Le ministère du développement rural a organisé un atelier de lancement du dialogue inclusif pays, vendredi 21 mars au CICB. Cet atelier s‘est tenu sous la présidence du Dr Bakary Treta, ministre du développement rural. L’atelier avait pour objectif de favoriser une meilleure utilisation des instruments de réponse en fonction de la nature, la sévérité et l’ampleur de chaque crise alimentaire et nutritionnelle.
L’alliance globale pour la résilience (AGIR) au sahel et en Afrique de l’ouest s ‘adresse aux 17 pays de la région soudano-sahélienne et Guinéenne, membres de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS. Lancée en décembre 2012 à Ouagadougou, l’alliance se fixe comme ambition d’éradiquer la faim. Pour ce faire, une attention particulière est portée sur la bande sahélienne, zone où des millions de personnes sont structurellement en proie à la faim et à la malnutrition. Une feuille de route régionale négociée par toutes les parties prenantes, fixe le cadre régional indispensable à une action cohérente et coordonnée. Les pays sahéliens représentent plus de 40%des cas de malnutrition chronique de la région. Dans de nombreuses zones du sahel, la malnutrition aiguë dépasse régulièrement le seuil d’urgence de 15%. L’objectif global de l’alliance est de réduire structurellement et de manière durable la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle en accompagnant la mise en œuvre des politiques sahéliennes et ouest africaines et d’éradiquer la faim et la malnutrition d’ici vingt ans.
Selon Gary Juste, représentant de l’USAID, travailler ensemble et bien gouverner le secteur alimentaire doivent être la préoccupation de tout un chacun. Que la feuille de route fixe le cadre régional d’orientation avec les grandes lignes de l’ambition de l’alliance. « Tous ceux qui se préoccupent de la sécurité alimentaire et nutritionnelle s’accordent sur la nécessité de ne plus dissocier l’action qui consiste à apporter l’aide humanitaire lorsque survient une crise, de celle plus structurelle visant à combattre la pauvreté et la famine endémiques », a-t-il affirmé.
La région a défini une stratégie « faim zéro » approuvée le 27septembre 2012 par les ministres en charge de l’agriculture de la CEDEAO. Les groupes ciblés sont les producteurs agricoles vulnérables, agropasteurs et pasteurs, travailleurs pauvres de l’économie informelle urbaine et rurale. Un accent particulier est mis sur les groupes les plus vulnérables que sont les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et mères allaitantes.
A en croire le commissaire chargé de la culture à la CEDEAO, Désiré Kadré Ouédraogo , le succès de l’initiative AGIR dépend de notre capacité. Pour la simple raison que la région dispose d’une masse critique de documents stratégiques et de programmation politique concertée pour sortir des cycles des crises alimentaires. C’est pourquoi, qu’il faudrait inscrire l’initiative AGIR dans l’agenda de la région en matière de développement agricole durable pour la souveraineté alimentaire sans certes, oublier la dimension urgence qui devrait être l’exception. L’ambition est de coaliser un plus grand nombre d’acteurs et de moyens en s’appuyant sur les programmes, les structures et les mécanismes excitants.
Pour sa part, le représentant du ministre du développement Nango Dembélé dira que le terme de cet atelier est le symbole de tout un acte à notre pays, surtout après sa sortie de crise, c’est à dire la guerre.
« Aujourd’hui, les crises alimentaires sont plus bien complexes et multiformes. L’alliance vise à relier l’aide humanitaire et le développement avec pour objectif premier d’aider précisément les personnes les plus vulnérables », a –t-il laissé entendre.
En effet, le terme résilience est la capacité des ménages, familles et communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à résister au choc et à y répondre efficacement, ainsi qu’à récupérer et à s’adapter de manière durable. Surtout que l’influence des marchés mondiaux est plus forte et de nouveaux acteurs se sont imposés dans le paysage institutionnel. Malgré des progrès sensibles, le nombre absolu des personnes souffrant de la faim est aujourd’hui plus élevé que dans les années 80. En mars 2012, environ 6millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire sévère.
Les difficultés d’accès aux services sociaux de base : santé, éducation, hygiène –eau-assainissement, etc.., constituent aujourd’hui les défis majeurs d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Aoua Traoré