Ag Bibi à propos des otages du Nord-Mali :rn« Nous avons accompli notre devoir, à l’Algérie de prendre ses responsabilités

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Sous l’effet de la pression de la communauté internationale, l’Algérie a convoqué chez elle, depuis la semaine dernière, le rebelle en chef Ibrahim Ag Bahanga pour une ultime négociation devant aboutir à la libération immédiate et sans condition des otages au Nord de notre pays, en l’invitant à se conformer au seul accord intervenu entre l’Alliance du 23 mai pour la Démocratie et le Changement, qui reste le seul cadre de négociation avec les autorités de Bamako.

 

Mais grande est aujourd’hui la surprise de ce pays face au refus persistant du rebelle. Face à cette situation, les notabilités de Kidal et les membres de l’Alliance du 23 mai pour la démocratie et le changement ont de nouveau dépêché une délégation la semaine dernière dans l’antre des terroristes. Ladite délégation a réussi à convaincre ses lieutenants, restés derrière lui, de la nécessité urgente de mettre fin à ce bourbier infernal, qui ne grandit ni Bahanga lui-même, ni la région de Kidal. Selon un membre de la délégation, le porte-parole de l’Alliance, Ahmada Ag BiBi, la ville de Kidal a accompli son devoir : il reste à l’Algérie de prendre ses responsabilités.


La semaine passée, le terroriste Ibrahim Ag Bahanga et quelques-uns de ses sbires ont été convoqués par l’Algérie, pays médiateur dans la crise ayant opposé les rebelles de l’Alliance du 23 mai pour la Démocratie et le Changement, aux autorités de Bamako. A l’ordre du jour, il s’agit de faire raisonner l’irréductible terroriste, en lui signifiant toute la nécessité pour lui de revenir à l’accord d’Alger, seul cadre valable de dialogue avec les autorités de la République du Mali. Cette démarche, à la base de laquelle se trouve l’ambassadeur de l’Algérie au Mali, Son Excellence Abdoul Karim Alboukhariat, est intervenue après moult appels de la communauté internationale, invitant Bahanga à la libération des otages en question et à revenir au strict respect de l’accord d’Alger.


L’Algérie, qui serait à l’origine de cette insurrection de Bahanga, fait l’objet d’une grande pression de la part de la communauté internationale. Cette communauté a vite compris que loin d’être une insurrection aux motifs légitimes, le banditisme de Bahanga et de sa clique ne peut être qu’une manipulation du voisin algérien, lequel dans sa politique géostratégique, cherche à contrer les velléités du Guide de la Jamariya Araba Libyen, Mouammar Khadafi, depuis un certain temps obsédé par son fameux projet d’Union du grand Sahara. Ce dernier, faut-il le souligner, avait été lourdement soupçonné dans les attaques des garnisons de Kidal et de Ménaka, le 23 mai 2006, par l’Alliance, cela à quelques mois seulement de l’ouverture de son consulat à Kidal, où ne résidaient que trois de ses ressortissants. Même si, par la suite, il avait nié tout soutien à la rébellion, il n’en demeure pas moins que des zones d’ombre persistaient. Et l’insurrection de Bahanga est venue en rajouter à la suspicion, quand un de ses fidèles lieutenants du nom de Ag Moumine a été mis aux arrêts à Ségou et déféré depuis maintenant plus d’un mois à la prison centrale de Bamako.


Soumis à l’interrogatoire, ce dernier avait crevé l’abcès par des révélations fracassantes, faisant état d’un lien de soutien matériel entre la bande armée et un lieutenant de l’armée libyenne. Et c’est à travers ce dernier, que les rebelles s’approvisionnent en armements, selon le lieutenant bahanguiste pris à Ségou, alors qu’il était venu chercher sa famille.

Tels sont autant de faits qui prouvent à suffisance que notre pays fait l’objet d’une lutte de positionnement stratégique de la part de deux puissances arabes, dont chacune cherche à cherche à faire prévaloir sa suprématie.


Cela ne doit pas étonner quand on sait qu’une telle ambition oppose cette même Algérie au Maroc autour du sahara espagnol, où le pays de Bouteflikha est en train d’armer les sécessionnistes contre le Maroc. La Libye n’est-elle pas aussi citée dans le conflit qui oppose l’armée nigérienne aux rebelles du Mouvement National pour la Justice (MNJ) ?

C’est compte tenu de tous ces paramètres que la communauté internationale, à travers la Suisse, le Canada, la France, l’Union Européenne, les Etats-Unis etc….ont depuis le début de la crise, maintenu la pression sur la République d’Algérie, afin que le Mali ne se transforme pas en un théâtre d’affrontement entre puissances étrangères.


Autant de raisons qui ont forcé l’Algérie à convoquer le bandit sur sa terre, afin de lui tenir le langage de vérité. Ainsi, selon des sources dignes de foi, les autorités algériennes, sont depuis deux semaines en âpres négociations avec Bahanga, mais que ce dernier refuse toujours d’obtempérer. Pourtant, cela n’est pas surprenant, car depuis le mois de septembre, ce même genre de négociations est en cours autour de la même affaire, faisant espérer plus d’un. Mais, le rebelle qui sait jouer au dilatoire, après avoir rassuré ses interlocuteurs qu’il allait s’exécuter, une fois arrivé dans ses grottes de Thinzawaten, s’était encore rétracté en se lançant dans une campagne de recrutement d’éléments, pour renforcer sa troupe, en vue de rouvrir les hostilités après le mois de carême. Cela au moment où beaucoup pensaient que c’était enfin le bout du tunnel de ce bourbier qui n’a que trop duré. A Alger, l’affaire avait causé assez de malaise, car, son refus était assimilé à un défi lancé à ce pays médiateur. Mais ce comportement de Bahanga ne surprend plus à Kidal, car malgré les appels des notabilités de la région et de l’Alliance du 23 mai pour la Démocratie et le Changement, l’irréductible terroriste n’a jusque là rien cédé


Ainsi, selon Ahmada Ag BiBi, que nous avons pu contacter, la délégation locale, composée des dignitaires de la ville, les chefs traditionnels, les membres de l’Alliance du 23 mai pour le changement et la démocratie, et d’autres personnalités comme le député Algabass Ag Intallah, après avoir réussi à convaincre les lieutenants du terroriste la semaine dernière, sur la nécessité de libérer les otages, lesquels se disent prêts à s’exécuter si leur chef le leur demande, croient avoir fait leur boulot et qu’il reste à la partie algérienne de faire le sien. « Nous avons accompli notre devoir, à l’Algérie de prendre maintenant ses responsabilités », nous a-t-il confié. Le porte-parole de l’Alliance nous informe aussi que la délégation, qui est revenue à Kidal, entend observer une pause, histoire de laisser l’Algérie de son côté convaincre le chef des rebelles, Bahanga, qui est toujours dans ce pays. L’Algérie aura aussi demandé au rebelle de libérer les otages pour revenir à l’accord d’Alger, conclu avec l’Alliance, mais c’est une histoire de rançon qui semble être l’objet du blocage. A quand donc la fin de ce cycle infernal ?


Abdoulaye Diakité

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