Administration : Un nouveau découpage territorial pour renforcer la sécurité du Nord

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De huit, le nombre de région va passer à dix neuf avec l’adoption du nouveau schéma administratif lors du Conseil des ministres du mercredi dernier. Le processus, selon le chef de l’Etat, va accorder une place de choix aux localités de la bande sahélo-saharienne, afin de « renforcer la présence de l’Etat » dans le contexte de l’insécurité.

 Le président Amadou Toumani Touré l’avait promis dans son discours à la Nation à l’occasion du 22 septembre dernier et le projet a pris corps depuis le Conseil des ministres du 7 décembre dernier. Sur  présentation du ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, il a été adopté un projet de loi portant création de nouvelles circonscriptions administratives en République du Mali. Le nouveau schéma de découpage a été présenté mercredi 14 décembre dernier lors d’une conférence de presse et détermine le passage de plusieurs cercles en région. Cette création, explique le ministre Kafougouna, sera échelonnée à cause des problèmes économiques et financiers. L’organisation administrative du Mali indépendant, dit-il, a été fortement marquée par la centralisation, mais aussi par une volonté constante de rapprochement de l’autorité des populations ».

 

Dix nouvelles régions verront le jour

Au plan du découpage territorial, trois périodes ont été observées de 1960 à 1991. Ces périodes ont marqué la rupture avec le découpage administratif hérité de la période coloniale, la création de nouvelles entités administratives, la recomposition du territoire national en régions, cercles, arrondissements, communes, villages et fractions nomades et le District de Bamako.

Ainsi, très prochainement dans la région de Kayes, deux nouvelles régions verront le jour. Il s’agit notamment du cercle Kita et de Nioro du Sahel. A Koulikoro, les cercles de Doïla et Nara seront des chefs lieux de région. A Sikasso, c’est Bougouni et Koutiala alors qu’à Ségou un seul cercle sera transformé : il s’agit de San. Dans la région de Mopti, ce sont les cercles de Badiangara, Douentza et Gossi qui subiront les transformations administratives. Mais d’ores et déjà, les débats font rage quant à la décision de rattacher Gossi à la circonscription de Mopti. Car cette localité est connue pour être une des bases économiques du Gourma Rhaouss dans la région de Gao. Certains observateurs craignent en effet que ce découpage asphyxie  l’économique de cette localité.  A Tombouctou, il est prévu une seule nouvelle région, celle de Taoudénit. Il en est de même qu’à Gao, où il est prévu que Ménaka devienne un chef lieu de région.

Selon le ministre de l’administration territoriale, la loi adopté le 7 décembre ne concerne que les structures déconcentrées de l’administration territoriale. Elle procède à l’augmentation du nombre de régions administratives qui passe de huit à dix neuf, et prévoit la mise en place progressive des nouvelles régions avec leurs démembrements sur une période de cinq ans pour tenir compte des contraintes financières, logistiques et de la rareté relative des ressources humaines.

« Rendre l’Etat plus présent au Nord »

Le nouveau découpage ne prévoit pas de nouvelles régions à Kidal, mais dans la mise en place progressive des autres, la priorité sera accordée aux régions de la bande sahélo-saharienne. Il s’agit notamment du Mopti, Tombouctou et Gao. L’objectif principal de cette décision  est de mieux faire face à la menace terroriste qui sévit dans cette zone. Et l’un des causes principales de cette situation est l’absence de l’Etat. La création de ces nouvelles régions, explique-t-on, permettra  à l’Etat d’asseoir davantage sa souveraineté et de mieux faire à la recrudescence du banditisme et du terrorisme transfrontaliers. Ces nouvelles réformes territoriales, ajoute-t-on, s’inscrivent « dans le souci de corriger les insuffisances constatées jusque là dans le découpage administratif ». «Il permettra de mettre l’administration en adéquation avec les objectifs de sa modernisation assignés dans le cadre du Programme de Développement Institutionnel, et de prendre en compte les solidarités communautaires  et mettre en œuvre les objectifs fixés par l’Etat dans le cadre de la décentralisation ».

 

 

Issa Fakaba Sissoko

 

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