Dans quelques jours, précisément le 30 juin, le mandat de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) va expirer pour laisser la place à un autre. A cet effet, le Secrétaire général de la principale organisation internationale prévoit de présenter au Conseil de sécurité, des propositions concrètes visant à renforcer les positions et les capacités de sa mission. C’est-à-dire, permettre que la MINUSMA puisse disposer de mandat explicite mais aussi d’équipements et d’effectifs adéquats pour opérer dans l’environnement dangereux et imprévisible qu’est demeuré son champ d’opération.
Or, nous savons que le Conseil de sécurité des Nations Unies, dans sa Résolution 2295 (2016), celle qui arrive à terme à la fin de ce mois, avait déjà prorogé et renforcé le mandat de la MINUSMA. Une résolution qui répondait aux attentes des autorités de Bamako qui y avaient mis assez d’espoir à partir du moment où elle autorisait l’usage de « tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans les limites de ses capacités et dans ses zones de déploiement ». Sans compter qu’elle disposait d’envisager des sanctions ciblées contre tous ceux qui s’employaient à empêcher ou à compromettre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015, qui reprendraient les hostilités et violeraient le cessez-le-feu, qui lanceraient des attaques contre la MINUSMA et d’autres présences internationales ou entreprendraient de les menacer et qui apporteraient leur soutien à de telles attaques et entreprises.
Pourtant, avec le recul et à quelques jours de la fin de ce mandat fixé au 30 courant, force est de reconnaître que, non seulement elle demeure accablée par des attaques meurtrières jamais égalées dans une mission onusienne de maintien de la paix et de stabilisation, mais aussi la MINUSMA semble très limitée voire démunie pour être efficace sur le terrain où elle opère. Un contexte, très agressif et meurtrier, qui exige que la mission onusienne évolue forcément afin qu’elle puisse désormais anticiper sur les menaces en prenant des dispositions idoines pour contrer la guerre asymétrique que les terroristes ont choisi d’imposer.
Toutes choses qui ne suffiraient certainement pas, car même si le Conseil de Sécurité permettait à la MINUSMA d’être offensive, il faudrait bien que les forces de défense maliennes soient aussi renforcées et en première ligne. Ce qui ne serait pas possible sans la neutralisation (cantonnement et désarmement) sans exclusive de tous les mouvements armés qui pullulent le territoire malien. Dans cette tâche, la force Barkhane pourrait bien, avec l’engagement des autorités françaises, être d’un appui essentiel. Ce, d’autant plus qu’elle est pour le moment, la seule force autorisée à user de tous les moyens nécessaires pour traquer les terroristes dans les pays du Sahel.
Gaoussou Madani Traoré