Afri’Actu* Nord-Mali : Enfin l’option militaire

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Depuis que le monde est monde, les hommes ont créé et construit des pays, des états et des nations dont certains continuent encore d’exister. C’est certainement le cas de la République du Mali, la résultante de trois grands empires (le Ghana, le Mali et le Songhaï) qui ont existé dans le même espace géographique culturel et linguistique de l’Antiquité au Moyen Âge. Nous sommes donc les héritiers de ces grands ensembles qui ont fait et continueront de faire notre histoire commune, celle du Mali. Malheureusement, au jour d’aujourd’hui, depuis déjà plus de deux décennies, certains aventuriers irrédentistes « touarègues » ont pris des armes contre la mère patrie pour des velléités indépendantistes au nord du pays. Il y a eu des accords, des traités, nationaux comme bilatéraux pour endiguer, voire circonscrire les différentes crises ou conflits pendant des années.

 

Mais voilà que les récents évènements au Nord, où actuellement l’armée régulière se bat avec les éléments armés se réclamant de « l’Armée Nationale de Libération de l’Azawad » (ANLA), soutenus par des éléments déserteurs de l’armée libyenne et des éléments d’Aqmi (selon certaines sources), viennent d’éclairer la lanterne des Maliens quant au mauvais traitement de ce dossier. Toute chose qui doit interpeller plus d’un malien soucieux de paix, de quiétude, de développement et de l’intégrité de notre territoire, cher à nous tous. Si les autorités maliennes avaient fait une bonne lecture de la campagne militaire de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), on aurait fait l’économie de l’atrocité de cette guerre que l’ennemi nous a imposée. D’autant plus que tout le monde savait que notre pays, à l’instar des autres Etats sahélo-sahariens, subirait les effets collatéraux de la crise libyenne. Mais l’Etat malien, au lieu de prévenir cela en amont (puisque dans sa quête perpétuelle de règlement pacifique, à tout prix, même au gré d’abandon d’une partie de sa souveraineté nationale, l’Etat s’était retiré  quasiment de la partie nord du territoire), n’avait-il pas conforté les agresseurs du jour dans leur option de prise d’armes contre leur partie ? En effet, les différents accords, traités et autres signés en Algérie, en Libye, ou ailleurs, avaient fait la part belle au retrait de l’Armée des zones du Nord, toute chose qui n’œuvrait pas dans le bon sens. Ainsi pour un règlement harmonieux, responsable, durable et conséquent de ces crises ou rébellions récurrentes, L’Etat malien doit, désormais privilégier, au premier chef, l’option militaire (position actuelle de l’exécutif, si l’on se réfère au discours et interventions du Chef de l’Etat qui, ces derniers jours, parle de renforcement des capacités militaires au septentrion) restaurer d’abord l’intégrité territoriale du pays dans ces régions nord. Pour ce faire, l’Armée doit réoccuper toutes les positions militaires qu’elle avait délaissées sciemment ou pas, au gré des accords passés ou des conflits récents. L’Etat doit certainement revoir sa copie en ce qui concerne l’intégration de ce qu’on a communément appelé : « ex-combattants » au sein de notre vaillante armée et surtout cesser de créer des troupes spéciales d’intervention à partir de critères ethniques, de couleur, ou régionalistes. Oui ! L’Armée malienne se doit d’être hétérogène dans sa composition, mais homogène dans son déploiement sur l’ensemble du territoire sans exclusive. Pour la gestion des crises au Nord, dorénavant, l’Etat malien ne doit emprunter simplement que les voies républicaines dans sa quête de solutions. Il ne doit faire preuves d’aucun complexe extérieur pour l’application de solutions idoines. Aussi, les autorités doivent-elles cesser la gestion cavalière, clanique, communautaire ou régionaliste qui avait toujours été la sienne dans ces crises à répétition. Pour que les solutions ne sortent plus que dans les coulisses et ne restent la chasse gardée d’un seul clan ou d’un seul homme, fût-il le président dela République. Alorsles élus nationaux et la société civile doivent davantage s’impliquer, chacun jouant pleinement leur partition dans un cadre strictement démocratique et républicain. Nous pensons que les cartes du Nord-Mali doivent être bien rebattues et redistribuées. Et ce dans un cadre national et de façon inclusive.

Par Gaoussou M. Traoré

 

Les limites de la solution ATT !

Depuis le retour de nos compatriotes dela Libyeet la reprise des hostilités dans le septentrion, on ne dort à Bamako que d’un œil. Les compatriotes proches des régions nord se trouvent peu ou pas protégés par l’Etat qui a le devoir sacré de rassurer tous les citoyens sans exception. Sans déclarer la guerre, nos compatriotes venant de Libye soutenus par des combattants d’AQMI et des bandits armés ont attaqué certaines casernes, froidement abattu de paisibles citoyens pour continuer à harceler les populations dans l’impunité totale.

La méthode choisie par le Général Amadou Toumani Touré vient de prouver toutes ses limites. On se souvient que l’ancien président nigérien, le Colonel  Mamadou Tandja, avait opté pour la solution militaire, qualifiant au passage les assaillants de bandits armés avec lesquels il refusait de négocier. Malgré son départ forcé du pouvoir, le Niger n’a pas encore remis en cause cette méthode. Le Mali par ailleurs avait choisi l’option négociation, offrant au passage des emplois, des épaulettes d’officiers et surtout des mallettes pleines de liasses. C’est au Mali seulement que cette rébellion reste récurrente. Cette fois-ci, les bandits armés dépassent toutes les limites.

Pourquoi le Mali seulement ?

Depuis la résolution de la crise du Nord des années 60, les Maliens ont attendu le début des années 90 pour se voir confrontés à la rébellion touarègue. A la fin de son règne, le Général Moussa Traoré les distinguait des autres Maliens en  les qualifiant de frères égarés. Aujourd’hui, ils reviennent à la charge, mieux équipés et surtout avec un discours mieux élaboré. Dans un communiqué publié le 16 octobre 2011, le MNLA se donne pour objectif de sortir le peuple de l’Azawad de l’occupation illégale du territoire azawadien par le Mali. Moussa Salam, qui se dit porte-parole du mouvement assigne au MNLA un seul objectif, celui de déloger l’Armée des villes du Nord.

La communauté touarègue est estimée a un million cinq cent mille âmes, reparties entre le Niger, le Mali,la Mauritanieet l’Algérie. Revendiquer  le nord du Mali relève d’un mépris souverain pour les autres communautés du Mali. Au passage, il est nécessaire de signaler que tous les Touaregs ne sont pas dans cette logique de division. Veulent-ils réellement sortir dela République?

Permettez-moi d’en douter. Même dans les régions qu’ils revendiquent, ils sont largement minoritaires. C’est le Mali qui offre les meilleures chances de promotion et d’enrichissement à ceux qui prennent les armes contre le Mali et les Maliens. A ce rythme, le pays s’achemine vers une dictature de la minorité. L’ensemble des Touaregs au Mali ne dépassant guère les 300 000 personnes, ils atteignent  à peine la population d’une commune de Bamako.

Les autorités ont presque tout accordé aux dirigeants et aux seconds couteaux de cette bande. Une part est réservée aux combattants démobilisés dans l’Administration, dans l’armée, la police, la gendarmerie, la garde. En somme, tous les corps dela Républiqueont reçu leurs doses de rebelles.

Ils s’imposent à tout le monde dans l’Administration. Certains intégrés agissent comme s’ils étaient en terrain conquis. Quelques fois dans leur insolence, il y en a qui laissent entendre crûment que le pays leur appartient. Une pression, quelques coups de pistolet  et les négociations s’ouvrent.

Le Mali est le seul pays qui négocie perpétuellement avec les frères égarés, et il reste le seul aussi à souffrir de cette rébellion. De multiples agences et programmes sont lancés dit-on, par solidarité, afin qu’ils renoncent aux armes pour se consacrer au développement. Après la mort de Kadhafi, certains de ses combattants reviennent au Mali, affirmant vouloir se mettre à la disposition  du pays et d’ajouter qu’ils n’ont appris que le métier des armes. Le Mali est le seul pays qui a accepté des combattants venus d’ailleurs avec leurs rangs et qualifications au sein de son Armée.

Cette fois-ci, les revenants dela Lybiequi combattent aujourd’hui au nord du Mali sont-ils tous Maliens ?

Avec les armes, ils ont les meilleures chances de s’intégrer dans un circuit de production leur permettant de s’épanouir, de s’enrichir rapidement. Pour une minorité, se retrouver au sommet de l’Etat, non pas par sa valeur mais pour le maintien de l’équilibre, pour le silence ou pour la paix, il faut le faire. Malgré tout, ils en réclament encore. Les Maliens n’ont pas à remercier ceux qui sont restés républicains. Il s’agit d’obliger par tous les moyens, ceux qui abusent des privilèges à eux accordés par une classe politique en manque d’inspiration. La violence et la peur qui découlent de cette situation sont entretenues par cette minorité de la minorité de Touaregs. Après chaque attaque, apparaît un leader touareg, craint pour sa cruauté.

Les récents événements dans le septentrion malien qui étaient prévisibles d’ailleurs après les marches de Ménaka prouvent le laxisme des autorités actuelles du pays.

Sont-ils les seuls  à revenir de Lybie ?

Des milliers de compatriotes ayant fuila Côted’Ivoire d’abord puisla Lybieafin de se protéger, ont reçu le soutien et la solidarité du Mali. L’absence de fermeté de l’Etat et son retrait des zones Nord suite aux accords d’Alger ne pouvait que favoriser de tels agissements. C’est la cruauté et le discours qui ont fait le lit des débordements au sud du pays (Kati, Bamako, Ségou, Sikasso etc.).

L’absence de fermeté dans le discours présidentiel, après les marches de Kati et les saccages des biens de certaines notabilités touarègues n’a pas permis de rassurer les populations. L’absence de fermeté ne nous a pas permis de comprendre. Une chose est de recruter massivement les agents des forces de sécurité, une autre est d’assurer leur présence dans tous les recoins du pays. Et de leur donner les moyens de se défendre et de défendre les populations.  Des Nigériens aussi sont revenus dela Lybie. Eux, ils ont été recensés,  cantonnés et débarrassés de leurs armes. C’est pourquoi, ils se rabattent tous sur le Mali, où une pression et quelques cruautés suffisent pour que le pouvoir politique accorde tout. Quitte à ce que, dans cinq ou dix ans, les hostilités reprennent.

L’unité du pays est le seul bien commun à nous tous. Brader cette unité, pour quelque motif que ce soit, reste un crime. Reste maintenant à chercher qui doit payer les frais du désordre.

Par Issa Laye Camara

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5 COMMENTAIRES

  1. Vraiment c’est dégoûtant de notre laxisme de la part de nos dirigeants
    il faudrait leurs en toute fermeter de quoi le Mali est un Pays Indivisible et reste tjrs un 1 et unique

  2. 1)Nous disions et nous l’avions toujours dit que l’exécutif malien sous la demande du législatif devait rapidement déclarer l’état d’urgence dans toute la zone Nord y compris la zone du Ouagadou et d’y envoyer l’armée pour ratisser toute la zone en vue d’arrêter tout suspect de faire passer de vie à trépas ceux parmi les déserteurs lâches de l’armée libyenne ou ceux parmi les touaregs maliens venus de Libye ou ceux des maliens vivants au Nord qui auraient des velléités rebelles ou indépendantistes ou ceux parmi les islamistes vivants dans le Ouagadou qui refuseraient de quitter le Mali Nous disions que l’armée pouvait se faire aider par le mouvement patriotique d’auto-défense « le GANDAKOYE » qui a 1bonne connaissance de la zone Nous disons que des mandats d’arrêt internationaux ou appels doivent être également lancé à l’encontre de toutes les personnes qui soutiennent ou soutiendront ces dites velléités aux fins de les mettre hors d’état de nuire

  3. 2)Nous disons quelle est cette armée où 1soldat ou 1officier peut déserter rejoindre l’armée ennemie et après revenir reprendre sa place sans aucune sanction Nous disons qu’il est temps que cette inconscience ce laxisme ce favoritisme cesse au nom de la rigueur et de la responsabilité Comment 1armée responsable peut elle garder en son sein ses pires ennemies soit disant au nom de la paix Nous demandons aux vrais soldats de ne plus accepter ce état de fait Nous disons que l’ennemie doit être toujours mis hors d’état de nuire par tout les moyens Nous disons également que tout déserteur allant rejoindre l’armée ennemie doit être traduit devant la cours martial et condamné à la peine capital ou la peine à perpétuité et il est inhumain et irresponsable d’envoyer des soldats se battre sans moyens conséquents Nous disons que les responsables de cela doivent passer devant la justice à la demande des parents des soldats

  4. 3)Nous disons qu’il est temps que l’exécutif et le législatif maliens cessent d’être pris en otages par ces « Touaregs paresseux sans foi ni loi » au nom du développement de leur région Nous disons que le développement des autres régions est le fait du dynamisme du labeur au travail de leurs populations et aussi grâce à l’argent des émigrés issus de ces zones car le Mali est classé parmi les pays les +pauvres de ce monde Nous disons qu’il est temps pour ces « Touaregs paresseux » d’utiliser l’argent destiné à l’achat des armes l’argent issu de leur émigration à créer des projets régénérateurs de revenues dans leur zone et de se mettre au travail Nous disons que les armes n’apportent que faim misère maladie mort hyper retard dans leur région Nous disons que c’est triste déshonorant paresseux et ignoble d’attendre toujours l’aide d’autrui des autres

  5. 4)Nous disons encore 1fois que l’exécutif et le législatif maliens doivent mettre de côté leurs intérêts politiques personnels familiaux égoïstes et primaires aux fins de résoudre 1fois pour toute ce problème des rebelles touaregs et les Suppôts de Satan d’Aqmi car aucun exécutif et législatif étrangers ne viendront faire ce travail à leur place Nous disons que le temps des dialogues est dépassé il faut opter pour la solution finale Nous disons que s’ils en sont incapables ils doivent démissionner selon la déontologie démocratique Nous disons au cas ils refusaient de démissionner sans résoudre ce problème avant les futures élections présidentielles nous demandons au peuple malien de sanctionner tous les membres de l’exécutif (gouvernement) et du législatif (assemblée nationale) qui seront candidats en ne les votant pas

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