Afri’Actu* : Nord-Mali : Négocier par la force ?

2

La Communauté internationale sait pourtant qu’elle ne pourrait aider notre pays à recouvrer l’intégralité de son territoire que par la seule voie militaire. Curieusement, elle veut imposer la négociation à tout prix et à toutes les parties : autant au pacifiste Etat malien victime de cette crise, qu’à ses bourreaux intégristes, terroristes, narcotrafiquants et autres trafiquants d’armes !

Manifestement contre ses propres principes ! Force est de constater que la crise malienne est même en passe de battre le record en termes de rencontres multilatérales à tous les niveaux. En effet, que de réunions ministérielles, de rencontres de Chefs d’Etat-major et de sommets de chefs d’Etat des pays de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest au chevet de notre pays depuis huit mois ! Que de  représentants spéciaux nommés (U.a  – Cedeao) pour trouver des pistes de solutions idoines à la crise sans précédant qui secoue notre pays !

Il y a lieu de se demander pourquoi autant de réunions et d’accréditations de représentants lorsque la CI refuse de comprendre que  c’est seulement par la force des armes qu’elle pourrait mettre fin à l’occupation islamo-terroriste de notre septentrion? Le sommet d’hier dimanche des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la Cedeao à Abuja, énième du genre, précédée la veille par la réunion de leurs ministres de la Défense et des Affaires étrangères, ne va-t-elle pas être un sommet de trop pour ressembler aux précédents?

Cette ultime réunion n’avait pour seul objectif que d’entériner par les chefs d’Etat le «concept stratégique d’opération» militaire, préalablement peaufiné quelques jours plutôt à Bamako par les experts, afin de le transmettre officiellement au Conseil de sécurité des Nations Unies qui l’a exigé avant le 15 novembre (date envisagée pour examiner un projet de résolution pouvant donner le feu vert à une force internationale d’intervention sur notre territoire  sous son égide).

Mais malheureusement même si le Conseil de sécurité votait probablement une telle résolution, l’usage de la force ne se ferait pas automatiquement. Puisqu’il faudra chercher de l’argent pour financer les futures opérations militaires. De même l’on veut, semble-t-il, toujours donner une chance à la solution négociée. D’ailleurs un concept est à en  vogue au niveau de tous les chancelleries accréditées spécialement auprès de notre pays, «la juxtaposition des solutions négociée et militaire ».

A ce rythme, nous risquons de nous enliser dans la crise. D’autant  plus que nous n’avons pas en face d’interlocuteurs crédibles pour négocier. Tous ces différents groupes militaires (le mouvement Ansar Eddine et le Mujao) qui occupent les régions septentrionales ont un même dénominateur commun, le terrorisme international et le trafic de tout genre.

Paradoxalement, cette même CI  ayant  pour principe de ne pas négocier avec les terroristes veut imposer cette solution à notre pays. Elle espère en utiliser les forces internationales pour obliger les forces d’occupation à négocier, évitant du coup d’aller en guerre.

Le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, pays médiateur de la Cedeao, en visite à Alger, s’inscrit dans le même schéma. Il va jusqu’à parler de récupération de la « lutte touarègue » par de groupes terroristes.

Comme s’il cherchait à rendre fréquentables les deux mouvements (Mnla et Ansar Eddine) et à recentrer leurs actions en des revendications politiques ! Comme si ceux-ci avaient besoin de prendre des armes contre leur patrie pour multiplier des crimes abominables que rien ne pourrait justifier comme le massacre d’Aguelhok, les amputations d’organes humains ou les lapidations à mort autres atrocités sur de paisibles citoyens dans les localités qu’ils occupent sous le couvert de la charia. Comme si le pays ne disposait d’aucun cadre démocratique au service de tous ses citoyens   pour résoudre les problèmes socio- politiques !

Quid de l’Algérie ? Ce grand voisin considéré comme la puissance incontournable quel que soit le choix utilisé pour résoudre la crise, campe sur sa position. Son ministre de l’Intérieur va même jusqu’à défier l’application de toute solution militaire pour mettre fin à l’occupation. Ce pays ne cesse de déployer tous les moyens en sa disposition pour dissuader les puissances occidentales susceptibles de nous aider militairement.

Et les autorités maliennes dans tout ça ? Se montrent-elles cohérentes dans leurs actions de tous les jours par rapport à l’objectif nord-Mali? Regardez autour de vous !

Par GaoussouM. Traoré

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Nord Mali… BLA BLA BLA…C’EST ça OUI et ça coûte 1 milliard de dollars pour un an!!!..La moité du budget de l’état!!!..Mangeons d’abord avant d’aller se tuer pour le plaisir des politiques et les intérêts des chercheurs d’or de Kadhafi! RÉVEILLEZ VOUS MALIENS DE VOTRE SOMMEIL DANS LES TÉNÈBRES!!! 🙁

  2. De toute façon, le Mali n’appartient ni à Ouaga ni à Alger. On verra s’ils peuvent empêcher la guerre et exposer le monde entier. Tout le monde sait que la parole de ces terroristes/bandits ne vaut rien. Leurs crimes ne resteront pas punis. Le Mali ne le permettra pas. Et la CPI non plus. Tout le monde se rappelle aussi d’un certain 11 septembre…

Comments are closed.