Afrik’Actu* : Vivement une mutation du mandat de la MINUSMA

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Mali: l'avenir de la mission de l'ONU discuté et acté cette semaine
Un casque bleu de la Minusma à Tombouctou, dans le nord du Mali. © Sebastien RIEUSSEC / AFP

Dans quelques jours, précisément le 30 juin, le mandat de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA)  va expirer  pour  laisser la place  à  un autre. A cet effet,  le Secrétaire général de la principale organisation internationale prévoit de présenter au Conseil de sécurité,  des propositions  concrètes  visant à renforcer les positions et les capacités de sa  mission. C’est-à-dire, permettre que la MINUSMA puisse disposer de mandat  explicite  mais  aussi d’équipements et d’effectifs  adéquats pour opérer dans  l’environnement dangereux et imprévisible qu’est  demeuré  son champ d’opération.

Or, nous savons que  le Conseil de sécurité  des Nations Unies, dans sa Résolution 2295 (2016), celle qui arrive à terme à la fin de ce mois,  avait  déjà prorogé  et renforcé  le mandat de la MINUSMA.  Une  résolution  qui répondait  aux attentes  des autorités  de  Bamako qui  y avaient mis  assez d’espoir à partir du moment où elle autorisait  l’usage  de « tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans les limites de ses capacités et dans ses zones de déploiement ». Sans compter qu’elle disposait  d’envisager des sanctions ciblées contre tous  ceux qui s’employaient à empêcher ou à compromettre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015, qui reprendraient  les hostilités et violeraient le cessez-le-feu, qui lanceraient des attaques contre la MINUSMA et d’autres présences internationales ou entreprendraient de les menacer et  qui apporteraient  leur soutien à de telles attaques et entreprises.

Pourtant, avec le recul et  à  quelques jours de la fin de ce mandat fixé au 30 courant, force est de reconnaître que, non seulement  elle  demeure accablée par des attaques meurtrières jamais égalées  dans  une mission onusienne de maintien de la paix et de stabilisation, mais aussi la MINUSMA semble très limitée voire démunie  pour  être  efficace  sur le terrain où elle opère.  Un contexte,  très agressif et meurtrier, qui exige  que  la mission onusienne  évolue  forcément afin  qu’elle puisse désormais anticiper sur les menaces en prenant des dispositions idoines pour contrer la guerre asymétrique que les terroristes ont choisi d’imposer.

Toutes choses  qui ne suffiraient certainement  pas, car  même si  le Conseil de Sécurité  permettait   à la MINUSMA d’être offensive, il faudrait bien que les forces de défense maliennes   soient aussi renforcées et en première ligne. Ce qui ne serait  pas   possible  sans  la neutralisation (cantonnement et désarmement)  sans exclusive  de tous les mouvements armés qui  pullulent  le territoire malien. Dans  cette  tâche,  la  force Barkhane pourrait  bien, avec l’engagement des autorités françaises,  être d’un appui essentiel. Ce, d’autant plus qu’elle est pour le moment, la seule force autorisée à user de tous les moyens nécessaires pour  traquer  les terroristes  dans les pays du Sahel.

Gaoussou Madani Traoré

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