Affrontements militaires à Kidal : « Nous avons tout fait pour que cela ne dégénère pas », dixit le MNLA

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Un combattant des séparatistes du MNLA monte la garde devant l'assemblée locale à Kidal, le 23 juin 2013. REUTERS
Un combattant des séparatistes du MNLA monte la garde devant l’assemblée locale à Kidal, le 23 juin 2013.
REUTERS (photo archives)

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a tenu une conférence de presse à Ouagadougou le jeudi 22 mai. Accusant les plus hautes autorités maliennes de faire de la « propagande mensongère », les Touareg ont tenu à relater leur version des combats qui ont opposé Fama et groupes armés dans le Nord du Mali.

 

 

La guerre médiatique à bel et bien commencé. Depuis la visite sous très haute tension du Premier ministre malien, Moussa Mara, le 17 mai dernier à Kidal, les autorités de Bamako et le MNLA se renvoient la balle tour à tour. Pour les uns, les indépendantistes touaregs combattent aux côtés de terroristes et procèdent à des exécutions sommaires. Pour les autres, le gouvernement malien ne respecte pas ses engagements et envoie ses Fama tirer sur des populations innocentes… Difficile d’y voir clair dans cet imbroglio tant la parole des uns et des autres manque de preuves concrètes sur lesquelles s’appuyer. Ce jeudi, à Ouagadougou, le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher, a continué de pointer la responsabilité de Bamako et donné un premier bilan des combats survenus ces derniers jours.

 

 

« Nous avons tout fait pour que cela ne dégénère pas », a commencé par déclarer Mossa Ag Attaher en rappelant les circonstances de la venue à Kidal du Premier ministre, Moussa Mara, le 17 mai dernier. Selon lui, les militaires maliens ont été les premiers à tirer et le MNLA s’est retrouvé en position de « légitime défense ». Concernant les sous-préfets et préfets qui auraient été « égorgés » , comme cela a été dit à Bamako, le porte-parole du MNLA est formel : « Ils n’ont pas été égorgés et nous en apporterons bientôt les preuves » avant de préciser que « l’exécution sommaire est contraire à tous nos principes ».

 

 

2 morts côté Azawad, une quarantaine côté Fama

Avançant un bilan humain de deux morts dont un officier côté Azawad et d’une quarantaine de morts côté Fama, le MNLA a également précisé avoir fait 70 prisonniers. Au niveau matériel, les forces de l’Azawad ont déclaré avoir récupéré 50 véhicules 4×4 neufs, 10 camions et 12 blindés. « Notre objectif n’est pas de gagner les batailles mais de gagner la paix », a précisé Mossa Ag Attaher, assurant que cette « victoire » ne leur procurait aucun enthousiasme car les combats leur ont été « imposés ». « Nous étions prêts à céder le gouvernorat aux forces des Nations Unies hier  », a-t-il affirmé.

 

 

Concernant les accusations de « copinage » avec les terroristes, le MNLA a réaffirmé lutter contre ces derniers et accusé l’armée malienne d’avoir intégré des éléments du Mujao dans ses rangs.

 

 

Crise humanitaire

Parlant de « crise humanitaire », le porte-parole du MNLA a également lancé un appel à la communauté internationale afin de venir aux populations de Kidal dont l’hôpital est apparemment hors-service. Concernant ces populations, Mossa Ag Attaher a également affirmé qu’elles étaient sorti pour manifester leur joie après les combats remportés par les forces de l’Azawad. « Il y a un désamour total entre la population de Kidal et l’armée malienne  », a t-il assuré.

 

 

Pour le MNLA, la solution à ce conflit n’est pas militaire et se dit prêt à mettre fin aux hostilités à condition que l’armée malienne et le gouvernement du Mali fassent de même. « Nos revendications n’ont pas changé : nous demandons l’application de l’accord de Ouagadougou et un statut juridique et politique pour l’Azawad  », a rappelé Mossa Ag Attaher.

Pierre MARECZKO

Lefaso.net

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