi 12 décembre, à l’hôtel Radison Blu, son deuxième rapport sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.

Face aux nombreux défis dans le processus de mise en œuvre de l’accord, l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani, président de la Ccsc/Purn, a tenu un discours très musclé à l’endroit du gouvernement malien et de la communauté internationale. Il a d’abord rappelé la mission fondamentale de l’organisation.

«L’objectif recherché par un tel exercice est de permettre l’information et la sensibilisation des citoyens sur l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali et de rechercher les voies et moyens favorisant sa mise en œuvre, en maintenant fermement cette nécessaire synergie nationale alliant les efforts de la communauté internationale à ceux déployés par les parties à l’accord : passage obligé pour la restauration de la cohésion sociale», a-t-il fait savoir.

À l’en croire, les actions entreprises dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, relayées dans des mémorandum et rapports des acteurs et partenaires concernés par la crise, ont fait l’objet d’analyses et d’évaluations des experts commis à ce effet, puis enrichies par les pertinentes observations du bureau de la coalition citoyenne. Ces actions ont été validées en atelier pour restituer enfin le contenu du deuxième Rapport alternatif citoyen sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.

Dans le rapport, il ressort que la phase de mise en œuvre de l’accord est délicate et plus difficile en raison de l’interprétation souvent divergente des termes de l’accord par des parties, confrontées elles-mêmes à des contradictions internes et du fait des réalités complexes du terrain.

En dépit des incohérences manifestes entre la constitution et l’accord, des engagements peu réalistes ont été pris dans le cadre de la mise en œuvre dudit accord. Il en résulte que l’appropriation de l’accord par les populations devient un écueil insurmontable, faute de mots justes pour y arriver.

La communauté internationale, pourtant consciente de cette omission, a continué d’exiger l’application intégrale et à la lettre de l’accord, sachant bien que le gouvernement malien fait face à de multiples résistances contre les réformes et les procédures envisagées pour l’adoption de celles-ci par une grande partie de la population malienne et de la classe politique qui, dans sa grande majorité, observe une indifférence totale à la mise en œuvre de l’accord qu’elle considère comme l’affaire du seul pouvoir en place.

«Dans cette situation véritablement complexe, la communauté internationale prend le risque mal calculé de se substituer de l’Etat du Mali à travers un pacte pour la paix, lequel n’est rien d’autre qu’une gifle à la souveraineté du Mali», a déclaré le président de la Ccsc/Purn, Ahmed Mohamed Ag Hamani.

Gabriel TIENOU 

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