Propulsé désormais au rang de puissance diplomatique et financière sur l’échiquier planétaire, ce micro-Etat de 11437km2 (presque la superficie de la Gambie) est situé sur le golfe arabo-persique entre l’Arabie saoudite et le Bahreïn. Indépendant seulement en 1971, le Qatar ne s’est révélé au monde qu’à partir de la création de la chaîne satellitaire internationale Al Jazzera et conformément à la volonté d’un homme, l’Emir actuel, Cheick Hamad Bin Khalifa Al Thani. Très longtemps resté sous influence britannique et saoudienne, ce pays n’a vu sa diplomatie émerger qu’à partir de 2003, lorsqu’il s’est approché des USA, tout en accueillant sur son territoire le Quartier général du Commandement Central américain (CENTCOM). Mais c’est surtout son accession en 2006 comme Membre Non Permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui va lui permettre de nourrir ses ambitions internationales, notamment au tout début, dans les questions arabes (Israélo-palestiniennes et libanaises).
Dirigé depuis par une famille régnante mégalomane, les Al Thani, ce petit émirat n’a cessé de prendre goût à jouer une importance diplomatique et financière à travers le monde entier à partir de ses innombrables mannes en hydrocarbures.
Ainsi, il est important de rappeler que le Qatar, peuplé d’à peine 2 petits millions d’âmes, dont seulement un dixième de nationaux (recensement national de 2010), détient un PIB /habitant de 59 701 USD (étrangers y compris). Il occupe la 1ère place d’exportateur de gaz naturel et possède la troisième réserve mondiale de cet hydrocarbure (14%, après la Russie avec ses 27% et l’Iran qui a 15%).
C’est pourquoi, paradoxalement, cet émirat autocratique, dont la constitution (taillée sur mesure) ne reconnait pas le pluralisme politique et où la liberté de la presse est presque tolérée (mais où l’on ne parle surtout pas de la gouvernance locale, un tabou et l’apanage exclusif des Al Thani), s’est fait subitement le chantre de la démocratie dans le monde arabe à partir de fin 2010, notamment en Egypte, Tunisie et en Libye.
Il finance la rébellion dans ces pays. Et, la chaîne satellitaire Al Jazzera, «la CNN arabe», a couvert les événements en diffusant des propagandes de tout genre pour faire choquer et révolter les masses arabes. Il est même établi clairement par plusieurs sources crédibles que des images diffusées étaient généralement virtuelles (fabriquées de toutes pièces). Lors de la campagne libyenne, son aviation y a même participé aux combats aux côtés de la coalition internationale avec l’usage de ses avions mirage. Chez nous, au Mali, le Qatar est fortement soupçonné de financer les groupes Ansar Eddine et le Mujao des groupes islamo-terroristes proches du Wahhabisme.
Actuellement, ce sont les fonds qataris (et saoudiens) qui financent la rébellion sunnite Wahhabite syrienne car, sans risque de se tromper, c’est de cela dont il s’agit. Indéniablement, la guerre dans ce pays est confessionnelle. Et, le Qatar et l’Arabie saoudite cherchent, par tous les moyens, à installer des régimes sunnites wahhabites dans toute la région (Moyen – Orient /Proche-Orient) en vue de contrecarrer l’influence grandissante de l’Iran chiite dont on récuse la possession d’armes nucléaires.
Ils sont aidés ou poussés en cela par les puissances occidentales, qui ont «juré» de retracer la carte de la sous-région en micro-Etats confessionnels ou en Etats confédérés sur des bases confessionnelles (comme en Irak depuis l’invasion américaine de ce pays). Ainsi, sous le couvert de promouvoir la démocratie, cet émirat (avec son complice saoudien) finance les armes payées aux puissances occidentales (la France, la Grande Bretagne et les Etats Unis) et les mercenaires djihadistes en vue de renverser le régime bassiste Chiite Alawite.
Toute chose qui est interprétée par plusieurs analystes comme faisant le jeu de l’Etat sioniste, qui se trouve toujours être officiellement en guerre contre la Syrie (Ce pays n’a jamais signé de cessez le feu avec Israël depuis la fin de la guerre de Kippour en 1974).
En récompense le Qatar, possédant l’une des plus grandes réserves financières au monde, est autorisé à entrer dans le capital de grandes sociétés multinationales occidentales où il détient désormais des actions très importantes (comme Total par exemple). Il investit dans l’achat d’immeubles (notamment des classiques) en Europe. Il intervient également dans tous les domaines à travers le monde entier, dont celui du sport. Par exemple, il est propriétaire de grands clubs de Ligue 1 européen.
D’ailleurs grâce à ses mannes financières, le Qatar est désigné en 2010, sous le regard impuissant et médusé du monde du foot, pour organiser la Coupe du monde de football de 2020 après avoir ‘’convaincu’’ la Fédération Internationale de Football Association (FIFA).
En outre, dans le but d’accentuer son influence pour l’acquisition de terres arables et de marchés (notamment en Afrique), il adhère à toutes les organisations internationales, dont la Francophonie où il a le statut de membre associé, sans passer par le statut d’observateur. Et encore, et encore……..
Par Gaoussou M. Traoré
Quand l’argent parle, la democratie se tait et ecoute, point. Sinon la revolution arabe aurait du commencer par ce pays. FANTAN NI MONEI.
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