ACCUSE DE VOULOIR DESTABILISER LE NORD : Le député de Kidal porte plainte contre un journal algérien

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Accusé par le quotidien Algérien Ech-Chouk d’être l’un des chefs de file du complot de Mouammar Kadhafi visant à déstabiliser le septentrion malien, le député de Kidal Mohamed Ag Intallah va porter plainte contre le journal auprès des tribunaux algériens.

Dans sa parution du 2 août 2006, le quotidien algérien Ech-Chouk titrait à sa une : « Projet de Targuistan et unification des Touaregs : Kadhafi donne 300 millions pour l’exécution du complot ». Le rédacteur de l’article Naïlab accuse notamment le Guide de la révolution libyenne de « déstabiliser la bande sahélienne avec l’appui de plusieurs chefs de tribu en leur offrant 100 millions F CFA à chacun et en mettant à leur disposition des véhicules Toyota de luxe pour réaliser son complot qui a échoué ». Il va plus loin en accusant nommément deux députés maliens (Mohamed Ag Intallah de Kidal et Bajan Ag Hamatou de Menaka) d’être les « chefs de file du complot ». « Ces deux députés ont fait le déplacement jusqu’en Libye à bord d’un avion particulier affrété par le Guide », révèle le signataire de l’article.

Ces accusations restent comme une arête au travers de la gorge des deux honorables maliens. L’un d’entre eux, Ag Intallah de Kidal, a décidé de porter plainte pour diffamation auprès d’un tribunal algérien. Il a déjà commis un avocat du nom de Me Harouna Toureh. Car, avance-t-il, lorsque quelqu’un vous accuse, il est tout à fait normal de laver votre honneur même si cela passe par la justice.

« Beaucoup ne mesure pas la gravité de ces accusations. Elles sont très graves au vu de tous les problèmes qui ont été enregistrés par la suite au nord. Il faut que l’opinion sache véritablement la vérité et qui est derrière cette sale entreprise », ajoute-t-il.

Eclairages

Parlant de la rencontre des chefs de tribu, des notabilités, des députés du Nord avec le Guide de la révolution libyenne, Ag Intallah explique qu’elle s’est tenue en toute légalité. « Dès que nous avons reçu l’invitation, nous avons informé le président de la République, le Premier ministre et le ministre de la Sécurité intérieure. Si c’était pour une quelconque action de déstabilisation, est-ce que nous allions informer toutes ces autorités ? », s’interroge-t-il avant d’enchaîner : « Tout au long de notre entretien avec Kadhafi, nous n’avons parlé que de paix, de sécurité et de développement du Sahara. Parce que pour Kadhafi, il revient aux Africains de prendre en main leur sécurité. Et de leur côté, les chefs de fraction, de tribu ont donné leur engagement d’œuvrer dans le sens de la paix et de la sécurité. Je ne comprends pas qu’on puisse dire après que c’était une rencontre de déstabilisation d’une région ».

Quant à son collègue de Menaka Bajan Ag Hamatou, il s’insurge contre ce qu’il appelle des mensonges grossiers visant à salir et Kadhafi et les députés « Pour quelle raison, vais-je chercher à déstabiliser mon pays, je n’y ai aucun intérêt et je suis honnête avec ma conscience », dit-il. « On m’accuse dans le journal d’être venu de New York pour atterrir en Algérie. C’est faux. J’ai pris l’avion à Bamako pour l’Algérie avec une autorisation d’absence (Ndlr n°009/AN-RM 12-17 janvier 2006 signé de Mountaga Tall) pour aller présenter mes condoléances à l’occasion du décès du chef des Hoga à Tamanrasset », explique-t-il.

L’honorable Bajan Ag dément également les allégations selon lesquelles le Guide de la révolution libyenne serait à la base d’un quelconque complot visant à déstabiliser le Nord.

« Kadhafi est un ami du Mali et il ne veut qu’aider notre pays. Au cours de notre rencontre en Libye, il n’a parlé que de paix. Il a invité les Touaregs, le GIA à aimer leur pays en s’impliquant dans la lutte contre l’insécurité et à mettre fin à tout ce qui peut entacher leur moralité. Car, l’époque de la rébellion est révolue. Nous devons travailler ensemble au sein de la Cen-SAD et de l’Union africaine pour le bonheur de nos peuples ». Tel a été, selon Baja le message de Kadhafi.

Rappelons que suite à ces mêmes accusations, Kadhafi avait traîné le journal algérien devant les tribunaux. Le rédacteur en chef et la journaliste ont été condamnés à 6 mois de prison chacun et une amende de 500 dinars algériens.

Sidiki Y. Dembélé

 

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