Affrontements entre groupes armés du nord : Tabankort : un site stratégique pour rebelles et trafiquants

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rebellesxx01En effet, qui contrôle Tabankort, contrôle un important axe routier qui permet de descendre vers le sud du Mali, via Gao, ou remonter vers l’Algérie, via Kidal. C’est compte tenu de cette position stratégique que les différents groupes belligérants ne cessent de s’affronter pour le contrôle de la localité. L’axe routier passant par Tabankort est la voie la plus fréquentée de la zone par les trafiquants de tout acabit. Présentement c’est le groupe Maa (Mouvement Arabe de l’Azwad) affilié au Gatia (groupe d’autodéfense Touareg Imghad et alliés) qui a le contrôle de la localité et cela depuis belle lurette.

On se souvient qu’en juillet 2014, alors que les pourparlers d’Alger venaient de commencer, la branche du Maa affiliée au Gatia a repoussé une attaque menée par la Coordination des mouvement de l’Azawad composée des groupes séparatistes Mnla, Hcua et Maa dissidence. Depuis, ces groupes se sont donnés pour objectif la prise et le contrôle de Tabankort. C’est ainsi que depuis la mi-janvier 2015, la tension n’a cessé de monter, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) ayant juré de déloger le Maa (loyaliste) et de prendre le contrôle de cette bourgade stratégique.

Malgré le cessez-le-feu signé dans le cadre des pourparlers d’Alger, des mouvements de troupes ont été constatés au portes de Tabankort, le mardi 20 janvier courant, par la mission des Nations Unies au Mali (Minusma), qui a été contrainte de recourir à la force pour stopper l’avancée des troupes de la coordination. Cette intervention de la Minusma était légitime et justifiée dans la mesure où elle affirme avoir procédé à des tirs de sommation à l’adresse des rebelles.

Il faut préciser que conformement à son mandat, la Mission Munltidimenssionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) a le plein droit d’user de la force pour protéger les populations civiles, son personnel et ses biens en cas d’attaque ou de danger imminent. Par ailleurs, la mission Onusienne a indiqué, dans un communiqué rendu public, que depuis le 16 janvier courant elle n’a cessé de déployer des efforts afin de réduire les tensions, d’arrêter les affrontements et appeler toutes les parties au repect des accords de cessez-le-feu et de retourner à leurs positions initiales, afin que les populations soient mieux protégées. Mais ces exhortations n’ont pas été entendues par les troupes de la Coordination des mouvements de l’Azawad qui se sont aventurées, le mardi dernier, à vouloir attaquer la bourgade de Tabankort.

La réaction de la Minusma n’a pas tardé. Une frappe aérienne a suffi  pour détruire un véhicule des rebelles, faissant des morts et des blessés. Ce qui amena la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) à dénoncer ce qu’elle qualifie de “parti pris flagrant des Nations Unies”. “Il n’y a aucun doute que les forces de la MIinusma présentes à Tabankort ont décidé de protéger des milices maliennes constituées de narcotrafiquants et de narcoterroristes, dont des personnalités recherchées par l’opération française Barkhane. À partir de cet instant précis, nous suspendons tout partenariatavec la Mimusma, que ce soit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, que dans le cadre de la sécurisation de l’azawad. A partir de ce moemnt, il revient à l’ensemble de la communauté internationale de se réunir le plus rapidement possible pour tirer au clair cette position plus qu’ambigüe des forces onusiennes présentes à Tabandkort”, a déclaré Moussa Ag Attaher, porte-parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad.

Cette décision annoncée par le porte-parole des rebelles signifie-t-elle que le cessez-le-feu est rompu définitivement ? D’ailleurs, il n’a jamais été respecté sérieusement par le Mnla et ses alliés. Certains observateurs sont même arrivés à se demander pourquoi la Minusma observe-t-elle tant de passivité face aux attaques récurrentes perpétrées en maints endroits par les rebelles du Mnla et alliés. Tantôt c’est contre la Minusma elle-même, tantôt contre les communautés et autres forains vivant dans le nord. Les Maliens, pour la grande majorité, se sont réjouis de la réaction apportée le mardi dernier à l’entêtement des rebelles.

Si la zone de Tabankort (incluant les localités de Tarkint et de Tabrechattà) est jugée stratégique par les trafiquants de tout acabit, la forêt du Ouagaou n’en est pas moins reputée pour être le “chemin de la drogue”. Les experts de la lutte contre les stupéfiants sont unanimes à reconnaître qu’une très grande quantité de la drogue produite au Vénézuela à destination de l’Europe passe par l’Afrique de l’Ouest et que précisement un des points de passage est la forêt du Ouagadou… C’est cela qui explique l’acharnement des groupes djahadistes et  l’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) à vouloir mettre sous leur contrôle exclusif cette partie frontalière entre le Mali et la Mauritanie, afin d’en faire leur nouveau fief.

On a encore en mémoire cette récente attaque perpetrée contre l’armée malienne dans la forêt du Ouagadou et revendiquée plus tard par Aqmi : La zone de Tabankort et la forêt du Ouagadou, deux lieux en territoire malien qui méritent plus d’attention de la part de la communauté internationale pour mener à bien la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue.

Mamadou GABA

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2 COMMENTAIRES

  1. URGENT LIBEREZ KIDAL
    SELON CERTAINES INFORMATIONS LES POPULATIONS QUI N’OSENT PAS SORTIR A LA MANIFESTATION ORCHESTREE PAR LE MNLA SUBISSENT DES REPRESAILLES.

    URGENT LIBEREZ KIDAL LIBEREZ KIDAL LIBEREZ KIDAL.

    CES POPULATIONS SONT FORCEES DE SORTIR SUR CONTRAINTE DES ARMES URGENT LIBEREZ KIDAL…………………

    😈

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