Affrontements entre Gatia et Mnla : Le plan machiavélique des indépendantistes déjoué

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Mali : El Hadj Ag Gamou, le renard de Kidal
El Hadj Ag Gamou est l’ennemi juré d’Iyad Ag Ghaly. © Sia Kambou/AFP

Des combats ont opposé, en milieu de semaine dernière, les indépendantistes du Mnla et la milice présumée progouvernementale, Gatia, proche de l’officier loyaliste Alladji Gamou. Visiblement, le Mnla y a laissé plus de plumes que ses assaillants. Les questions qu’on se pose sont de savoir pourquoi le Mnla était présent dans cette zone ? N’a-t-il pas volontairement provoqué le Gatia en espérant un massacre de ses combattants dans le but d’un repositionnement dans les négociations d’Alger ?

Dans la journée de mercredi dernier, de violents combats ont opposés le Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) et le Gatia (Groupe d’autodéfense des Touareg Imghad et alliés) à Intillit, à 200 Km de Gao, dans le Gourma d’Ansongo. Les indépendantistes accusent les autorités d’être derrière cette attaque de leurs « positions » et leur défaite, aussi d’avoir ainsi violé l’accord de cessez-le-feu. Les autorités maliennes ont nié toute implication dans cette opposition entre Touareg de tribu différente.

La communauté internationale s’est bien entendu émue et se pose les questions de savoir si ces affrontements ne vont pas compromettre les négociations en cours à Alger. Aussi, tout en mettant les autorités en garde, elle leur a posé également des questions. Mais la seule question qui mérite vraiment d’être posée est de savoir ce que le Mnla faisait si près de Gao. En obtenant un cessez-le-feu entre les parties belligérantes, le président mauritanien avait également obtenu d’elles que chacune garde ses positions et retourne aux dispositions contenu dans l’Accord préliminaire signé à Ouagadougou, en juin 2013, entre le gouvernement malien et certains groupes armés terroristes. En clair, le Mnla devait retourner dans ses positions qui se situent uniquement dans la région de Kidal. Il s’agit de ces positions et pas d’autres. Il est vrai qu’après la défaite de l’armée malienne, en mai dernier, face à une coalition nébuleuse à Kidal, le Mnla avait profité de la retraite de celle-ci pour étendre ses positions aux cercles de Ménaka et d’Ansongo, et dans la région de Tombouctou. Première grande violation de l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Après l’intervention du président mauritanien, les indépendantistes auraient dû donc abandonner leurs nouvelles positions et retourner dans leurs bases kidaloises. En refusant de faire cela et d’aller se cantonner à Kidal, ils sont les premiers à violer l’accord de cessez-le-feu.

Violation du cessez-le-feu

De fait, ils sont les seuls à violer cet accord car l’armée malienne a respecté ses positions.

Quant au Gatia, il est vrai que ses dirigeants affirment ne pas être en conflit avec le pouvoir central, et que la création de ce groupe n’a pour seul but que de défendre leurs terroirs et les intérêts des communautés qui le composent. De les défendre notamment contre les combattants du Mnla qui sont devenus des prédateurs. Or, c’est sur une partie du territoire des Imghad et alliés que les affrontements de mercredi dernier ont eu lieu. Que faisait le Mnla en ces lieux au lieu d’être cantonné dans « sa » région de Kidal en attendant la fin des négociations en cours à Alger ? Ses responsables espéraient-ils que cette énième provocation allait pousser les milices réputées proches du gouvernement à sortir de leur réserve en les attaquant ?

C’est un calcul machiavélique parce que ces responsables, qui se reposent hors de danger et d’atteinte dans des pays où des dirigeants ont l’indécence de les recueillir, savent que leur mouvement ne représente militairement plus rien sur le terrain. Depuis leur défaite contre le Mujao en juin 2012 et la création du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, le Mnla, laminé, n’a plus les moyens humains, matériels et financiers de sa rébellion, et est obligé de se coller à la France ou de se confondre avec le Hcua pour survivre. En poussant ses combattants à aller hors de leurs bases pour provoquer d’autres groupes armés, ces responsables machiavéliques savent pertinemment qu’ils les poussent à la boucherie. Dans quel but ?

Peser dans le processus de négociations

Selon certains observateurs, c’est dans le seul but de peser dans les négociations en cours à Alger. Sachant que le principal médiateur, l’Algérie, est contre toute tentative de création d’un Etat touareg dans son sud, et que les populations maliennes, notamment celles du nord, ne sont favorables à aucune forme de partition (ni fédéralisme, ni autonomie, ni statut particulier), n’ayant donc plus rien à proposer concrètement, les responsables des pouilleux jouent encore une fois à la victimisation. A la minorité opprimée et persécutée partout où elle se trouve. Mais ce disque est rayé et inaudible : personne, à part quelques esprits bornés ou calculateurs, ne défend plus cette thèse. Il y a longtemps que des représentants, légitimes et crédibles, eux, des communautés du nord, Songhay, Touareg, Arabes, Peuls, ont élevé la voix pour dénoncer les actions criminelles de ces responsables du Mnla, dont le principal objectif est de compromettre les efforts de développement des régions du nord qu’ils veulent maintenir en son état de zone criminogène de non droit propice à tout genre de trafics et de crimes.

Et de terrorisme, aussi, car ceux que l’Occident qualifie de terroristes, intégristes, islamistes sont aussi des alliés et complices des indépendantistes. Ils sont donc à protéger.

Cheick TANDINA

 

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5 COMMENTAIRES

  1. La vérité finit toujours par triompher , l’alliance qui se fait à la base d’un tissu de mensonge ne peut aboutir en quelque chose de bien .La France manipule l’ ONU et soutienne le MNLA voilà ce qui s’en sort de votre combine .
    Bravo la GATIA bonne continuation ,bientôt Kidal sera libre .
    Vive le Mali !!!!!!!!

  2. A BEAU COURIR LE MENSONGE LA VERITE FINIT PAR L ATTRAPER.

    LE MNLA CE GROUPE CRIMINEL FASCISTE A TOUJOURS VECU SUR LE MENSONGE……………….
    CES MENSONGES ONT MEME PU AVOIR EFFET SUR CERTAINS OCIDENTAUX NAIFS QUI NE CONAISSENT PAS LES REALITES SUR LES POPULATIONS DE CETTE VASTE ZONE……………….

    QUOI QU IL EN SOIT TOT OU TARD CEUX QUI DOUTENT FINIRONT PAR COMPRENDRE QUE CE GROUPE CRIMINEL MNLA ET ALLIES NE SONT QUE DES BANDITS DE GRANDS CHEMINS AYANT PRIS EN OTAGE LES PAISIBLES POPUPLATIONS DE KIDAL………………..
    💡

  3. Mon cher journaliste, je vous fais remarquer que depuis la rebellion de 1990, la repartition des zones de combat a été faite entre les anciens combattants issus de la Legion Islamique de Mouhamar Khaddafi. L’articulation a été faite en fonction du positionnement des fractions et tribus touareg ou arabes. La bande du Haoussa (secteur Labbézanga, Ouattagouna et Tessit) a été associée au Gourma (secteur NTillit, Gossi, et le sud de Hombori ) pour former une zone d’attaque. Les combattants de cette zone se replient sur le Burkina chaque fois qu’ils sont en mauvaise posture face à l’Armée Malienne. Ils ont une mission d’harcelement des convois et des moyens de transports entre Douentza et Gao. Ce sont eux qui écument les cars en partance sur Gao
    A l’ouest de la région de Mopti et de Segou, de Nampala, à Leré et Lerneb (Telemsi), les rebelles ont été cantonnés à Foïta et à Tarza prèts à détaler sur Fassala (Mauritanie) à chaque replique efficace de l’armée Malienne. VIVE LA REPUBLIQUE.

    • Du côté de l’Algérie, ils ont été jalonnés dans les secteurs de Abeïbara, Imazekarene, Tinzawatène et Fanfin. Cette zone désertique a été déguerpie par l’armée malienne sur instruction du bprésident ATT et ouvrant toutes les facilités d’approvisionnement des irrédentistes en arme en provenance de la Libye. Elle est le point d’appui fondamental de la région de Kidal et constitue le nid des rescapés du GSP algérien devue AQMI. C’est la zone de prédilection de Iyad Ag et des Bahanga et autres que ATT a tant chouchoutés par la trouille. C’est de cette zone qu’on peut se refugier facilement à Arouane ou à Taounit dans le grand désert inaccessible pour les troupes maliennes. Le dernier plan d’attaque de la rébellion a été élaboré à Zouerat en octobre 2012 et a permis à a coalition AQMI, Ansar Dine, MNLA et MUJAO de fondre sur Kona avec comme objectif principal la ville de Mopti. Et pourtant avant le coup d’Etat ATT était bien informé de tout ça mais en avait la trouille. VIVE LA REPUBLIQUE.

      • Mon cher, tu es un connaisseur de cette zone. C’est exactement comme cela que les actions des rebelles s’opèrent sur le terrain.

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