Affrontements intercommunautaires dans la région de Gao: Arrêtez ça !

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La base militaire française à Gao au Mali. Olivier Fourt/RFI
La base militaire française à Gao au Mali.
Olivier Fourt/RFI

Les peulhs et les Touaregs se sont affrontés dans la région de Gao. Le bilan est mortuaire : 30 touaregs tués dont 2 femmes. Ce n’est pas le moment, le Mali est en train de sortir à  petit pas du précipice. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et faire en sorte que de tels actes ne se répètent plus. Arrêter ça ! Les fils d’un même pays ne doivent pas s’entre-déchirer. Arrêter ça !

 

 

En effet les Peuls armés ont tué, le jeudi 6 février, à Tamkoutat, localité située  à l’est de Gao, une trentaine de Touaregs en représailles à l’enlèvement par ces derniers d’un de leurs proches. Ces assaillants soupçonnés d’appartenir au mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) circulaient pour certains sur des motos (une trentaine selon les témoignages recueillis) alors que d’autres étaient venus à bord d’une dizaine de Toyota. Leurs victimes sont des Touaregs de la communauté  Imghad (communauté qui a toujours été fidèle à l’administration centrale) qui revenaient d’une foire. Deux voitures ont été brûlées et une autre emportée par les assaillants.

 

 

L’assassinat des trente personnes a, du coup, ravivé la tension intercommunautaire entre les Touaregs et les Peuls.

 

 

Les représailles

Le vendredi, lendemain de l’attaque survenue jeudi, un groupe d’assaillants a également braqué un troisième véhicule de transport, avant d’abattre des hommes d’un campement nomade.

 

 

L’Etat-major a dépêché dans la localité la gendarmerie afin de mener des enquêtes approfondies et traquer les auteurs de ces massacres. Un détachement de l’armée venu en renfort aux pandores a aussi été envoyé sur les lieux. Et plusieurs suspects auraient été arrêtés par l’armée malienne.

 

 

Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale dans la nuit de vendredi, le gouvernement malien a qualifié d’  «  acte terroriste  » le massacre de Tamkoutat et a promis de faire toute la lumière sur  la tragédie. Une délégation ministérielle,  conduite par le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, s’est rendue à Gao pour s’enquérir des circonstances du drame.

 

 

De son côté, la MINUSMA a,  dans son communiqué,  parlé de graves incidents survenus jeudi aux alentours de Tamkoutat et d’affrontements intercommunautaires. Elle a fourni un bilan de 24 personnes tuées.

 

 

Les affrontements violents entre Touaregs et Peuls de cette partie de la région de Gao durent depuis plusieurs années, mais c’est la première fois qu’ils prennent une telle ampleur dramatique. Il y a quelques mois, en novembre, on avait fait état du double assassinat d’un notable touareg et de sa fille par des individus passant pour être des  » éléments du MUJAO.

 

 

Selon Abdoul Aziz Souleymane, un leader des peulhs « les peulhs qui ont pris les armes n’ont rien à voir d’une  organisation terroriste et qu’ils étaient d’honnêtes éleveurs dépouillés de leurs troupeaux de bœufs par des  » bandits touaregs et que la justice n’a jamais été faite par les autorités ».

 

 

A l’en croire, les touaregs ont profité de la débâcle du MUJAO suite à l’intervention militaire française pour s’emparer des troupeaux appartenant aux peulhs sous prétexte que ces derniers étaient de connivence avec les terroristes et leur assuraient la protection.

 

 

En tout cas, ces affrontements ne servent en rien entre les fils d’un même pays qui sortent de surcroit d’une crise. Alors, il urge que les autorités trouvent de manière définitive une solution à ces affrontements intercommunautaires dans cette zone qui font honte au Mali et ternissent son l’image.  Arrêter ça !

Aliou Agmour Touré

 

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