Dans sa parution numéro 108 du lundi 26 septembre 2011, votre journal titrait en sa page 4 : « Pour avoir voulu imposer des chefs coutumiers au Pays dogon, le garde du corps d’ATT et le préfet de Bankass décriés ». Eh bien, loin de reconnaître le climat délétère qui prévalait dans sa circonscription, le préfet de Bankass, Méissa Fané a tenu à nous éclairer sur cette affaire embarrassante et à connotation politique.
Pour le chef de l’exécutif local, c’est une erreur d’interprétation de sa décision de « régularisation » des deux chefs de village de la part de notre source. Car, il n’y a pas eu « imposition », du moins selon le Préfet.
En effet, dans le premier cas, celui de Densagou, il s’agissait de ‘’régulariser’’ ou plus précisément ‘’consacrer’’ le chef du village, El Hadj Zéidani Guindo, en poste depuis 1990-1991, mais dont la désignation n’était pas encore « officialisée ». Mais, la mauvaise interprétation d’une note de service (2006) du ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales, instruisant à tous les préfets du Mali de procéder au renouvellement des conseils des villages relevant de leur administration, en est à la base. C’est ainsi que Densagou a remplacé tous ses anciens conseillers par de nouveaux qui ont voulu par la même occasion déposer le chef du village en place. Ce qui, dira Méissa Fané, est une faute très grave. Car, poursuit-il, ladite note de service ne mentionne nullement le remplacement du chef de village. Ce dernier étant, lui inamovible, car désigné à vie, un héritage généralement. Selon lui, les nouveaux conseillers élus sont tous d’un même bord politique. Sans pour autant préciser le nom de leur formation politique.
Dans le deuxième cas, explique-t-il, il s’agissait de la succession d’un chef de village défunt par un de ses plus proches collaborateurs en la personne de Daouda Guindo. Selon le préfet, ce dernier a toujours été un conseiller de village. Mais là aussi, dira Méissa Fané, les politiciens se sont illustrés et se sont interférés. Toute chose qui ne rime pas avec les prescriptions légales en la matière. C’est pourquoi il nie l’existence d’un tandem, d’une complicité entre l’ex aide de camp d’ATT, le colonel Abdine Guindo et lui dans cette affaire, qui a même nécessité la médiation (mais infructueuse) du Bureau national de l’association Ginna Dogon, conduite par Mamadou Togo, son président.
Dans tous les cas, l’on est loin de connaître l’épilogue de cette belligérance car les deux parties sont devant la justice, faute de consensus.
Par ailleurs, dans un autre article, posté en ligne, nous avions titré « Bankass, le préfet Méissa Fané aux abois », au sujet d’une affaire de vente d’un véhicule de service proposé en réforme dont il aurait empoché le magot. Là aussi, le préfet du cercle, Méissa Fané, donne sa version : « il s’agit d’un véhicule que j’ai acquis par la voie légale. Le véhicule m’a été cédé par l’Etat (au prix de 557.214 F Cfa comme l’on peut lire sur l’acte de vente N°150/MLAFU-SG du 17/05/11, ndlr) et j’ai décidé de le revendre à un particulier résidant à Bankass. ». Il s’agit du véhicule immatriculé 61-6761-A- octroyé à la préfecture avec deux autres dont l’un au Conseil de cercle et l’autre à l’Ong Apidc par un organisme onusien, le Fenu (Fonds d’équipements des Nations-Unies).
Amadou Salif Guindo