Afrik actu * : Pourquoi il est difficile de faire la lumière sur l’assassinat de Claude et Ghislaine

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Ghislaine Dupont et Claude Verlon

Cela fait déjà  trois ans que  nos confères, Ghislaine  Dupont et  Claude Verlon, après leur enlèvement  rocambolesque,  ont été assassinés à Kidal. Trois ans après leur  forfait, les auteurs  de ce double  assassinat  ne sont toujours pas connus.  Aucune arrestation de suspect, aucun interrogatoire sérieux pour permettre de comprendre les circonstances réelles de leur capture et  de leur mort.

Depuis ce lâche assassinat, aucune véritable entraide judiciaire  des autorités  françaises  (Barkhane, Quai d’Orsay et l’Elysée),  de la MINUSMA, encore moins des autorités maliennes afin que  les enquêtes puissent progresser.  Alors que les forces Barkhane et  la MINUSMA ont sans doute été informées, à la minute près, de la survenue de l’évènement douloureux.  Les proches  des victimes leur reprochent  « d’entretenir un omerta d’Etat ».  Pourquoi se taisent-elles et refusent-elles de  collaborer  avec la justice pour  faire avancer le dossier ? Secret défense ?

Des  proches de Ghislaine et Claude, malgré le démenti des autorités françaises, privilégient le lien entre leur  assassinat  et les otages français détenus au Sahel et  libérés seulement  quatre jours avant. Un rapprochement  soutenu  par  « la proximité de lieu et de temps » de  la libération  controversée  des otages d’Arlit.  Que  des sources persistent à admettre que des intermédiaires se seraient sentis lésés dans le partage de la rançon payée.  Cette mauvaise  passe  expliquerait-elle le « silence d’Etat »  de la France ?

Ça n’est  qu’un secret de polichinelle que les forces françaises (seules  armées présentent à Kidal aux côtés de la MINUSMA)  détiennent  des éléments clés pour  faire avancer  les enquêtes. Le jour du crime, elles auraient volontairement laissé filer  sur  le  lieu  même du crime un suspect important. Les jours qui ont suivi l’assassinat, les forces Barkhane ont  arrêté et remis  des suspects  aux autorités maliennes  qui, sous le prétexte de la réconciliation et la paix, ont été relâchés. Comme on peut le constater,   des présumés suspects libérés ou éliminés, ne concourent  pas à permettre à la justice de bien instruire  cette affaire  de prise  d’otages  mue  en  meurtre.

Afin que la lumière soit faite  dans cette affaire, il est absolument  nécessaire  que  la décalcification  soit  strictement  totale sur  les documents d’archives de la  Défense nationale française.  Cette requête  largement  partagée par la partie civile, même si son aboutissement  pourrait  faire tomber des têtes au niveau de  l’armée et de l’exécutif  de la France,  est  et  demeure  la condition sine qua non pour qu’un jour, les assassins de nos confrères  soient connus.  Toutes choses qui permettront  de les pourchasser, les arrêter et les juger.

 Gaoussou M. Traoré

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