Tant que la fameuse communauté internationale aura son parti pris, tant que la CMA restera le cheval de Troie des “desiderata” d’autres, tant que GATIA ne renoncera pas à son droit légitime d’être à Kidal (dont certains membres sont originaires), tant qu’on ne comprendra pas que derrière les jeux conjoncturels (actualité), se joue le destin du grand Sahel en cette partie, que le monde de demain se lit déjà dans les miasmes d’aujourd’hui, que le nord du Mali est une zone d’enjeux et d’avenir sur les plans géostratégique (excellent poste d’observation, de manœuvre et de contrôle sous-régional au-delà du Mali), géopolitique (le territoire comme ressource de positionnement et de projection) et géoéconomique (le silence d’un sous-sol qui, selon certaines études, est riche), il n’y aura pas de paix durable. Et dans ce jeu d’enjeux, c’est le destin du Mali en tant qu’ETAT-NATION qui se joue avec péril.
Un fédéralisme (s’il est de bons desseins) peut faire respirer la diversité (exemples Usa, Canada, Nigéria…à travers le monde). Un fédéralisme “cynique et pervers”, au sens de visée tactique, scellera la fin du Mali avec la seconde étape séparatiste. L’Etat-nation, fortement décentralisé (France), peut répondre doublement à la nécessité de respiration de la diversité et de préservation du Mali. La régionalisation bien maîtrisée (comme seconde étape de la décentralisation) pourra être le moindre mal. Et voici donc le petit éclairage. Le reste est prise de bonne décision mais jamais dans la précipitation, chaque solution pouvant avoir des conséquences graves. Cette situation ne doit s’apprécier avec PASSION mais plutôt avec PRAGMATISME STRATÉGIQUE.
Or, dans cette affaire du nord, la passion (elle n’est pas souvent négative, elle cache souvent le patriotisme, j’ai eu moi-même mes moments de passions sur cette affaire avant de descendre de mes grands chevaux) l’a souvent emporté avant que des réalités plus difficiles s’imposent aux Maliens. Comme aujourd’hui !
Yaya TRAORE